@hysteriiia La TV n'a pas inventé la publicité dans les médias... à part ça, je trouve l'analyse pertinente
Après, juger que "la masse" est stupide, c'est pas une idée nouvelle ou originale, ni qui transpire le respect de l'autre...
Tu as tout à fait raison !
En l'occurence, on l'oublie beaucoup, mais le premier média à avoir été un média de masse n'est pas la télévision, mais le journal papier.
En France, dans les années 1880, 4 journaux d'information générale se partagent les plus gros tirages (dont le Petit Journal, qui tirait à 1 million d'exemplaires). Sachant que chaque exemplaire était lu par plusieurs personnes (prêté au café, lu publiquement, lu par tous les membres d'un même ménage...), on peut dire que 4 propriétaires de journaux se partageaient l'ensemble du public.
Or, ces 4 journaux ne sont pas exactement intellectuels : une bonne partie de l'information sont des faits divers, des informations politiques (mais traitées à la manière de Métro plutôt que Le Monde hein), de la réclame, des scoops, du sport, des courses de chevaux, du people, des loisirs... le tout à grand renfort d'images et de dessins dès qu'il a été possible d'en imprimer beaucoup. A l'inverse, les journaux d'opinion politique, les revues littéraires et magazines spécialisés ont des tirages qui ne sont pas du tout comparables.
C'est notamment cette presse-là qui a grandement participé à attiser les grands débats de la fin XIXe - début XXe siècle : débat sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, débat sur l'école publique, affaire Dreyfus... En exagérant les positions et en caricaturant les faits pour vendre toujours plus, ces journaux ont eu un effet comparable à celui de la télévision aujourd'hui.
Et ensuite, il y a eu la radio, qui fonctionnait sur le même principe.
Et avant la presse écrite, pour lobotomiser les masses, ont avait l'Eglise, qui fonctionnait plutôt pas mal pour ramasser de l'argent pour l'Etat (au dépend des fidèles, et des éléments naïfs du système). Et le roi, qui venait guérir par apposition des mains les maladies des pauvres pour les distraire du fait que l'impôt faisait d'eux des vaches à lait.
(Oups, je deviens un peu marxiste )