Les oublié.es de l'histoire

25 Février 2014
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Je viens présenter Ellen MacArthur, c'est pas vraiment une oubliée de l'histoire, mais faudrait pas qu'elle le devienne :P
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En 2005, elle a battue le record du tour du monde à la voile en solitaire, en multicoque, sans escale et sans assistance, ce qui fait d'elle l'une des 4 personnes au monde à l'avoir fait!
Et elle a fondé deux associations, une pour que des enfants handicapé puisse faire de la voile, et l'autre pour la défense des océans
 

Etp

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Dans la liste des saints, on a aussi Maurice d'Agaune, saint légendaire (mais ce n'est pas le premier ici !) copte, noir, martyr mort au IIIe siècle. Il aurait redécouvert la Sainte Lance, celle qui aurait percé le flanc du Christ lors de sa crucifixion. Légionaire thébain, il aurait refusé d'obéir à l'ordre de tuer les convertis au christianisme d'Octodure (Martigny) au nord des Alpes. Il aurait été tué pour cela, faisait de lui un martyr.
 
  • Big up !
Réactions : Trémazane et Pau La

Etp

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Je viens de retrouver le blog Histoire par les femmes dans mes "J'aime" Facebook !

"L'Histoire par les femmes veut rappeler l’existence de ces nombreuses femmes qui ont fait basculer l’histoire de l’humanité, d’une manière ou d’une autre."

Il y a énormément de femmes, dans de nombreux domaines, qui y sont présentées tous les jours.

Lien du blog
 

Etp

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Je viens de découvrir la soeur Juana Inès de la Cruz et je DEVAIS vous la faire découvrir. Déjà, elle pète la classe et j'ai un petit crush sur elle :jv:

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Née en Nouvelle Espagne (Mexique actuel) en 1651, Soeur Juana Inés de la Cruz était une nonne connue pour avoir écrit ce qui est considéré comme le premier manifeste féministe. Prodige de son temps, elle est l'une des gens de lettres les plus publiés de son époque.

Fille illégitime d'une femme créole et d'un capitaine espagnol, Juana naquit dans une famille pauvre. Elle fut élevée à la campagne, dans la maison de sa grand-mère paternelle. A trois ans, Juana fut scolarisée dans la même école pour filles que sa soeur et supplia qu'on lui apprît à lire. Rapidement, elle se mit à dévorer les livres de la bibliothèque de son grand-père, lisant tout ce qui lui tombait sous les mains.

Juana avait un appétit insatiable pour le savoir, et les livres de son grand-père ne lui suffisaient pas. Elle demanda à sa mère qu'on l'envoyât à l'université de Mexico, déguisée en garçon, mais sans surprise, sa mère ne pensa pas que ce fût une très bonne idée... Cependant, elle consentit à ce que sa fille aille à Mexico étudier sous l'enseignement d'un prêtre érudit.

A Mexico, Juana devint bilingue en latin après seulement vingt leçons, et commença à écrire de la poésie en latin, en espagnol, et un peu en nahuatl (une langue aztèque). Elle s'auto-punissait de ne pas apprendre assez vite en coupant ses cheveux si elle dépassait les limites de temps d'apprentissage qu'elle se fixait elle-même.

Juana devint connue à la cour comme enfant prodige. Le vice-roi de Nouvelle-Espagne, le Marquis de Manera, empressé par ses connaissances, la testa avec un bataillon d'hommes érudits : théologiens, philosophes, mathématiciens, historiens, poètes, et autres spécialistes. Pendant ce temps à la court, elle continua d'écrire poèmes et sonnets. La femme du marquis, impressionnée par l'intelligence de Juana, la choisit comme dame de compagnie.

A l'âge de vingt ans, Juana entra au Couvent de l'Ordre de Saint-Jérôme et fit ses voeux de nonne. Au couvent, elle avait sa propre étude et sa propre bibliothèque, ainsi que la liberté de rencontrer des hommes de savoir de la cour et de l'université. Elle écrit de nombreux poèmes et de nombreuses pièces, était douée en musique et en solfège, et étudiait toutes les branches du savoir dont la philosophie et les sciences naturelles.

