Je repose mes valises ici, les vacances sont finies.
Bon déjà: vous avez refait ma PAL, merci!
Je ne sais plus où j'en suis dans mes commentaires de lecture
. Dans le doute:
Les mémoires d'un chat de Hiro Arikawa. Dans
Au prochain arrêt, on découvrait le Japon derrière une vitre de train. Ici, il se dévoile devant le pare-brise d’un monospace. Pourtant, c’est pas le même style: la délicate poésie est terrée plus profond, sous une couche de souvenirs doux-amers d’un trentenaire faisant le tour de ses amis en vue de leur faire adopter en urgence son chat, et les commentaires pleins de saveur et de drôlerie de ce dernier, bien décidé à ne pas laisser tomber son fidèle compagnon à deux pattes. A la lecture, ça fait lourd dans son petit cœur et léger dans sa tête tant ce livre est un ascenseur émotionnel (à lire avec de quoi se tamponner la larmichette à proximité). Hiro Arikawa a le truc pour trouver des angles d’attaque hors norme pour narrer ses récits. Une très belle histoire.
Sauveur & fils saison 4. Pas mon coup d’essai, vu qu’avant le 4, j’avais lu le 1, le 2 et le 3! Toujours un petit coup de cœur, avec ces histoires de hamsters
, de gens jeunes et moins jeunes un peu paumés dans l’existence, d’à quel point c’est dur de faire tenir en équilibre une famille au lieu de vivre en berger solitaire sur le plateau du Larzac, et surtout de Sauveur, armoire à glace antillaise et psy plein d’empathie de son état. Tellement d’humanité et de bienveillance dans cette série. Quelques propos feel good qui enfoncent des portes ouvertes, mais au final la piqure de rappel ne fait pas de mal. Marie-Aude Murail sait trouver le ton et les mots justes pour aborder des thèmes que l’on épargne (à tort) au jeune public qu’elle vise: transsexualité, scarifications, racisme, suicides, etc. J’aime qu’elle se mette en danger pour raconter la vie, la vraie, aux ados.
Bleak House de Charles Dickens. Ma tradition des vacances d’été: trimballer une brique dans ma valise. Dickens, faut pas lui demander de pondre une brochure touristique attractive pour attirer le chaland dans la capitale anglaise: rues coupe-gorge qui baignent dans le brouillard, manoir avec sa légende de triste fantôme, maisons de guingois et pauvres hères à tous les coins de rue. Par contre, on peut sans se tromper lui demander de tailler un joli costard en 2-3 phrases bien senties à ses contemporains (allez, je résiste pas à un petit florilège savoureux: « huître de la vieille école, que personne ne peut ouvrir », « la mer est généralement dure pour Sir Leicester, dont elle marbre de vert la physionomie comme un fromage aux fines herbes » « M. Quale nous demanda à Ada et moi si M. Gusher n’était pas un grand personnage (il l’était à coup sûr, en tant que volume de gélatine ; mais M. Quale voulait parler de beauté intellectuelle) » Ces petites pointes d'humour, j'adore!). Ces personnages, plus ou moins miteux du dedans ou du dehors selon la pauvreté de leur bourse ou de leur cœur, gravitent tous tels des satellites autour de la planète Justice. Car c’est là le thème central: la satire du système judiciaire tourné en dérision. La Chancellerie est présentée comme une pieuvre tentaculaire ridicule, dont la tête est constituée de magistrats incapables contents d’eux-mêmes et dont les tentacules balaient le reste de la populace sur leur passage, ôtant aux pauvres plaideurs leur fortune, leur espoir…et leur vie. Le fil rouge du roman est justement le procès Jardnyce et Jardnyce, démarré des décennies auparavant, étendant son ombre au-dessus d’une génération de jeunes gens qui n’en connaît plus ni les tenants ni les aboutissants. Sur le principe du « comme le monde est petit », Dickens en profite pour faire se côtoyer toute une galerie de personnages touchés de plus ou moins près par ce jugement qui tourne en rond, avec son lot de fiançailles, de vie misérable d’indigents, de contingences aristocratiques et de décès malheureux. Le tout raconté par deux narrateurs qui brisent à bon escient le rythme de narration: l’omniscient qui dresse des tableaux généraux, et l’héroïne, petite bonne femme bien gentille et serviable dont on devine qu’un secret entoure la naissance. Si tu aimes les longs pavés où les événements se distillent tranquillement, le style sophistiqué du 19è siècle truffé de tournures qui font mouche, le romanesque des rebondissements et les bouquets finaux pleins de révélations, Dickens est décidément une valeur sûre.
Et maintenant j'attaque
Le complot Médicis de Susanna Fortès dont je ne sais pas grand chose, si ce n'est que c'est un roman historique, avec une espèce d'énigme contemporaine qui renvoie à la fameuse Conspiration des Pazzi.