A propos de tatouages et vie professionnelle, j'avais commencé à y repenser quand ça parlait de l'article sur Ruby Rose ou de l'enseignant complètement recouvert du Tattoo Show de Quotidien mais du coup certains messages me replongent dans ma réflexion sur mon rapport aux deux.
En fait je me rends compte que je n'ai absolument jamais pris en compte la dimension du travail quand je me suis fait tatouer, j'ai tout fait en mode YOLO
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. Déjà, je ne sacralise pas du tout les tatouages, dans le sens où le fait d'avoir une trace indélébile à vie n'a jamais été pour moi source d'angoisses, de réflexion sur la possibilité d'un regret (paradoxalement donc si vous vous souvenez ce que je disais il y a quelques jours sur ma nature indécise chronique): je dis pas non plus que c'est un geste totalement anodin pour moi, mais presque. Franchement, quand je pense que j'ai déjà fini en crise de panique parce que j'étais incapable de prendre une décision sur un truc tout bête alors qu'à côté j'ai décidé des tatouages un peu sur un coup de tête (quasiment) sans angoisse aucune, je me dis que j'ai parfois un sens des priorités discutable
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. Et ensuite, je ne sacralise pas du tout le travail non plus (pas que je dise que les personnes qui s'empêchent de faire tel ou tel tatouage pour que ça n'influe pas sur leur vie professionnelle le fassent forcément hein, je suis malheureusement consciente des difficultés que ça peut poser dans des milieux encore très fermés), ce n'est pas du tout quelque chose qui me motive dans la vie, enfin je ne sais pas comment m'exprimer
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. Clairement, je ne peux pas envisager de me priver de quelque chose pour ma vie professionnelle, enfin ça me paraît aberrant
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. D'un autre côté je suis consciente que c'est une vision assez égoïste, peut-être immature, et que c'est lié à une liberté que tout le monde n'a malheureusement pas. Mais ça me rend dingue que des milieux professionnels interdisent (explicitement ou non) les tatouages, je comprends pas (enfin c'est une incompréhension rhétorique, je sais bien pourquoi c'est comme ça dans notre société actuelle mais je ne comprends pas que ça n'évolue pas plus vite).
Alors c'est peut-être aussi lié au fait que justement je ne travaille pas encore, et peut-être que mon propos changera quand j'y serai confrontée de fait, et si je reçois des remarques dans le cadre de mon travail. L'année prochaine, normalement, je serai professeure stagiaire, probablement en collège. Et je suis partagée entre mon envie de ne pas me "cacher", me "déguiser" pour ne pas que mes tatouages soient trop apparents, et celle de faire aussi un travail d'habituation des tatouages dans un milieu où ce n'est pas très démocratisé. Je suis encore en pleine réflexion là-dessus, comme je suis en pleine réflexion sur les changements à opérer (ou non) dans ma garde-robe par exemple: ça m'énerve aussi que notre sérieux et notre compétence, dans un sens, soient évalués à l'aune de notre apparence. J'aimerais vraiment être une prof chouette, tatouée, qui porte des robes courtes et des trucs rigolos (j'aime bien les bijoux fantaisie par exemple, ou certains imprimés pas hyper classiques, ou la pop culture), mais je ne sais pas si j'aurai le courage d'essayer d'aller contre ce qui est établi. Malgré tout je me dis que j'aurai normalement plus de liberté vu la stabilité d'un poste de fonctionnaire titulaire, et je compte en profiter, mais peut-être que j'idéalise un peu cette liberté ? (les madz profs ont peut-être des retours d'expérience sur la compatibilité avec les tatouages ?)
Bref, je ne pense pas commencer à m'inquiéter du futur et hypothétique impact de mes tatouages sur ma vie professionnelle mais je m'interroge tout de même. Et ça va de pair avec l'évolution de ma réflexion sur mes propres envies en terme de tatouages, sur les zones que j'envisage ou non (et ça rejoint du coup la conversation actuelle lancée par
@Matouh 
). Il y a encore quelques mois les zones que j'envisageais me faire tatouer étaient plus restreintes, et à force de voir, ici ou ailleurs, des pièces inspirantes, mes horizons se sont considérablement étendus.
Je n'envisage pas le cou et le visage/la tête, comme beaucoup, ni les "demi-jambes", chevilles et pieds, parce que j'aime que ça reste tout blanc chez moi. En revanche, à part le ventre, j'envisage à peu près tout le reste du corps, même des endroits auxquels je n'avais jamais pensé comme les aisselles, les genoux (comme le confirme mon admiration pour celui de
@La petite biche. 
), le pubis, les seins ou même les mains.
Disons que je ne me censure pas à cause d'une visibilité qui serait néfaste à ma vie professionnelle, mais d'un autre côté peut-être que ce sera bel et bien un inconvénient, et je n'ai pas envie non plus d'être mise au ban de la société et de devoir porter des pantalons et des manches longues (et des moufles) toute ma vie (l'exagération, tout ça
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). Du coup je suis partagée entre mon envie de dire "tût les rageux
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" et la réalité moins progressiste que ce que j'aimerais, entre mon aspiration à un idéal de liberté dans tous les domaines et ma peur de "céder", en un sens, à une pression qui irait à l'encontre de mes convictions.
(Ces grandes envolées - si je pouvais être aussi prolixe dans mes dissertations ce serait utile - pour dire que "je ne sais pas", donc, bravo le veau
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)