@Lady Stardust : C'est exactement ce que je voulais dire merci
Je pense pas que ça ait tellement à voir avec un échec scolaire du aux queerphobies: plus au fait que les études de genre (j'inclue les queer studies dedans) ne sont pas encore trop développées dans le milieu universitaire français et n'ont pas une très bonne image / sont méconnues (cf ce qu'en dit @Sharon Stone ). On peut rajouter le cliché qui fait des concerné.s les "moins bien placés" pour traiter de sujets les concernant ("pas assez objectifs", "n'ayant pas le recul nécessaire", etc, insérez ici d'autres clichés du même genre).@Lady Stardust en fait je disais plus ça dans l'idée que si moins de personnes queer sont en échec scolaire alors on aura plus de personnes concernées qui seront sur les bancs de l'université pour les écrire ces thèses, et des personnes qui auront plus conscience des problèmes qu'ils manipulent et donc qui produiront des choses plus pertinentes et accessibles
@AngelTen Richard II j'ai l'impression que touStes les chercheuRses qui sont plutôt dans le champ des théories queer et féministes et qui travaillent sur des sujets minoritaires (queer ou non) sont considéréEs comme des pd-ées dans le milieu universitaire, même quand iels ne le sont pas.
Je ne dis pas ça pour légitimer le fait que certainEs personnes non-concernées "étudient" des minorités dont elles ne font pas partie (ce qui est mon cas, et je suis d'accord avec toi sur les problèmes que ça pose), mais ce que je veux dire c'est qu'en soi le simple fait de faire des "queer studies" est un stigmate et pose des problèmes individuels quant à sa propre trajectoire professionnelle et sociale.
Et du coup ce n'est -de mon point de vue- pas un endroit où on trouve beaucoup de personnes de type homme blanc cisgenre hétéro qui ont l'ambition de devenir le prochain Onfray, on y trouve plutôt des personnes de type : j'ai rien compris à comment fonctionne l’ascenseur social sinon j'aurais plutôt fait une école de commerce.
Encore une fois, étant donné que je suis moi-même dans un milieu un peu de ce type (en prépa, donc, mais prépa littéraire, donc ascenseur social moins puissant et un poil plus enfoncé socialement), je me permets de douter de l'importance du stigmate.
Les gens "stigmatisés" parce qu'ils font des études de genre, désolé mais tu ne me feras pas pleurer sur leur sort. Quand je constate que des femmes cishet font des collectes de thèses sur la transitude, et que lorsque je dis "oui mais quand même, c'est problématique parce que tu n'es pas légitime à parler de nous, surtout que tu vas être reconnue que tu le veuilles ou non, et qu'après, on va être obligés de reconnaître ton boulot comme faisant partie de notre culture", je me fais envoyer bouler, désolé mais j'ai pas l'impression que ça soit un milieu de gens qui s'inquiètent vraiment de ce que c'est réellement d'être queer ou trans. Tu seras toujours moins stigmatisé en faisant des études de genre qu'en étant queer ou trans. Et au final, c'est toujours des gens qui même avec le SMIC ou moins du fait qu'il n'y a pas de débouchés à leurs études, prétendent ensuite savoir de quoi ils parlent face aux concerné-e-s.
Quand au fait de "passer" pour un PD ou une gouine, ça n'a rien à voir en terme d'oppression au fait d'être effectivement PD ou gouine. Psychologiquement, tu n'es pas dans la même posture du tout, tu n'as pas le manque de confiance en toi inhérent au fait que ce qui t'attire est possiblement considéré comme sale, minoritaire et drôle. Les mots qu'on peut te dire te toucheront beaucoup moins parce qu'ils n'insultent que tes airs, et non pas ton identité profonde. Deuxième raison pour laquelle les cishet qui font des études de genre ne me feront pas pleurer sur leur sort, d'ailleurs. Et puis, faire des études de genre sur les queer alors que tu ne l'es pas, ça a un petit côté sauveur cishet qui ne fait rien d'autre que me soûler. Pour reprendre cette fille qui proposait de témoigner : elle peut avoir toutes les bonnes intentions du monde, rendre visible les trans dans le milieu universitaire, etc. mais non, désolé, franchement je pense qu'on peut se sauver tous seuls.