shinypony;4369248 a dit :Il est homophobe parce qu'il aime pas être associé aux folles ? Je pense que n'importe quel homo qui ne rentre pas dans cette catégorie d'homo n'aime pas y être associé. Puis il faut avouer que dans les médias les homosexuels qu'on voit sont souvent des clichés en eux même. [Edito : C'est pas très clair comment je le dis, mais en gros, oui, il y a des folles, non ça ne devrait pas être un problème, mais non, ils ne faudrait pas que ce soient les seuls montrés (et du coup les seuls visibles) et non ce ne sont pas ces personnes qui provoquent l'homophobie MAIS je comprends aussi qu'on ne veuille pas être systématiquement associés à eux]
Je connais aussi un homme homosexuel qui m'a dit un jour qu'il n'aimait pas les "folles" et ça m'a mise vachement mal à l'aise...
Dans une certaine mesure (mais pas complètement - j'y reviens après), c'est comme les femmes qui crachent sur d'autres parce qu'elles sont "trop" féminines... Talons "trop" haut, décolleté "trop" plongeant, maquillage trop voyant... Comme si elles étaient "responsables" des clichés sur les femmes. Comme s'il existait une limite entre le "comme il faut" et le "trop". La plupart du temps, dans la bouche des gens, "trop" veut dire "plus que ce que je fais/mets/choisis".
Il y a aussi un parallèle avec les "respectability politics" dans la communauté noire américaine - l'idée que les noirs doivent respecter certains critères, abandonner certains comportements, pour devenir "respectables". Il y a eu une grosse controverse sur des propos de Don Lemmon, journaliste noir, qui affirmait, juste après le scandale Zimmerman/Martin, que les noirs, pour avoir de meilleures chances dans le monde doivent... remonter leur pantalon baggy et arrêter de dire le mot en N. Ce qui est complètement contre-productif : ça impliquerait qu'un noir qui ne respecte pas ces "règles" l'aurait "cherché" s'il se fait agresser, tabasser par la police ou autre... Un article ici (en anglais) pour celles que ça intéresse.
Mais dans le cas de l'homosexualité et de la communauté noire américaine, il y a un élément spécifique à ce genre de réaction et qui les rend différents du simple cas du sexisme : le fait que les homosexuels, comme les noirs, aient subi une longue histoire de violence intense, avec une volonté d'extermination (ce qui n'est pas vrai pour les femmes). On voulait (et certains veulent encore !) les rendre invisibles, les "transformer", les "renvoyer chez eux", voire tout simplement les tuer. Du coup, devenir visible, vocal, se rebeller, a été une nécessité absolue pour obtenir les droits les plus élémentaires...
Dans ce contexte, l'hostilité envers les homosexuels les plus "visibles" (par visible, j'entends ici représentés dans les médias) me met mal à l'aise, parce que cette visibilité a été nécessaire pour obtenir une reconnaissance, un minimum d'acceptation (je dis un minimum parce qu'il faudrait pas croire que c'est gagné).
On peut dire "ce n'est pas mon genre de faire ceci ou de m'habiller comme cela", mais de quel droit peut-on rejeter ceux qui font ce choix, les pointer du doigt ou les mépriser ? D'une certaine manière, ça fait le jeu de ceux qui haïssent la différence.
shinypony;4369248 a dit :Ensuite, je comprends son point de vue, personnellement je suis pour afin que ça devienne normal dans la société. Mais j'ai une amie lesbienne qui est contre l'adoption, mais pour la PMA, parce que d'après elle c'est déjà compliqué d'être adopté alors faudrait pas rajouter en plus des parents homos.
Dans ce cas, faudrait retirer à tous les gens qui ont une différence qui suscite la moquerie le droit d'adopter... comme le disait très très bien @rosenrot_ un peu plus haut (super réplique ! )
Qu'on dise "en tant qu'homo (ou si j'étais homo), je ne veux (ou ne voudrais) pas adopter parce que...", OK, mais "je trouve qu'on ne devrait pas donner aux homos le droit d'adopter parce que...", je dis non.
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