Quel livre lisez-vous en ce moment ?

[ca_rou_selle]

@Catalena est-ce que tu pourrais me dire qu'est ce que tu as trouvé long et pas agréable à lire dans Americanah? Tu l'as lu en quelle langue? C'est juste que je l'ai adoré et pas du tout trouvé long donc ça m'intrigue! Une autre amie m'a dit un peu la même chose que toi. Merci d'avance!

Et en plus je viens de lire un autre livre de Chimamanda Ngozi Aidichie, Half of a yellow sun sur la guerre civile au Nigeria et j'ai beaucoup aimé aussi. J'avais envie de rester avec les personnages et je pensais à eux après l'avoir fini. C'était dur mais aussi intéressant et passionnant.

J'ai lu en deux jours Peter Pan en VO qu'une amie m'avait offert pour mon anniversaire et je suis un peu déçue, j'ai trouvé ça très sexiste. Je sais que ça a été écrit il y a longtemps mais bon ça a rendu ma lecture difficile. Et je n'ai aimé aucun des personnages...

 

[nezentrompette]

Je me rends compte que je mentionne rarement les maisons d'édition des livres que je présente ici. Une fois n'est pas coutume, je vais donc vous parler des éditions Le Tripode, parce que tous les livres de chez eux que j'ai eus sous le nez sont de vrais bijoux.
Je vous avais déjà parlé de l'homme qui savait la langue des serpents de Andrus Kivirähk (si vous avez raté mon commentaire, j'en ai aussi fait une chronique sur mon blog) et cette fois c'est de Moi, Jean Gabin de Goliarda Sapienza que je veux vous parler.
Résumé de l'éditeur: "La ville de Catane, en Sicile, au début des années 30. Le fascisme se déploie sur l’île, quand une
enfant ressort exaltée d’une salle de cinéma de quartier. Elle a la démarche chaloupée, une cigarette imaginaire au bec et l’oeil terrible. Elle vient de voir le film Pépé le Moko et, emportée par cette incarnation du désir et de l’insoumission, elle n’a désormais plus qu’une idée en tête : être Jean Gabin."
Je sais que plusieurs d'entre vous apprécient les histoires qui se déroulent en Italie et les descriptions du quartier populaire de Catane qu'on trouve dans cette autobiographie sont merveilleuses.
Au-delà de cela, la narration de cette petite fille un peu roublarde (à la Jean Gabin) mais débordant d'amour pour sa grande famille recomposée de socialistes et anarchistes engagés est juste magique et pleine de poésie. On ne peut que se prendre d'affection pour elle.
Comme souligné, il s'agit bien d'une autobiographie, qui m'a fait découvrir aussi la mère de cette jeune fille, femme incroyable, activiste socialiste plusieurs fois emprisonnée qui donna ce fameux conseil à sa fille: "si quelque chose ne te convainc pas, rebelle-toi".

Un ouvrage qui sort des sentiers battus et ne ressemble à aucune autre autobiographie que j'ai pu lire. Je conseille vivement!

Toujours aux mêmes éditions (oui, j'ai fait mes courses pour les vacances ) je vais bientôt entamer Poésie du Gérondif de Jean-Pierre Minaudier. La linguiste en moi est forcément intriguée...

Sinon, je suis toujours en plein Si par une nuit d'hiver, un voyageur d'Italo Calvino. Je suis bien dedans et j'aime beaucoup la tournure que prend le récit.

 

[Catalena]

@Catalena est-ce que tu pourrais me dire qu'est ce que tu as trouvé long et pas agréable à lire dans Americanah? Tu l'as lu en quelle langue? C'est juste que je l'ai adoré et pas du tout trouvé long donc ça m'intrigue! Une autre amie m'a dit un peu la même chose que toi. Merci d'avance!

Hello ! Je crois que le problème vient de moi : j'avais beaucoup d'attentes par rapport à ce roman, et du coup je me suis dit "il faut que je prenne le temps de le lire et de ne lire que ça", d'habitude je lis un ou deux romans en même temps, et souvent des très courts (environ 150 à 300 pages).
La longueur se trouve non seulement dans la taille du livre mais dans les détails superflus, un exemple assez marquant : c'est à la toute fin quand Obinze est à une réunion amicale entre hommes, où les types parlent de la problématique du pétrole au Nigéria. En vrai, on s'en fout, non ?! A ce moment-là on n'a qu'une envie c'est de connaître le dénouement de l'histoire entre Ifem et lui. Du coup j'ai eu l'impression que l'autrice voulait faire passer un message économico-politique et ça m'a gênée, un peu comme si elle lançait un pique.

