Bien d'accord avec toi,
@KateKane ! Je m"étonne justement de voir que tout au long des messages, il y a eu très peu de témoignages de gens appréciant James Bond... Donc je joins ma pierre à ton édifice : j'ai vu des James Bond (car on dit "James Bond "plutôt que "007", ce qui tend à corroborer l'idée que le matricule vient peut-être derrière le personnage et tous ses attributs, aussi déplaisants soient-ils) en famille, avec des amis, avec mon amoureux, au cinéma ou à la télé. Oui, c'est une forme de référence, d'institution culturelle. Donc il y a déjà un aspect affectif, "doudou", j'ai pu lire, qu'on ne peut ôter et reprocher aux fans. Sans toutefois conclure qu'on ne peut pas les bouleverser un peu, je ne dis pas le contraire.
Oui, le personnage est archétypal, pour autant je crois qu'il faut souligner qu'aimer une oeuvre ce n'est pas soutenir ou s'identifier à ses personnages sans la moindre distance critique. Moi j'aime bien cette saga pour les intrigues, les scènes d'action, les belles femmes aussi... ça n'égale pas Indiana Jones, mon préféré des héros tendance macho (parmi une foultitude d'autres héros ou héroïnes). J'ai le sentiment, pour en avoir parlé avec eux, que les mecs de mon entourage apprécie aussi cette saga pour les bonnes scènes d'action, et le personnage de James Bond en tant que tel pour son côté sans faille, toujours classe, toujours prompt à se dépêtrer des pires situations. A maîtriser tout en somme. Pour le côté macho, pas tellement (après on peut me dire que ça fait partie du package) ; ça relève tout de suite du fantasme inatteignable le côté "toutes les plus belles femmes du monde cèdent à ses charmes".
En essayant de ne pas faire trop long et en reconnaissant toute ma subjectivité, voilà ma pensée.
Du coup, c'est sans honte ni remords que je me place du côté des "cons" décrits par Kalindi, car bien qu'ils (nous ?) ne forment pas une masse unique, j'ai un peu le sentiment de comprendre les réactions. Quoiqu'elles puissent souvent aussi me sembler excessives, car de mon côté au fond ce n'est pas un sujet d'envergure.
Je ne pense pas qu'il soit tout à fait juste de dire que l'aspect, le genre ou la nationalité de 007 ne soit pas un enjeu de l'intrigue. Le personnage est constitutif de l'intrigue, non ? Dans son rapport au monde justement. Donc une femme 007 ça implique une toute autre manifestation du personnage d'espion tel qu'inventé par Ian Flemming, et repris au cinéma (les différents acteurs c'est plutôt du thème et variations que de la rupture). Ou alors, si ça n'implique pas de changement, pourquoi faire le changement ?
En résumé, et sans revenir sur la dimension marketing dans le fait de promouvoir le film pour cet argument de "007 is a woman", au moment d'aller au cinéma (car je le ferai certainement) voir ce nouvel opus, je vais me dire :"Bon, je voulais voir un James Bond comme je les ai toujours connus, là ça risque de ne pas correspondre à mes attentes". Je tiens à préciser que mon rapport à l'art et à l'industrie du divertissement ne marche pas toujours comme ça, évidemment. Le plus souvent, je ne m'attends à rien de précis, et justement c'est la surprise, la nouveauté d'un regard artistique qui créent la magie d'une oeuvre, qu'on s'accorde là-dessus. Mais j'ai l'impression pour pour les franchises (les James Bond, Marvel, voire les Harry Potter), notre cerveau a tendance à avoir des attentes. Donc on comprend que quand dès le départ on nous annonce que ces attentes ne seront pas remplies, on peut être déçu, désappointé, courroucé... En tout cas je le comprends, et je comprends que certains se braquent parce qu'ils ont le sentiment qu'on dénature le matériau originel. Finalement ça me donne plutôt envie d'être optimiste, car si je reprends un exemple comme Harry Potter, tous les fans ont été frustrés de ne pas voir figurer telle ou telle scène du livre dans le film, mais la plupart trouvent en général d'autres bons points dans les films. Je ne serais pas si étonnée de voir un certain nombre de spectateurs rétifs au départ sortir un peu charmés de leur séance avec un agent 007 au féminin. Mais il est vrai que c'est un exercice périlleux, sachant toutes les attentes qui existent de fait avec cette saga. Casser les codes sans rompre avec tout ce qui fait le charme (aux yeux de certains) de ce personnage et ses aventures ne sera clairement pas une mince affaire.
Mais si je sors du cinéma en me disant "mais en fait, à part être une femme, cette espionne n'avait aucune différence avec James Bond", si en gros on me colle un copier-coller de JB avec des nénés, ben là je ne vais pas non plus comprendre la démarche, et ça m'incitera à n'y voir qu'un coup de pub malhabile surfant sur l'esprit de l'époque. Enfin même pas, j'y verrai juste un film raté comme tant d'autres, et ce sera en partie dû au fait d'avoir raté une tentative de nouvelle recette, dont on savait que l'ancienne version n'aurait pas été mauvaise (pour ceux qui apprécient le genre en tout cas. Et j'espère que ça, ça n'appelle pas à jugement).
Sinon désolé
@Sadala , mais quand
@Melancia se permet de qualifier un film (et pas l'auteur du livre, et pas le réalisateur du film, et pas la vérité historique de l'esclavage) de larmoyant (car selon elle reposant en majorité sur le pathos), il n'y a rien d'outrageux, ça s'appelle une critique de film point barre, et c'est vraiment limite de l'accuser d'avoir je ne sais quel rapport mal placé avec cette période, au sujet duquel elle a l'air tout à fait érudite, et de sous-entendre qu'elle n'aurait pas lu le fameux livre. C'est une attitude qui me choque largement plus que de qualifier une oeuvre de larmoyante, et qui ne me semble pas être appropriée dans un débat.