croquemitaine;4847133 a dit :Tu dis toi-même que ces mots restent des insultes à la base, et que le sens qu'on leur donne dépend du contexte - en quoi, donc, un mec hétéro serait-il le mieux placé pour les utiliser ?
Dans ce cas, ce que je ne comprends pas c'est pourquoi la distinction "mec hétéro" entre en compte ! Qu'il soit gay, hétéro, ou que ce soit une fille, est-ce que ça change quelque chose ? De plus il ne l'a pas employé en tant que sa propre citation, mais comme la citation d'un de ses potes (virtuel ou non). Il n'a pas donné son avis, ni son accord, avec cette appellation, il ne se prononce pas, quoi.
Le premier rapport que j'ai eu avec le terme "gouine" était une insulte à mon égard et par ce traumatisme, je l'ai longtemps vu comme un mot violent, dégradant, rabaissant.
Puis les fréquentations changeant, il est devenu un petit mot affectueux, pour moi, mon entourage, mais je n'irai probablement pas dire à une nana que je ne connais pas "eh kikou, t'es gouine toi non ?". Alors certes, tout ceci me concerne, et je comprendrais que d'autres en soient à mon premier point de vue, à savoir gouine = insulte. J'aime aussi l'idée de récupérer, à la façon des Gouines Rouges, des insultes pour les réutiliser dans un sens positif.
Cependant ici, toute cette discussion a-t-elle réellement son importance ? Les choses seraient différentes si Norman (putain, j'ai l'impression de parler d'un philosophe trop connu) avait parlé en son nom, or il n'en est rien.
(J'apprécie les fleurs porteuses d'amitié, d'amour, d'enfants et chatons)
Je ne pense pas non plus qu'il faille chercher loin pour trouver des propos discriminants, et je partage aussi l'idée qu'ils soient souvent banalisés. En revanche, je pense que parfois, on cherche vraiment la petite bête pour crier rapidement au scandale.
Quant à la question "C'est une vraie question; pourquoi il existe des mots comme "pédé, gouine, tapette, goudou" seulement pour les homos ? Ou alors je ne connais pas leur version hétéro.", eh bien ça me semble relativement normal. En effet, pour beaucoup, la "normalité", c'est l'hétérosexualité. Donc, "l'anormalité", c'est le reste. Donc c'est "le reste" qui fait peur, c'est "le reste" qu'on va insulter et discriminer. Je ne dis pas que c'est juste. Seulement que ça paraît "logique", dans notre société actuelle.
Ca n'engage que moi, mais je pense qu'il serait de mauvaise foi de nier que l'homosexualité n'est pas le modèle le plus commun (il n'en reste pas moins légitime), mais il faudrait arrêter de s'indigner à chaque fois que quelqu'un pose une question à ce sujet (si cette personne reste polie, correcte, tout ça).
Sur le sujet de la transexualité, il y avait une vidéo qui circulait et qui disait "les questions à ne jamais poser à un transexuel". Bien que je comprenne ce ras-le-bol général concernant les questions qui reviennent très régulièrement (comme toutes les lesbiennes, j'en ai aussi essuyé), je pense en revanche que lorsque ces questions sont posées dans le but d'apprivoiser quelque chose qui nous est étranger, elles sont saines. Nous avons (au sens de nous = humains) une tendance à haïr ce qui est différents, ce que nous ne connaissons pas, parce que nous en avons peur. En parler, poser des questions à l'autre, celui qui n'est pas comme moi, ça peut aussi être "mieux le comprendre", et ne plus avoir peur de la différence car on l'a approché de près.
(Ca c'était une très longue parenthèse)
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