Alors...
@Adélaïde. @schizophrenia @GrosseTruffe @Kettricken @SungYun @Backstreet @Andorinita @-June- @Mû. @DocteurRenaudMisterRenard @Ploup et désolée si j'en ai oublié dans le processus
Je tiens à réagir à la question de l'engagement, car c'est une des choses qui me tient le plus à coeur (à cause de l'adoption, j'ai besoin de m'entourer de gens "fiables" dans ma sphère très intime). J'ai lu toutes vos réponses et je partage souvent votre avis. J'ai toujours été la fille rationnelle et pragmatique, surtout en amour, parce que me tromper me coûtait très cher psychologiquement. D'où mes histoires précédentes : première de 3 ans, puis un an, puis 6 mois, de nouveau 3 ans. J'ai toujours vécu avec un "plan de vie" en tête (influence des parents, envie d'être dans la norme, de faire "les choses bien") avec à 22 ans, l'obtention du master (sinon rien), 26 ou 27 ans le mariage (après 5 ans de relation pour être sûre de sûre), 28 ans le premier bébé etc...
C'est usant. J'en ai ma claque de vivre collée à ce schéma. Alors je ne suis pas devenue hooligan pour autant hein. Je bosse dur pour obtenir ce master et peut-être partir en doctorat ensuite, je pensais observer un an de célibat après ces 3 ans de vie commune avec mon ex (donc je sais ce que c'est de partager le quotidien de quelqu'un sur le long terme) mais la vie en a décidé autrement.
Et de manière plus intime et plus prosaïque, j'ai failli mourir plusieurs fois. La dernière date de mes 16 ans, quand j'ai fait une embolie pulmonaire suite à un IVG et la prise de la pilule de 3ème génération. Un mois d'allitement complet, ça calme. Quand ton corps ne t'appartient même plus, que tu dois pisser au lit sous l'œil de l'infirmière, la même qui te lave chaque matin de la tête aux pieds sans que tu quittes ce foutu lit. Bref. Ça m'a forgé : je suis moins patiente à attendre mille ans un bonheur qui ne peut pas provenir de toute manière des autres. Ils aident beaucoup c'est sûr, mais si tu restes planté à attendre que quelqu'un règle tous tes problèmes existentiels, mauvaise nouvelle... ça n'arrivera jamais.
Ça et le fait que mes parents se sont rencontrés tard, ont eu des enfants tard. Aujourd'hui ma mère va dépasser les 60 ans. Et selon les statistiques il lui reste entre 20 et 40 ans à vivre. Et désolée de paraître innocente et ecervelée sur ce coup-là, mais si je dois gérer mes études, un boulot et un bébé en même temps pour être sûre que mes parents soient présents dans la vie de leurs petits enfants, je signe tout de suite.
Bien sûr, ce n'est pas l'unique raison. J'ai toujours été très famille, pour moi c'est plus important qu'une carrière de businesswoman. Mais la plus importante des raisons, c'est que comme le disent certaines, quand tu as vécu plusieurs longues histoires, tu sais davantage ce qui te convient et ce qui va à coup sûr ruiner la relation au bout d'un moment. D'ailleurs je trouve le concept du "quand on est plus âgé, ça se comprend" assez derangeant. Comme si en se rapprochant d'une date de péremption imaginaire, on avait moins de choix, moins d'opportunités donc autant se caser parce qu'on sait jamais. L'expérience est subjective. Je connais des gens de 40 ans passés qui n'ont jamais vraiment eu de relation, des petites histoires entre deux dossiers à rendre au boulot, et qui sont d'une immaturité remarquable en ce qui concerne le couple. Et j'en connais d'autres, qui ont entre 20 et 30 ans, et qui sont déjà bien ancrés dans ladite expérience. Je ne vois pourquoi avec l'âge ce serait une évidence : personne n'apprend de ses erreurs de la même manière. On a tous en tête une personne qui enchaîne les mêmes histoires catastrophiques, avec toujours le même souci mais elle ne semble jamais vouloir changer de schéma.