Ensuite pourquoi pas agréable ? ...hum je ne saurais pas trop l'expliquer. Ça dépend des parties du livre, y'a peut-être un manque de rythme par moments. Tu vois la partie où Obinze tente la vie en Angleterre, ça m'a vachement plu, et je crois que c'était assez rythmé.
Mais sinon par moments je trouve que ça n'avançait pas assez vite du côté d'Ifem, notamment quand elle est au salon de coiffure et qu'elle est assez mauvaise avec la jeune femme qui la coiffe.

En fait j'ai plus ressenti le livre comme un bouquin un peu didactique, que comme une lecture agréable, qui se dévore. Je crois qu'on sent un peu trop où l'autrice veut en venir en présentant toutes les situations de racisme auxquelles Ifem et Obinze (entre autres) font face. Je trouve que c'est bien écrit, mais je ressens ce livre comme une volonté de mettre en roman un aspect social (la complexité du racisme en Amérique). D'ailleurs j'ai lu une critique très négative sur Sens Critique à propos de ce roman, et je vois un peu où le type veut en venir.
A mon avis l'autrice ne va pas au fond des choses à propos du racisme. Et j'avais déjà remarqué ça avec son essai "we should all be feminist" qui reste assez en surface et présente des situations très typiques pour nous les femmes, un peu comme si elle voulait enseigner aux hommes à déceler les situations de sexisme.

Je l'ai lu en français, et pour tout dire, je n'arrivais à le lire que par petits bouts, même si le roman me plaisait, j'étais capable de l'abandonner en milieu de chapitre et de ne le reprendre que le lendemain. Je ne me sentais pas vraiment dedans en fait... J'attendais de l'émotion et ça n'est pas vraiment arrivé. Je sais qu'un livre ne peut pas toucher tout le monde mais j'avoue avoir été déçue de ne rien ressentir.

Par contre tu vois je viens de m'acheter L'Hibiscus pourpre parce que j'ai quand même très envie de lire d'autres romans de cette autrice !

(Dites-moi si vous voulez que je mette en spoiler, en principe les exemples que j'ai donnés ne sont pas des spoil de ouf)

 

[diphylleia]

Bonjour,

En ce moment je lis 'rester en vie' de Matt Haig, je trouve le livre plutôt intéréssant, on en apprends énormément sur la dépression et l'anxiété. Si c'est des sujets qui vous intéressent je vous le conseille vraiment.
Et je relis Lélia de George Sand, un de mes classiques favoris.

 

[Paravelle]

Le dernier homme de Margaret Atwood. Ca fait un moment que je suis dessus, mais j'aime pas trop la "forme". En gros, on nous présente un monde différent du nôtre, puis on chemine par petits morceaux de flashbacks pour découvrir comment/pourquoi/quand. Et je trouve ça un peu lourd peut-être que j'ai lu trop de livres construits comme ça récemment mais c'est plutôt intéressant comme concept !
Par contre j'ai vu en l'enregistrant sur Goodreads que c'était une trilogie on verra si je lis la suite !

 

[Pompoko]

J'ai commencé ce matin Carry On de Rainbow Rowell. J'ai lu une dizaine de pages (le temps du trajet en métro), et pour l'instant j'ai du mal, j'ai tellement l'impression que c'est complètement du copier/coller de l'univers de Harry Potter en moins bien écrit que j'arrive pas à accrocher. Je vais persévérer, parce que j'ai lu des critiques vraiment élogieuses à son sujet donc...

Fun fact : j'ai trouvé ce livre dans la boîte à lire au boulot, et le petit papier rouge qui entoure le livre (la jaquette?) est positionné entre la page 122 et 123 comme marque-page. Je me demande si la personne avant moi l'a lu jusque là avant d'abandonner ou si ça a été mis à cet endroit "par hasard". Mon objectif, c'est d'atteindre au moins cette démarcation

 

[Membre supprimé 153117]

@CoquelicotFlamboyant

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[ca_rou_selle]

@Catalena merci beaucoup d'avoir pris le temps d'écrire un avis construit, c'est super intéressant! Et merci aussi pour le lien de la critique négative, c'est toujours intéressant d'avoir des avis différents et construits.
Pour ma part j'ai été assez happée par le roman, je n'arrivais pas à le lâcher parfois. C'est vrai que les passages au salon de coiffure sont un peu longuet parfois mais dans l'ensemble je ne me suis pas ennuyée du tout.
Je comprends, je pense de quoi tu parles pour le côté "didactique" mais d'un côté je trouve que c'est bien aussi pour les personnes qui ne sont pas conscientisé.e.s sur ces différentes problématiques (tant le féminisme que le racisme pour les deux ouvrages). Par exemple pour moi cela m'a fait prendre conscience du "problème" (c'est pas le bon terme mais je n'arrive pas à en trouver un autre...) des cheveux afro. Je m'explique : je n'avais pas conscience que la plupart des femmes noires qu'on peut voir ont les cheveux lisses (exemple : Michelle Obama, l'actrice de Scandal, Renée dans Desperate Housewives (oui c'est une référence )....), sauf quelques exceptions bien sûr, et combien c'était une "norme" occidentale. J'ai ensuite observé dans le métro et j'ai vue beaucoup de femmes noires avec des cheveux lissés, mais aussi certaines avec des tresses et très peu d'afro. Je n'y avais pas du tout pensé avant. Donc je me dis que ça peut faire pareil avec d'autres personnes.
Merci pour cet échange!

