Mur des Lamentations

[gilda]

Je me sens tellement conne d'avoir envoyé cet email mon dieu.
Quel intérêt de revenir là dessus, 10 ans après??? Il a probablement tout oublié, et en même temps y avait pas grand chose. J'ai toujours accordé une place trop importante à cette période, sûrement parceque c'est un peu le seul mec dont j'ai été amoureuse à part mon super ex. Mais objectivement, ca n'avait rien de transcendant, je ne sais pas pourquoi j'arrive pas à laisser ça dans le passé.
En tout cas il a dû bien halluciner en lisant ce que je lui ai écrit, et il doit avoir pitié de moi, en mode "whao elle en est toujours là, 10 ans après? ".

Bref,

 

[Madness]

Je ne sais même pas pourquoi je suis triste.

 

[Asgard]

J'ai passé ma journée avec un couple d'amis , ils sont adorables mais leur relation me fait penser à celle que j'avais avec mon ex ... Dés que je les vois , je vois "nous" et ça fait mal , il me manque terriblement ...
Même si j'ai eu des jolis moments ces derniers temps , je me sens très très seule.

 

[Powpy]

J'en ai assez de faire semblant.
J'en viens à redouter d'aller en cours parce que je sais que ça signifie de longues heures à faire semblant d'aller bien, d'apprécier les gens et de kiffer ma vie ici. C'est tellement dur de se forcer à sourire et à discuter que le soir lorsque je retrouve mon copain je me referme complètement car il est la seule personne avec qui je peux être moi même.
Systématiquement lorsqu'il essaye de comprendre mon malaise je fonds en larmes devant lui. Pour l'instant il est juste merveilleux avec moi mais viendra un jour où il en aura marre de cette copine pleurnicheuse qui ne sourit plus jamais.

 

[L'antoine_]

Je suis malade. Et j'ai mon permis dans 4 jours. Je pense que l'examinateur va se moquer de moi vu l'état dans lequel je suis.

 

[Soupolay]

Je viens de vivre la rupture la plus WTF de ma vie, je suis complètement désarçonnée.

 

[Glouns]

J'en ai marre de me demander continuellement si l'enseignement est vraiment ma vocation. J'en ai marre de cette première année parce que j'ai l'impression d'avoir à peine le temps de vivre à côté - ça passe trop vite.
Les semaines passent trop vite, je n'ai pas le temps d'analyser ce que j'ai fait en classe, de revenir sur ce qui n'allait pas, de réfléchir à ce que je dois faire ensuite, ou même d'aller voir mon tuteur dans sa classe.
Les week-ends passent encore plus vite: le vendredi soir et le samedi sont les seuls jours où je m'autorise à ne pas travailler, et on arrive très vite au dimanche matin. Le dimanche et le mercredi après-midi passent trop vite, je n'ai jamais le temps de préparer une séquence en entier.

Je suis fatiguée, j'ai mal au dos et je ne peux plus profiter simplement de la vie. Je n'ai pas le temps de nouer des relations, de découvrir ma nouvelle ville. J'ai l'impression de mettre ma vie entre parenthèses pour cette putain de carrière, cette "vocation" que je pense avoir depuis que je suis toute petite.

Et pourtant je me sens bien dans mes classes, devant mes élèves, j'aime bien corriger des copies (surtout quand elles sont bonnes), j'aime voir mes élèves réussir...

J'ai l'impression de devoir choisir entre ma vie et ma carrière.

 

[Fitzgerald]

Je venais écrire exactement la même chose que Glouns.

Je fais un M2 de droit comparé, je croule sous le boulot et je suis officiellement inscrite à l'examen du CRFPA pour devenir au terme de mes études et de tous ces efforts, avocate.
Sauf que le récit des amis plus vieux, des forums, des professeurs praticiens ne donnent tout simplement pas envie de continuer. Lorsque l'on vous dit que vous n'allez pas avoir de vie avec votre travail, que vous ferez des journées de 15h minimum, que vous travaillerez 7 jours par semaines, que vous serez stressé, pressé comme un citron pour un salaire franchement pas si mirobolant (par rapport à la croyance populaire concernant les avocats) et ce après avoir passé 5 ans de ma vie, les plus belles années, celles de la jeunesse à bosser ... j'ai juste envie de me pendre et je me dis que je me suis complètement trompée de voie. Alors oui, le droit est une discipline intellectuellement très intéressante et valorisante mais passer ma vie au travail, je le refuse. Je suis déjà passée à côté de tellement de choses par rapport à mes amis qui ont eu une jeunesse géniale et qui bien qu'ayant fait des études plus "marginales" ont déjà un boulot qui leur plaisent (même s'ils s'en plaignent de temps en temps comme tout un chacun) et un salaire très confortable.

J'ai des parents qui n'ont pas fait d'études et qui ont toujours souhaité que leurs enfants s'élèvent socialement et intellectuellement et ils sont très fiers de voir leur fille en passe de devenir avocate pour la "noblesse" de la profession, mais je sens que je risque de bientôt craquer.

 

[Machaw]

J'aurais vraiment besoin de me sentir proche de quelqu'un. Pour parler de tout et de rien, mais aussi de choses plus profondes, ce que je ressens,etc. Je n'ai personne vers qui me tourner. J'ai envie d'être complice à nouveau et durablement. Pouvoir partager.

