J'ai piqué une colère hier, pour une broutille. Le plus terrifiant c'est que j'ai crié, je suis pas quelqu'un qui crie. Le contexte est simple, j'ai passé plus de 3h dans les transports en commun au lieu de 2h à cause d'un colis suspect à Châtelet, j'ai dû complètement changer d'itinéraire, prendre un bus, le truc qui a le don de m'angoisser. Et je l'ai prévenu au téléphone que j'allais rentrer plus tard, et que j'allais avoir très faim, et être de mauvaise humeur. J'ai pas vraiment fait gaffe au fait que la frustration de tout ça me donnait déjà envie de pleurer.
Sur les 10 min à pied de la gare à chez lui, sous la pluie, j'ai eu le temps de me dire que de toute façon, il n'aurait pas fait à manger, j'ai eu le temps d'élever mon niveau de colère. Et quand je suis rentrée, j'ai pu constater que j'ai eu raison, et ça a éclaté. Il avait rien fait, ni la vaisselle, ni à manger. Je l'ai toujours en travers de la gorge. Mais en fait je m'en suis pris plein la gueule parce que je suis arrivée sans dire bonjour, que je me suis énervée, et qu'il n'avait aucune raison d'avoir fait la bouffe parce que c'est pas "un hôtel" et que j'avais dis que j'arrivais à 22h (j'avais prévenu ensuite par sms que j'arrivais à 20h50).
Le problème c'est que ça a surtout fait émerger une crise de larme qui attendait que ça depuis plusieurs jours. J'avais déjà criser il y a une semaine, et j'avais aussi été au bord de l'implosion.
Ensuite c'est vachement compliqué de se retrouver à côté de ton copain encore énervé qui te demande des explications quant à tes pleurs. J'ai quand même réussi à lui dire que j'avais envie de disparaître et qu'il n'avait qu'à s'imaginer toutes les pensées négatives qu'il peut avoir et qu'on les lui balance en boucle toutes en même temps. C'est impossible de dire à oralement ce que je peux vivre pendant une crise de larme, que j'avais juste envie de fuir pour qu'il ne me voit pas, que je pouvais pleurer comme ça pendant des heures et que ça avait largement dépassé le contexte de notre dispute. Je l'ai dit assez ironiquement que je voulais disparaître, je crois qu'il a du coup pas bien compris que j'avais réellement envie de disparaître et qu'au milieu des pensées négatives qui me disaient que j'étais un monstre, j'avais des pensées suicidaires, j'avais envie de m'endormir et ne plus jamais me réveiller, d'être effacée de la surface de la terre.
Même maintenant, j'ai toujours envie d'effacer beaucoup de choses, parce que je sais que finalement, hier, c'était juste le dernier trigger, et qu'en fait ma période d'accalmie est terminée. Je sais que y'a quelque chose de péter dans mon cerveau, que ça va pas être la dernière de mes crises de larmes, et que je suis dysthymique.
Et mon copain comprend pas ça, parce que lui son cerveau il fonctionne normalement. C'est impossible qu'il me console dans un moment pareil, même s'il avait pas été énervé, ça n'aurait rien changé, puisque quand on a fini par ne plus se faire la tête, il m'a dit "arrête d'avoir des pensées négatives", ce qui est le commentaire le plus inutile que l'on puisse faire, même si je sais que c'était pas voulu, c'est juste un commentaire maladroit, parce qu'il comprend pas ce qui se passe dans ma tête.