Malgré les prétendants qu'elle avait à la cour, Juana n'avait aucun intérêt pour le mariage. Elle écrit même : "J'ai pris le voile parce qu'il représente, étant donné mon absence totale de désir de me marier, le choix le moins inconvenant et le plus décent que j'aurais pu faire."

Juana avait la liberté d'étudier et d'écrire au couvent grâce à la protection de mécènes tels que le vice-roi et son épouse. En permanence attaquée sur sa soif de connaissance "peu féminine", Juana considérait sa propre intelligence comme un don mitigé.

En 1688, ses protecteurs du moment, le Marquis et la Marquise de Laguna, partirent pour l'Espagne, abandonnant Soeur Juana à ses critiques. Le plus important d'entre eux étaient l'Archevêque de Mexico, un homme férocement misogyne et fortement opposé aux pièces de théâtre que Juana écrivait.

Le fameux "manifeste" fut écrit par Juana en réponse aux critiques d'un de ses "amis". En 1690, Juana avait écrit une critique d'un sermon célèbre à un évêque que celui-ci publia sans son accord. Avec la critique de Juana, l'évêque inclut une lettre écrite par lui-même sous pseudonyme, où il blâme son intérêt pour les lettres en disant que celui-ci déplaît à Dieu et lui fait perdre son temps.

Soeur Juana répondit avec la célèbre lettre nommée "Réponse", où elle défend avec passion et intelligence son intérêt pour l'érudition. Dans cette lettre, elle raconte son histoire intellectuelle et défend son droit propre et celui de toutes les femmes à être éduquées.

On sait malheureusement peu de choses sur la fin de sa vie.

Source (anglais)
 
Dernière édition :
28 Août 2013
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Redécouverte à l'occasion de la sortie d'un film en Inde : Lakshmî Bâî (1828-1858 ) est une reine indienne et guerrière. Elle a épousé le maharaja (roi) de Jhânsi. Comme ce dernier n'arrive pas à avoir d'héritier, il adopte un fils mais le roi meurt alors que son fils n'est encore que mineur. Lakshmî assure la régence. Les anglais ne reconnaissent ni le fils adoptif ni Lakshmî comme légitime et décide d'annexer l'état de Jhânsi. Au même moment les cipayes se révoltent et Lakshmî en profite pour rassembler une armée composée d'hommes et de femmes. Après plusieures batailles, Lakshmî meurt au combat.
Elle est considéré comme un symbole de la résistance à la colonisation britannique et le premier régiment de femmes de l'armée nationnale indienne (1943, armée oeuvrant pour l'indépendance) lui rend hommage en étant nomée Rani of Jhansi Regiment (le régiment de la reine de Jhansi).
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Etp

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La personne dont je viens vous parler aujourd'hui est semi-légendaire : il s'agit de "la Dame en rouge", figure connue des Lyonnais.es qui s'intéressent à l'histoire de la ville et attachée à la place des Terreaux. La Dame en rouge serait une femme qui, à la fin du XVIIIe siècle, se serait faite passer pour un homme, exerçait le métier de bourreau, et était mariée à une femme. C'est celle-ci qui l'aurait dénoncée car son épouse lui aurait fait endurer un enfer car elle avait des penchants sadiques. Internée à Bicêtre, la Dame en rouge aurait finalement épousé un bourreau homme.

(Source : Les Mystères de Lyon par Thomas Berthier)

En lisant l'histoire de cette personne, je ne peux m'empêcher de me demander si c'était vraiment une femme, et pas plutôt un homme trans hétéro ; ou alors si c'était une femme lesbienne, qui se serait travestie pour qu'on lui foute la paix à ce sujet. Si la légende dit vrai, c'était pas spécialement quelqu'un de bien, mais je ne peux m'empêcher de me dire qu'on lui a sûrement attaché tout un tas de légendes dégradantes.
 
