Je venais parler d'amour, bien qu'en ce moment ça prenne un teinte différente, plus sombre...
On va se marier. Le dernier papier est en route vers la maison, et je n'ai plus qu'à prendre rendez-vous avec la mairie la semaine prochaine. Je sais que certains penseront que c'est si tôt, si précipité comparé à la norme sociale, qu'on est peut-être pas aussi stables qu'on le devrait. Mais pour une fois, je ressens le besoin profond de dire : "J'en ai rien à foutre".
Si certaines me suivent un peu sur le topic des essais bébés ou des couples mixtes, vous savez déjà. Je viens de faire une fausse couche, et ça fait mal, si mal. Mais aujourd'hui je venais parler d'amour, oui, clairement, car l'homme que j'ai à mes côtés a su, par je ne sais quel miracle, mettre les bons mots sur ma, notre douleur. Il n'a pas cherché à minimiser mes émotions, il ne m'a pas jugé lorsque j'ai pleuré de dépit lorsque des connaissances à moi tombaient enceintes ou venaient d'accoucher cette semaine, il n'a pas "fait le mort" en attendant que je me reconstruise, seule. Bien au contraire, il a eu 1000 mots-caresses pour tenter de me faire comprendre que je ne suis pas seule dans ce passage si douloureux, qu'il ressent les choses, que ça lui fait mal aussi mais qu'il faut qu'on reste fort car il y a aura un bébé, un jour. Lui, il ne me parle pas de "bébé mal formé qui n'était pas destiné à s'accrocher" ou "d’œuf clair" et encore moins de "bah au moins t'es fertile, c'est cool !". Non, il me fabrique un panier avec ses bras pour que je m'y love toute entière et il me raconte que ce n'est pas de ma faute, que rien n'est "cassé" chez moi, qu'il a toute confiance pour que bientôt, un autre embryon s'accroche pour de bon, cette fois. Et que je suis la femme de sa vie, que je peux pleurer toutes les larmes de mon cœur trop mou sur sa chemise si j'en ai envie, il sera toujours là pour moi.
Il est admirable. Je suis en admiration. Sur certains points, il fait tellement grand enfant, surtout quand il pousse des petits cris et se met à rigoler lorsqu'il joue ou lorsque je prépare un plat qu'il adore. Mais sur d'autres, je suis éberluée de le voir si mature, si fort. Je n'aurai jamais pu engager la guérison si vite sans lui...
En ce moment, j'ai envie de pleurer oui. J'alterne les phases où ça va, et celles où je me sens vide. Mais je sais que ça ne durera pas, car j'ai la chance immense de pouvoir épouser cet homme. Il me redonne de l'espoir et ça n'a pas de prix. Ce n'est pas de l'amour guimauve que je peux offrir en ce moment, les oiseaux sont partis, mais je suis quand même très fière de pouvoir aimer et être aimée ainsi. J'aurai aimé ne pas vivre ça, c'est sûr, mais comme tente de me conforter ma meilleure amie, ça nous soude et ça nous fait grandir.
J., je sais que tu ne liras pas ce paragraphe, sauf si tu tombes dessus lorsque je serais connectée au forum, mais sache que je n'ai qu'une chose à te dire.
Je t'aime. Merci infiniment.