J'ai fini
La main gauche de la nuit, roman SF d'Ursula le Guin.
C'est l'histoire d'un envoyé terrien appartenant à l'Ekumen, une sorte d'organisation réunissant les planètes pour favoriser les échanges culturels et d'idées, sur une planète glacée du fin fond de l'espace pour proposer de se joindre à l'organisation. La planète est aussi habitée par des terriens mais ceux-ci sont "ambisexués". Autrement dit il n'y a pas d'hommes ni de femmes mais des androgynes qui adoptent des caractéristiques sexuées lorsqu'ils ont des périodes de désirs sexuels (comme les règles, c'est cyclique tous les 26 jours). Du coup l'envoyé est considéré comme un "pervers" car c'est comme ça que le petit pourcentage de gens pas parfaitement ambisexués sont appelés sur la planète.
J'ai lutté pour les 100 premières pages, mais après j'ai trouvé ça trop bien.
En gros l'envoyé est au coeur de complots politiques et il n'y comprend pas grand chose à cause du décalage des notions culturelles. Il passe son temps à se demander s'il a affaire à un homme ou une femme, à qualifier tel ou tel comportement de façon genrée. Il appelle tout le monde sur la planète avec "il" et genre au masculin, sauf quand une personne fait un métier pour lui féminin, bref cette question est présente en filigrane.
Sinon sans spoiler, l'un des points forts c'est qu'il finit par nouer une forte amitié avec l'une des personnes de la planète et qu'ils dépassent tous les deux une partie de leurs incompréhensions
. L'autre chose que j'ai bien aimé c'est l'alternance de chapitres où on a le point de vue de l'envoyé, des mythes de la planète et le point de vue d'un habitant de la planète.
C'est un très bon roman, sans manichéïsme ou raccourcis. Je pense même que j'ai raté certains de ses aspects de par sa richesse.