« L'image des enseignants », plus importante que la lutte contre le harcèlement scolaire ?

[Luchsi]

@Kakemphaton C'est vrai que ton témoignage est très marquant... et important... On n'a pas l'habitude de voir les choses sous cet angle là.

Même si tu as rencontré des personnes affreuses qui t'ont détruite, je ne pense pas qu'il faille attaquer les profs avec des caricatures comme celle de la vidéo. Il faut les sensibiliser et je crois que la vidéo fait le travail inverse (elle crée / conforte l'idée de deux camps). Beaucoup de jeunes profs vivent un véritable calvaire et il ne faut pas détruire la bonne volonté de ceux qui essaient de bien faire.

Comme disait @Gingermind, ces personnes-là devraient être punies, même après-coup. Je me souviens d'une monitrice de colonie de vacances qui avait interdit aux autres enfants de me parler jusqu'à la fin de la colo pour me punir d'avoir fait mal à une autre fille. Je n'ai pu délier ma langue qu'après un passage chez une psy 5 ans plus tard...
Heureusement, les colos ça ne dure que quelques semaines et pas toute une scolarité.

Bon courage pour la suite en tous cas

 

[Patriarcaca]

@Kakemphaton Dans mon message précédent, j'explique que notre méthode, c'est de faire l'inverse de ce qui a déjà été essayé, c'est ce qu'on appelle le 180°. Dans le cas de harcèlement, souvent le harcelé dit "arrête" mais comme il est terrifié, il dit "arrête mais en même temps si t'arrête pas je vais rester tétanisé", ça ne marche pas, donc nous on lui fabrique une flèche qui dit "continue, mais à chaque fois que tu viens, tu vas le regretter". On prend les insultes du harceleur, on dit "oui" et on lui renvoie dans la gueule. (vidéo d'Emmanuelle Piquet que j'ai posté plus haut).
Tu me dis que pour toi, dire "merci" n'a pas fonctionné, c'est sans doute parce que ce n'était pas le bon 180° dans ta situation. Ça renvoie à ce que je disais, aider les enfants à sortir du harcèlement, c'est un vrai métier, qui s'apprend, et pas en un PowerPoint.

 

[Patriarcaca]

@Ghost wind ça dépend ce que tu mets derrière empowerment. Concrètement, d'une manière générale, les gens viennent avec un problème, on leur demande ce qu'ils ont fait jusque là et qui n'a pas fonctionné, et on leur dit de faire l'inverse. (résumé très simplifié, évidemment, parce que les gens sont prêts à tout pour aller mieux, sauf à faire ce qu'on leur dit blaque à part, on demande des trucs très très durs). Dans le cas de harcèlement, souvent on a dit "arrête", on a fait intervenir les adultes pour dire "arrête", on a changé de collège, ça n'a pas marché. Donc nous on leur dit d'affronter et surtout, on leur apprend à le faire. Mais oui, une flèche mal construite peut être dévastatrice.
Dit comme ça on dirait que c'est magique mais non, il y a des milliers de consultations qui sont venus affiner cette théorie et surtout une théorie monté par des scientifiques depuis plus de 50 ans. C'est pour ça que je ne comprend pas qu'on mette ce boulot sur les épaules des profs, parce que c'est un métier à part entière, et prof en est un autre. (cet article l'explique mieux que moi)

 

[Somebody else]

@Kakemphaton : Ton témoignage est très poignant, et je te souhaite beaucoup de courage pour te reconstruire.
Je t'envoie un énorme câlin

 

[Miquette]

J'étais en projection presse jusqu'à maintenant. Je viens de voir qu'il y a eu pas mal de messages postés, je verrouille le temps de rattraper le débat !
Merci de votre compréhension !

 

[Patriarcaca]

@Miquette mais on s'engueule plus !