Mon copain, maintenant fiancé, est dans la même configuration que moi : l'engagement est quotidien et réciproque, mais aussi concret. On veut de cette vie ensemble, on veut ce mariage et cette famille, on a envie de galérer ensemble parce qu'on sait qu'aucune autre personne ne nous ferait autant de bien en pareille occasion, on a envie d'être heureux parce qu'on ressent viscéralement qu'on s'est trouvés. Je ne sais plus qui disait qu'on voyait à travers les difficultés la solidité du couple. Mon copain m'a donné bien plus en temps trouble durant 4 mois que mon ex en 3 ans. Il a toujours été là, passé toutes ses nuits sur Skype avec moi jusqu'à ce que je le rejoigne pour supprimer mes insomnies, est resté avec moi durant mes révisions, n'hésitant pas à dormir aussi peu que moi (3 heures) pour être sûr d'être la dernière et première personne à qui je parle en me levant avant ce foutu partiel, a pris du temps pour me confectionner des playlists et m'aider à trouver un cadeau pendant des heures... et depuis que je suis avec lui ça n'arrête pas non plus. Ce sont des petites choses mais ça en dit long je trouve. Chaque matin, un gros câlin. Il m'apporte ensuite ma tasse de thé pendant que j'émerge. Avec toujours 2 sucres et demi. Il n'oublie jamais de me mettre une cuillère à soupe à table parce qu'il sait que j'aime manger ainsi. Spontanément, il me ramène à boire, ou des gâteaux, ou des pancakes beurrés le matin. Il remet mon tel en charge parce que j'oublie. Il oublie qu'il a de l'anxiété sociale pour m'accompagner au milieu des foules au zoo ou au cinéma. Il se réveille en pleine nuit pour éteindre le ventilateur parce qu'il sait que je vais attraper froid sinon. Et la liste est encore longue...
Alors oui, au bout de 4 mois ça paraît très précipité. Mais c'est le fruit de milliers d'heures de discussion, de preuves concrètes et aussi de beaucoup d'amour et d'espoir.
Pour répondre aux diverses questions :
Je n'ai pas peur que ça fasse précipité (enfin pour tout avouer j'ai passé le premier mois à baliser d'être aussi peu rationnelle, étant d'un naturel anxieux et calculateur c'était dur de reconnaître que la situation m'échappait quelque peu. En témoigneront mes amis les plus proches). Je suis sûre de vouloir et de pouvoir être heureuse avec lui. Attention, heureuse ne veut pas dire joyeuse tous les jours. Ca veut juste dire que je suis apaisée, heureuse de ma situation actuelle dans sa globalité.
Ces grands projets font partie de moi, de mes idéaux. Je me projette vers eux dans les grandes lignes, et je trouve que quelque part, ça comporte toujours une part de candeur et d'innocence. (Surtout si on écoute les statistiques sur le mariage...) Je n'ai jamais aimé me mettre minable, rentrer très tard, fumer, aller en boîte... lui non plus. Ça ne nous manquera jamais. Je sors avec des amis mais si peu par rapport à certains. Et pas nécessairement le soir.
Pour mes parents, ils ne savent pas encore pour le mariage mais pour le bébé oui. Et je les vois mal dire amen à ça et non pour le mariage. Ma mère m'a encore redit à quel point elle aime me voir heureuse, que ça l'émeut au plus haut point. Idem pour mon père. Ils ont déjà mis des meubles de côté pour quand monsieur rentrera s'installer en France avec moi. Ça les a surpris bien sûr, qu'au bout de si peu de temps on soit si sûrs. Mais ils me font confiance, ils savent que je sais me faire du bien et prendre les décisions qui en découlent. Et si je dois être triste, ils me soutiendront aussi.
Mon dieu, ce pavé... je m'excuse d'avance !
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si vous avez lu jusque là, chapeau... et merci... que vous partagiez mon avis ou pas, j'avais besoin de l'écrire quelque part.
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