 

[Free Bird]

J'en peux plus d'avoir une famille aussi pourrie. J'en ai marre que mes parents me fassent culpabiliser parce que je n'accepte pas leur séparation. Je supporte plus qu'une semaine ils me disent qu'ils vont se remettre ensemble, et que la semaine d'après mon père aille vivre chez une autre. Je n'arrive plus à suivre la situation, je suis dans un état lamentable, je n'arrive pas à accepter tout ça, je ne sais pas comment faire, ça me parait tellement insurmontable.

 

[Caïpi]

Je venais écrire exactement la même chose que Glouns.

Je fais un M2 de droit comparé, je croule sous le boulot et je suis officiellement inscrite à l'examen du CRFPA pour devenir au terme de mes études et de tous ces efforts, avocate.
Sauf que le récit des amis plus vieux, des forums, des professeurs praticiens ne donnent tout simplement pas envie de continuer. Lorsque l'on vous dit que vous n'allez pas avoir de vie avec votre travail, que vous ferez des journées de 15h minimum, que vous travaillerez 7 jours par semaines, que vous serez stressé, pressé comme un citron pour un salaire franchement pas si mirobolant (par rapport à la croyance populaire concernant les avocats) et ce après avoir passé 5 ans de ma vie, les plus belles années, celles de la jeunesse à bosser ... j'ai juste envie de me pendre et je me dis que je me suis complètement trompée de voie. Alors oui, le droit est une discipline intellectuellement très intéressante et valorisante mais passer ma vie au travail, je le refuse. Je suis déjà passée à côté de tellement de choses par rapport à mes amis qui ont eu une jeunesse géniale et qui bien qu'ayant fait des études plus "marginales" ont déjà un boulot qui leur plaisent (même s'ils s'en plaignent de temps en temps comme tout un chacun) et un salaire très confortable.

J'ai des parents qui n'ont pas fait d'études et qui ont toujours souhaité que leurs enfants s'élèvent socialement et intellectuellement et ils sont très fiers de voir leur fille en passe de devenir avocate pour la "noblesse" de la profession, mais je sens que je risque de bientôt craquer.

Je comprends totalement ce que tu veux dire, j'ai fait un M2 et j'ai obtenu le CRFPA il y a un an. Les stage m'ont permis de comprendre qqchose de très important : la profession devient ce que tu en fais.

C'est sur que le métier d'avocat n'est pas le plus calme qu'il existe, néanmoins tout n'est pas noir. Tu peux très bien travailler en province dans un petit cabinet avoir des horaires dignes de ce nom et traiter des dossiers très intéressants. Tu n'es pas obligée d'être dans un grand cabinet parisien et de bosser de 10h du matin à 23h (minimum).

Les premières années d'exercice sont difficiles cependant ce n'est pas pour ça qu'il faut en conclure que l'exercice de la profession se résume à être no life.

Il faut déterminer ce que tu veux : tu veux avoir une vie, être dans une petite structure et traiter des dossiers intéressants ? ou tu es prête à te "sacrifier" car tu es une passionnée du droit, veux gagner 4000euros à ta première année d'exercice et traiter les dossiers les plus pointus ?

Ne perds pas le courage, et essais de te détacher de ces clichés qui sont certes vérifiés mais pas à généraliser.

 

[Fitzgerald]

Je comprends totalement ce que tu veux dire, j'ai fait un M2 et j'ai obtenu le CRFPA il y a un an. Les stage m'ont permis de comprendre qqchose de très important : la profession devient ce que tu en fais.

C'est sur que le métier d'avocat n'est pas le plus calme qu'il existe, néanmoins tout n'est pas noir. Tu peux très bien travailler en province dans un petit cabinet avoir des horaires dignes de ce nom et traiter des dossiers très intéressants. Tu n'es pas obligée d'être dans un grand cabinet parisien et de bosser de 10h du matin à 23h (minimum).

Les premières années d'exercice sont difficiles cependant ce n'est pas pour ça qu'il faut en conclure que l'exercice de la profession se résume à être no life.

Il faut déterminer ce que tu veux : tu veux avoir une vie, être dans une petite structure et traiter des dossiers intéressants ? ou tu es prête à te "sacrifier" car tu es une passionnée du droit, veux gagner 4000euros à ta première année d'exercice et traiter les dossiers les plus pointus ?

Ne perds pas le courage, et essais de te détacher de ces clichés qui sont certes vérifiés mais pas à généraliser.

C'est très gentil d'avoir pris le temps de me répondre pour me rassurer, d'autant que tu as déjà le recul d'une première expérience !

C'est vrai que compte tenu de ce que je connais déjà de la profession, je crois que je préférerais travailler dans un petit cabinet. Les structures ultra corporate, ça m'a attirée pendant mes études mais maintenant que je suis sur la fin, ce n'est plus du tout ce que je recherche. Je veux une vie, je veux pouvoir dîner de temps en temps avec mes amis, avoir peut-être un jour une famille et ne pas passer ma vie au cabinet. A quoi bon ? Quand bien même je gagnerais très très bien ma vie en faisant cela, je n'aurais de toute façon que peu l'occasion de profiter de cet argent pour me faire plaisir. J'ai travaillé au greffe du Palais de justice de Paris cet été et lorsque je discutais avec certains avocats de mon souhait d'embrasser la profession, ils me disaient TOUS que je devrais penser à un autre métier, qu'il était encore temps de faire autre chose ... C'est dire.
Je sais que dans le monde d'aujourd'hui tout s'accélère, que l'on travaille énormément etc ... mais ai-je seulement les épaules ?

En tout cas, merci pour ce message d'encouragement, cela m'apaise, vraiment !