Je précise d'emblée que je n'essaie pas du tout de théoriser, je partage simplement ce que je vis, personnellement.hypsoline;4498314 a dit :althee;4498165 a dit :Je suis d'accord avec ton message, je rebondis seulement sur la dernière partie. On lit souvent l'idée qu'on aime quelqu'un "pour son âme, pour sa personne" pour supputer (quel mot affreux ) (je résiste) une bisexualité potentielle pour tous. Je parle de mon propre cas car c'est celui que je connais le mieux mais je n'aime pas une personne juste pour son âme, je l'aime aussi (entre autres choses) pour son sexe et/ou son genre, je ne me sens pas "potentiellement bi", je me sens entièrement lesbienne, je préfère les femmes justement précisément parce que ce sont des femmes, cela fait partie des critères de ce qui me plaît chez l'autre, ainsi que la curiosité, la culture, l'humour, le calme... bref, cela fait partie des choses que j'aime chez l'autre. Je ne nie pas l'existence de la bisexualité, biiiien loin de moi cette idée, mais je mets en doute l'idée qu'on soit tous bisexuels, ce qu'on entend parfois.hypsoline;4491892 a dit :_sappho;4491259 a dit :Je fais partie des gens qui disent qu'on nait hétéro/homo/bi/pan/whatever et je vais essayer d'expliquer pourquoi je pense ça
Pour moi, le fait de "naitre gay", c'est assez relié au fait d'avoir une âme.Je pense que quand on nait, on a tous une âme qui représente notre moi profond et cette âme définira nos attirances futures (et pas que ça, pour moi c'est aussi beaucoup lié à l'identité, au genre, etc) et cette âme, on peut pas la changer. Ensuite, chacun prend conscience à son rythme, après être passé par plus ou moins d'étapes, de son orientation. J'ai un peu du mal à exprimer ma pensée mais je pense que l'on nait tous hétéro/bi/homo/autre et que notre parcours personnel nous fait prendre conscience de qui nous sommes vraiment.
Je ne sais pas si j'ai été très clair et pour moi c'est un avis qui est pas mal lié à des idées assez spirituelles, comme la notion d'âme, donc je pense que chacun peut voir ça de manière différente mais j'avais envie d'expliquer mon point de vue sur la question
Pour finir, je pense aussi qu'on est tous potentiellement bi/pan puisque quand on aime quelqu'un c'est pour sa personne, son âme (comme tu dirais ) et qu'il y a un côté un peu "jeu de hasard" à l'amour en fonction des rencontres que l'on fait, mais avec des goûts/préférences plus ou moins marquées selon les personnes qui vont créer des tendances (comme sur l'échelle de Kingsley).
Après il est absolument vrai que les relations sont un "jeu de l'amour et du hasard" (même si en ce qui concerne Marivaux, l'amour ne tient absolument pas du hasard mais d'un conservatisme social effarant mais là n'est pas la question ), rien ne me dit que je ne tomberai pas amoureuse d'un homme, mais actuellement, aujourd'hui, je me sens entièrement homosexuelle.
Bon, je m'arrête là car je dois partir mais c'est une question sur laquelle j'aurais encore bien à dire !
Je reconnais que je spéculais un peu, et que mon point de vue est personnel en fin de compte. Mon avis s'explique en partie par le fait que je suis assez influencée par l'existentialisme en philosophie, j'aime bien l'idée selon laquelle les choses ne sont pas définitivement déterminées.
En fait, ce que je voulais surtout dire c'est que à mon sens les attirances amoureuses et sexuelles vont au delà des étiquettes homo, bi, pan, hétéro (qui à mon avis confortent plutôt une vision essentialiste/déterministe). Je pense que chaque être humain a effectivement une tendance globale dans ses attirances, mais que ces tendances dépendent de critères précis, de goûts (tel ou tel trait de caractère, telle ou telle préférence du point de vue de l'aspect physique, etc...) et que cet ensemble de critères dégage une préférence pour une personne et éventuellement pour le fait que cette personne soit de sexe ou genre masculin ou féminin. C'est pour cela que j'ai parlé de "goûts plus ou moins marqués selon les personnes" et de l'échelle de Kinsley qui me paraît être assez pertinente. Pour ma part, je préfère aussi (assez largement) les femmes mais j'ignore si c'est leur qualité de femme (entends par la : le fait que ce soit, factuellement, des femmes) qui me fait les préférer ou si c'est uniquement pour la personnalité de chacune qui m'a plu.