 

[Laoragwen]

mais sinon il y a un truc qui m'échappe

si un prof voit, entend ou apprend qu'un élève est harcelé et ne fait rien, est-ce que cela ne peut pas relever du "non assistance à personne en danger"?

et si un élève et/ou un prof s'en prend à un élève, je ne comprend pas trop comment cela ne peut pas être attaqué en justice ? si c'était dans la rue ou dans une famille, ça le serait

 

[Laoragwen]

@Ghost wind
mais avec tous les témoignages ici d’élèves harcelés où l'élève ou ses parents se sont plaints à l'école etc... j'ai pas l'impression qu'il y ait souvent d'enquêtes mais je ne sais pas ce que tu appelle "drame" ? pour moi il y a drame à partir du moment où quelqu'un est victime d'harcèlement moral ou physique. si c'était dans une entreprise, il y aurait des poursuites judiciaires
et sinon, quand au fait que le prof soit couvert, il y a pas un truc dans la loi qui dit que si ça concerne un mineur, la parole de celui-ci est incontestable et il n'y a pas besoin de preuves ?
j'ai fait 4 ans d'étude de droit et je ne sais même pas

 

[Dragonya]

Je revient un peu, j'ai parcouru les nouveaux commentaires depuis hier, par rapport à ce qui vient d'être dit sur les poursuites judiciaires. Pour qu'il y ait poursuite déjà faut que les parents portent plainte contre l'élève, ce qui est rare, et ensuite en général c'est un "simple" rappel à la loi, comme lorsqu'un élève insulte un prof par exemple et que le prof porte plainte.
(Je ne suis pas pour le "porter plainte à la moindre occasion" mais il faut avouer que parfois ça peut faire un déclic, c'est plus fort que simplement dire "ce que tu es fait en hors la loi").

 

[Freehug]

@Kakemphaton : ton témoignage m'a vraiment donné envie de pleurer... Il me rappelle l'histoire d'un collègue de mes parents quand ils étaient jeunes profs. Le même modèle que celui qui t'a martyrisée, un vrai kapo et j'assume totalement ce mot et ses connotations. Il avait besoin de faire souffrir les autres pour se sentir exister. Ses souffre-douleurs, c'étaient les élèves, certains autres profs (notamment les jeunes pas encore titularisés...dont mes parents, eh oui), et paraît-il sa propre famille. Des gens comme ça on en trouve dans toutes les professions, mais certaines leur donnent du pouvoir sur d'autres personnes et c'est là que ça devient dramatique (y en a aussi qui sont policiers, chefs de leur service). En plus de ça, le harcèlement on n'en parle que depuis peu, à l'époque pas du tout, c'était les années 80-90, officiellement on considérait qu'il était dur/que c'était un chieur alors qu'il se permettait des trucs, particulièrement vis-à-vis des élèves qui étaient le moins en position de se défendre, qui auraient dû lui valoir un sacré procès.

Spoiler: TW un exemple

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Il faut savoir que quand un prof abuse sans aucune sanction, ce n'est pas forcément que ses collègues sont solidaires, je dirais même qu'ils n'ont qu'une envie c'est de le voir dégager (tu expliques toi-même que certains autres profs de ton établissement parlaient même s'ils n'étaient pas sérieux de casser la gueule à celui qui a été odieux avec toi). En fait, une fois titularisé, à moins de carrément cogner ses élèves, un prof est invirable. Au mieux, on peut le changer d'établissement. Porter plainte pourrait avoir un effet mais honnêtement, oui certains dont lui vont t'accuser de mentir, ce sera difficile de rassembler des preuves, il te faudra beaucoup de courage. Peut-être une plainte collective avec ses autres victimes si tu peux les retrouver et les convaincre aura-t-elle plus de poids.

Pour le reste, je comprends complètement ta rancœur, n'en vouloir à personne aurait été étonnant dans ta situation. Tu trouves la réaction des syndicats de profs déplacée, à vrai dire je partage ton avis. Mais beaucoup de profs souffrent réellement au travail,ne sont pas formés au harcèlement ni soutenus. Comme le dit @Patriarcaca c'est un métier. Ce qu'il faudrait c'est une équipe de spécialistes prête à réagir rapidement dans tous les cas.

Spoiler: HS handicaps

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Woooh pardon pour le pavé !!

 

[Möweh]

L'autre souci c'est que l'éducation national est un éléphant, un mammouth et il faut de la force et de la volonté pour que ça bouge. Il suffit qu'un maillon (principal, CPE, ou un des profs) dysfonctionne pour que rien ne puisse se faire face au harcèlement d'un élève.

 

[Laoragwen]

du coup avec tout ce que vous me dites concernant les sanctions contre un prof, je trouve cela vraiment pas normal
si c'était avec un adulte sur son lieux de travail ça ne se passerait pas comme ça, pareil que si c'était avec un enfant dans un lieu autre que l'école.
je ne comprend vraiment pas, pourquoi ou comment, l'école peut être un lieu où les lois et le doit français n'ont pas à s'appliquer