M

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Guest
Prudence Crandall

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Enseignante, elle gère une école prestigieuse pour filles avant l'abolition de l'esclavage aux Etats-Unis. Un jour, elle accueille une élève noire. Les autres parents scandalisés retirent leurs filles de l'école. Qu'à cela ne tienne, Prudence décide de n'enseigner plus qu'à des élèves noires et recrute vingt filles motivées. Toute la ville se ligue contre elles et les élèves doivent régulièrement supporter des menaces racistes. Une loi est votée interdisant de diriger une école accueillant des étudiants afro-américains venus d’autres états sans l’autorisation de la ville. Toutes les portes se ferment à Prudence et à ses étudiantes. Elle est arrêtée, brièvement incarcérée et une de ses élèves, Anna Eliza Hammond, est elle aussi arrêtée pendant un temps. Les actes de violence se multipliant, Prudence finit par fermer l'école à contrecoeur. Plusieurs décennies plus tard, elle sera reconnue comme une héroïne locale.
 

Etp

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Je viens de découvrir Al-Khayzuran bint Atta (plus souvent orthographié "Khaizuran" en français, الخيزران بنت عطاء‎ en arabe), épouse et mère de calife, mais surtout érudite et femme politique du VIIIe siècle.

Khaizuran était l'épouse du calife abbasside Al-Mahdi, et la mère des califes Musa al-Hadi et Harun al-Rashid. Elle est connue pour sa grande influence dans les affaires d'Etat pendant les règnes de son époux et de ses fils, de 775 à 789.

Khaizuran vient de Jorash, près de l'actuelle Bisha en Arabie Saoudite. Elle est kidnappée par un Bédouin qui la vend ensuite à Al-Mahdi, dans un marché aux esclaves près de la Mecque, où ce dernier était en pèlerinage. Les sources ne semblent pas s'étonner de sa condition d'esclave, donc on peut supposer que le fait qu'une esclave devienne épouse n'était pas inhabituel.

Khaizuran est décrite comme belle, intelligente et talentueuse. A cette époque, les jawari (femmes-esclaves) du harem était réputées pour s'éduquer en musique, en chant, en astrologie, en mathématiques et en théologie afin de conserver l'intérêt de leur maître, et Khaizuran prend des leçons régulières en fiqh (jurisprudence islamique) avec les qadi (magistrats) les plus savants. Elle devient même la jarya (concubine favorite) d'Al-Mahdi. Quand ce dernier devint calife en 775, elle parvient à le convaincre de la libérer et de l'épouser, privant ainsi sa première épouse, la princesse Rayta, de ses privilèges. Elle le convainc même de priver le fils qu'il a eu de son premier mariage de son statut d'héritier du trône, et de nommer ses propres fils comme héritiers, malgré la coutume qui interdisait de nommer les fils d'une esclave comme héritiers.

A la cour, elle s'allie aux Barmécides, une famille noble persane de religieux boudhistes. Khaizuran s'élève à une position inhabituelle pour une femme : elle n'est pas enfermée au harem, mais tient des audiences avec des généraux, des politiciens et des personnages officiels dans ses appartements, elle fréquente les hommes et discute des affaires d'Etat. Elle fait venir sa mère, deux de ses soeurs et de de ses frères à la cour, organise le mariage de sa soeur Salsal au prince Ja'far et nomme son frère Ghatrif gouverneur du Yémen.

Outre ses deux fils, elle a également une fille, Banuqa, que son père aime tellement qu'il l'habille comme un garçon afin qu'elle puisse l'accompagner pendant ses voyages. Quand cette dernière meurt, son père a fait scandale en réclamant des condoléances publiques, ce qui n'était généralement pas considéré comme correct pour une fille.

En 785, Al-Mahdi meurt pendant une expédition avec son fils Harun, qui se précipite à Baghdad pour informer Khaizuran. Ses deux fils étaient absents de la ville, et pour assurer la succession de son fils Al-Hadi, elle rassemble les vizirs et leur ordonne de payer les gages de l'armée afin d'assurer leur soutien, et ensuite leur fait prêter allégeance à son fils et le leur fait reconnaître en tant que calife, alors qu'il est absent.

