Ah bah ca y est, on l'a eu sa super discussion.
Et comme d'habitude, ca tourne en rond, ça me balance les mêmes réflexions en boucle.
Je me suis surprise moi-même, j'ai gardé mon calme, je ne suis pas partie en hystérie comme j'aurai pu le faire il y a quelques années. En fait je suis complètement désabusée par rapport à eux, c'est dingue. Ca fait 10 ans que j'entends les mêmes choses, 10 ans que je leur répond les mêmes choses, aucun changement, aucun progrès, rien.
Dès que je mets ma mère face à ses responsabilités, en lui démontrant par A + B que oui, là, elle a merdé, elle se dérobe, elle se contredit, elle part dans tout autre chose. Tout plutôt que de reconnaître son erreur. C'est dingue quoi.
Ce qui m'énerve le plus je crois, c'est la propension qu'ils ont à m'inventer des paroles et des attitudes que je n'ai pas. Si je reste à ne rien dire, ils vont se mettre en mode "oui oui tu t'en fous hein", alors que pas du tout. Si je dis quelque chose, ils vont mal le comprendre, où alors ils vont me reprocher le choix de mes mots.
Donc je ne dis plus rien, je ne fais plus rien, mais là encore ils trouvent quelque chose à redire.
Je pense que je m'en sors pas trop mal dans ma tête, je veux dire j'ai fait un énorme travail sur moi, je suis capable d'avoir des réflexions censées, de cerner mes problèmes, mes difficultés, mes responsabilités, mes erreurs, les leurs. Mais quand je leur expose calmement ce que je pense, ils me parlent comme si j'avais 14 ans et que je faisais ma crise. Ca fait 10 ans que je "reproche" à ma mère les mêmes choses, 10 ans qu'elle est incapable de se remettre en question. Au mieux, elle me répond "je vais pas évoluer maintenant". Ce qui à mes yeux est la phrase la plus stupide de la terre.
Bref , de toute façon, on se comprends pas, on se comprendra peut être jamais. J'apprends à accepter ça, à vivre avec. Je fais ma vie comme je peux, si je ne vivais pas chez eux le problème ne se poserait pas. Là ils me reprochent de ne pas leur parler, bon très bien, je vais leur parler. Je vais discuter de politique, de livres, de pleins de choses, ils seront content, mais au final on restera encore une fois à la surface. Les choses qui font mal, les vrais problèmes, les choses vraiment importantes, on n'en parlera pas.
Heureusement, mais heureusement que j'ai mes amies putain, je me serai déjà jetée d'un pont sinon. Amies dont elle se fout complètement, parce qu’elles "ne sont pas dans la vraie vie, elles n'ont pas l'expérience de la vie qu'on a". Ah oui très bien, et bah heureusement hein, parcequ'elles ont peut être 40 ans parce qu’elles de moins que vous, mais elles sont capables d'avoir une réflexion bien plus posée et ouverte que la vôtre.
J'en peux plus de ça, de cette putain d'excuse qu'elle me sort à chaque fois : "oui mais t'es pas dans la vraie vie, blablabla". Ca veut rien dire cette putain de vraie vie. Ca fait 6 ans que je vis seule, j'ai passé du temps à l'étranger, j'ai été en couple pendant 5 ans, je bosse non stop depuis 3 ans, et c'est pas la vraie vie? C'est tellement facile de me dire que je connais pas la vie, plutôt que d'admettre qu'on agit pas correctement à 60 ans putain. C'est juste une excuse, pour éviter de reconnaître que j'ai raison. Ce que je vis compte autant maintenant que quand j'aurai un boulot fixe (oui parce que apparemment, c'est là que commence la vraie vie, selon ma mère). J'en peux plus de sa façon de s'en foutre complètement de ce que je vis depuis des années, sous prétexte que "tu es jeune, tu sais pas encore ce que c'est". Mon ex, mes amis, mes problèmes, mes réflexions, mon travail sur moi même, rien ne compte parceque 'tu ne comprends pas".
Je préfère définitivement rester dans ma fausse vie à ne rien comprendre plutôt que d'être dans sa vraie vie, à refuser de me remettre en question et à nier toute responsabilité dans les problèmes comme elle le fait.
Pardon, personne ne comprendra rien à mon roman, mais j'avais vraiment besoin de vider mes pensées pour ne pas exploser.