Sinon j'ai commencé hier le tome 1 de La Tour Sombre de Stephen King. Je n'ai pas encore assez avancé pour avoir un avis.

 

[BeeWilde]

@Pompoko Le livre est une sorte de fanfic Drarry (Simon= Harry et Baz= Drago) donc, si tu n'aimes pas les fanfic ça va etre peu dur d'aimer mais l'univers est différent de celui des Harry Potter (plus intéressant sur certain aspects ) . ça prend du temps a démarrer jusqu'à l’arrivée de Baz .

 

[Catalena]

@ca_rou_selle
De rien ! ça m'a permis d'affiner ma pensée sur ce roman, donc c'est vraiment cool.
A chaque fois que je finis un roman j'essaie de trouver des critiques, et j'avoue être plus intéressée par les critiques négatives que par les positives. Les négatives ont souvent plus de choses à apporter, elles mettent en lumière des problèmes ou des faiblesses dans l'écriture ou dans la façon de penser d'un auteur. Par contre je ne me range rarement totalement à une critique négative. Alors qu'une critique positive va plus réussir à me convaincre totalement. Enfin je m'égare

Je suis tout à fait d'accord avec toi, je n'aurais pas pensé que les cheveux afro aient une telle importance, ils sont un véritable message. En fait en tant que blanche je ne m'étais jamais posée la question, pareil avec le blanchiment de la peau et pour ça, je suis contente d'avoir lu ce roman.
Tout comme le fait que le racisme aujourd'hui se traduise par des petits mots, des petits gestes et non pas par des affirmations profondément racistes du style "sale singe !" (même si malheureusement ça arrive encore ), mais je trouve que l'autrice parvient à nous faire prendre conscience de comportements inappropriés juste parce qu'on ne réfléchit pas toujours avant de parler.

Après ce qui me dérange dans le côté didactique d'Americanah et encore plus dans l'essai sur le féminisme c'est que ça sonne un peu faux, on perd l'aspect narratif au profit du didactique et je crois que c'est ça qui m'a fait lâcher un peu le roman parfois.

Mais ça reste une bonne lecture et je pense que ce sont deux ouvrages à lire, sur 2 thématiques qu'il faut connaître pour avancer.

 

[namaeganai]

sur la question du cheveu crépu, il y a l'excellent peau noires, cheveux crépus de juliette smeralda si vous voulez approfondir la question. au moins, c'est didactique pour une bonne raison puisque ce n'est pas une fiction.

lecture de la honte pour moi en ce moment: je lis la trilogie des larmes rouges de georgia caldera. c'est pas très bien écrit, avec un vocabulaire assez pauvre, c'est redondant, mais c'est prenant. oh, et c'est de la bit-lit. par contre, il peut être assez triggering pour qui souffre d'une maladie mentale, j'ai eu du mal à encaisser le début du premier tome avec ma dépression.

en parallèle, je lis écrire la parole de nuit: la nouvelle littérature antillaise. c'est un recueil de nouvelles savoureuses, suivies de réflexion sur l'écrit aux petites antilles par les auteurs des textes. je viens de finir la première partie, j'ai beaucoup aimé.

 

[Pompoko]

@BeeWilde : aaaaah bah oui, ceci explique cela... Merci Oui, je trouve que ça devient plus intéressant à partir du livre 2 (mais y'a quand même 180 pages avant ) quand Baz arrive et qu'on alterne encore plus le point de vue des personnages. J'en suis à un peu plus de la moitié et je vais continuer ma lecture parce que ça commence à évoluer. C'est vrai que je suis pas très familière avec l'univers des fanfics, j'en ai juste lu une que j'avais trouvé excellente (mais je sais plus de qui ni où je l'ai trouvée) sur ce qui s'est passé entre la fin de la guerre et le "20 ans après" du tome 7. J'étais complètement accro et tellement heureuse de retrouver l'ambiance HP, en plus je trouvais que l'autrice s'était vraiment bien approprié les caractères des personnages, c'était ultra crédible, j'avais vraiment l'impression que c'était du J.K.Rowling quoi

@Babitty Lapina : ouh, ça a l'air trop bien, c'est de qui ?