(Je sais pas si je suis claire ou pas et si je fais un contresens ou pas . )
À cela s'ajoute le hasard des rencontres et les opportunités différentes qui en dépendent. Là ce que je voulais dire c'est que je me demande ce que j'aurai préféré si j'avais rencontré des personnes totalement différentes de celles que je fréquente/ai fréquenté. Je me demande si les goûts en matière d'amour et de sexe dépendent de nos rencontres ou s'ils sont totalement indépendants.
Si tu as le temps, je veux bien que tu précises un peu plus ton point de vue, ça m'intéresse
Je suis assez d'accord pour dire qu'une "étiquette" a quelque chose d'extrêmement figeant qui ne correspond pas aux vicissitudes de la vie (mot compte triple ), on change, on se transforme, on est différent selon les époques de notre vie et effectivement, dire "je ne suis pas et ne serai jamais homosexuel/attiré par une personne du même sexe" ou inversement est extrêmement audacieux, c'est la vieille histoire du "ne jamais dire fontaine..." Pour autant, nous pouvons nous connaître nous-même. Quand je dis "je ne suis pas attirée sexuellement par les hommes", je ne me définis pas pour le reste de ma vie, je ne signe aucun contrat, je dis ce que aujourd'hui je ressens, car je me connais suffisamment pour l'affirmer ainsi.
J'ai un peu de mal à m'expliquer : je ne dis pas qu'on se connaît soi-même à 100%, mais qu'on a quand même une certaine connaissance de soi qui nous permet d'affirmer certaines caractéristiques à notre sujet (ou de refuser de le faire - comme dirait Sartre justement ne pas choisir c'est encore choisir de ne pas choisir) . Je me connais assez pour dire que je suis complètement homosexuelle, actuellement cela ne fait aucun doute pour moi. En revanche, je ne suis pas sûre d'être une personne drôle ou pas du tout, timide ou normalement extravertie, je ne saurais dire avec certitude si je suis quelqu'un de sociable ou non, bref, je ne me connais pas entièrement mais je sais quand même, avec l'expérience que j'ai de moi-même, avec mon passé, avec mes goûts, certaines choses de moi : je suis rationnelle, je suis organisée, je suis homosexuelle.
On dirait que je m'égare mais pas totalement : Oui, je crois qu'on peut se définir soi-même avec une certaine (temporaire, certes !) certitude. On peut affirmer : je suis hétérosexuelle, je suis sportive, je suis radine. Ce n'est pas "se mettre une étiquette", cette expression a quelque chose de très péjoratif, c'est se connaître (tout en admettant que toute connaissance, même de soi, est temporaire, etc.)
Et on peut aussi dire "je n'en sais rien / je ne sais pas quelle est mon orientation sexuelle/ je suis plutôt homosexuelle mais pas totalement, etc." Bien sûr qu'on peut le dire. Mais on peut aussi affirmer qu'on se connaît. On peut considérer que le sexe/genre d'une personne est un critère secondaire, on peut aussi affirmer que c'est un critère important. Après, comme tu le dis, est-ce que je préfère les femmes parce qu'elles sont des femmes ou est-ce que les personnes que j'ai aimées, je les ai aimées parce qu'elles ont un certain nombre de caractéristiques communes, dont, par contingence, pour reprendre le lexique existentialiste, le fait qu'elles sont des femmes, franchement je n'en sais rien. Je ne suis sortie qu'avec des filles assez réservées. Est-ce que je préfère les personnes réservées ou est-ce que par hasard ces personnes se trouvaient être toutes réservées ? Je ne saurais le dire avec certitude, j'ai tendance à pencher pour la première option.
Et effectivement, il y a une question de contexte, d'opportunité, de rencontres... C'est absolument vrai. Une personne complètement et entièrement hétéro rencontrera peut-être un jour... et inversement.
Bon je me suis un peu égarée mais pour conclure, je dirais simplement qu'il n'y a pas de mal à se "mettre une étiquette", ce n'est pas se déterminer, ce n'est pas adhérer sans réserve à un déterminisme aveugle, c'est... se connaître ?
Ce sont justes des idées, une fois de plus je ne prétends pas faire de la théorie, ce sont juste les choses telles que je les vis