Elle continue à s'investir en politique pendant le règne de son fils. Elle continue à donner des audiences dans ses appartements et à discuter des affaires d'Etat, c'est elle que les gens viennent consulter, elle monopolise les prises de décision et ne consulte pas son fils concernant celles-ci. En fait, elle se comporte exactement comme elle se comportait pendant le règne de son époux, et cela dérange son fils, qui essaie de l'exclure des affaires publiques. Il désapprouve le fait que sa mère donne des audiences aux personnages officiels et aux généraux, car de ce fait elle fréquentait des hommes et cela n'était pas du tout considéré comme normal dans une culture où on attendant des femmes qu'elles restassent au harem. On raconte qu'il rassembla ses généraux et leur demanda :
"Qui est le meilleur, vous où moi ?
- Assurément vous, Commandeur des Croyants, répondit l'assemblée.
- Et quelle mère est la meilleure, la vôtre ou la mienne ?
- La vôtre, Commandeur des Croyants.
- Qui d'entre vous voudrait que des hommes répandent des rumeurs à propos de vos mères ?
- Personnes n'aime qu'on parle de sa mère.
- Alors pourquoi est-ce que des hommes viennent parler à ma mère ?"

Malgré son opposition à la vie politique de sa mère, il ne parvient pas à l'en extraire : son pouvoir est trop bien assis, et elle refuse de se retirer du monde politique. Le conflit entre Khaizuran et son fils devient public un jour où elle intercède en la faveur d'un suppliant, Abdallah ibn Malik, et exige une réponse publique de son fils, qui perd son sang-froid et lui crie que le prochain qui adressera une pétition à sa mère se fera trancher la tête et confisquer ses biens.

Al-Hadi est assassiné peu de temps après, et il semblerait que Khaizuran soit la commanditaire de ce meurtre. Une version raconte qu'elle a appris qu'il souhaitait tuer son frère Harun al-Rashid ; une autre qu'il a essayé de s'empoisonner d'empoisonner Khaizuran et qu'elle s'en est aperçue en donnant sa nourriture à son chien ; une autre qu'elle a demandé à une des jiwari d'Al-Hadi de l'étouffer avec un oreiller.

Contrairement à son frère, son second fils, le calife Harun al-Rashid, ne s'est jamais opposé au fait que sa mère participe aux affaires publiques : au contraire, il la soutient publiquement, il reconnait ses capacités politiques, il la prend comme conseillère, et gouverne à ses côtés. Très fier de ce fait, il déclare même qu'il n'y a rien de honteux à partager ses pouvoirs avec une femme quand celle-ci a les capacités et le génie de Khaizuran. Même s'il est difficile de dire à quel point Khaizuran influençait les décisions politiques de son fils, il ne semble pas qu'elle participe encore aux prises de décisions politiques du califat. Cependant, des pièces sont frappées à son nom, on donne son nom à des palais et au cimetière dans lequel les précédents souverains abbassides sont enterrés.

A sa mort, en 789, son fils brise la règle qui exige qu'il ne porte pas le deuil, mais au contraire porte un deuil publique et participe à ses funérailles.
 
Dernière édition :
25 Août 2016
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Hello tout le monde ! Pour celles et ceux que ça intéresse, La Fabrique de l'Histoire consacre la semaine aux artistes féminines et aux mécanismes qui conduisent à leur invisibilisation (aujourd'hui c'était les musiciennes et compositrices, il y aura également les autrices, etc). On peut les trouver en podcast :)
 
19 Janvier 2014
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selindeseyes.wordpress.com
Je viens de terminer un roman : Moi, Olympe de Gouges de Caroline Grimm.
Tout le monde connaît Olympe de Gouges, mais pas forcément les femmes qui l'ont entouré et qui ce sont elles aussi battues.
Ici, il est question de Charlotte Corday, une révolutionnaire.
Ici, Théroigne de Méricourt, une autre figure de la révolution.
Pour finir, un article sur Sophie de Grouchy
D'ailleurs, le blog est vraiment bien, je vous conseille d'y jeter un coup d'oeil.
 

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