Veille permanente Parentalité et Société

24 Août 2013
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@Mama Sara : Je pense que les traumatismes peuvent aussi influencer dans une direction ou une autre. Comme tu le dis certains font des enfants pour se "réparer", d'autres n'en feront pas justement parce qu'ils se sentent cassés.

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Sinon, je trouve la discussion très intéressante. C'est important, je trouve, de ce questionner sur son désir ou non-désir d'enfant.
 
16 Juin 2014
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@Growing Entish et @Kopses

Mais est-ce que, lorsque sur une échelle allant du désir au non désir le curseur se trouve au milieu, ce n'est pas tout simplement que nous ne sommes pas encore prêts? Décider d'avoir un enfant est une telle responsabilité que j'ai du mal à imaginer qu'on puisse faire ce choix sans que la balance ne penche fortement du côté "désir". Par contre l'enjeu est effectivement moins grand lorsqu'on choisi de ne pas avoir d'enfant sans être sûrs de soi, déjà parce-que ce choix est reversible dans une certaine mesure, et ensuite parce-que la personne qui se trompe sera la seule à en pâtir.
Après il est évident que tout n'est pas noir ou blanc et que nous évoluons toustes dans des nuances de gris. Le désir ne se construit pas en un jour et il est forcément fluctuant.

@Pinceau_

C'est probablement parce-que les deux argumentaires se valent :nod:.

Et cela conforte je crois ce que je disais plus haut: j'ai du mal à imaginer une personne renoncer à la parentalité pour des raisons écologiques, car on peut trouver tout autant de bonnes raisons de faire des enfants.
D'autant que lorsqu'on parle de renoncement au désir d'enfant, on emploi le mot "deuil". C'est très fort, renoncer demande un véritable travail sur soi, c'est long et douloureux, il me semble qu'il faut vraiment avoir une très bonne raison pour se l'infliger à soi-même :shifty:.

@MaryJAnna
Tu as tout à fait raison. D'ailleurs pour en revenir au bouquin Épanouie avec ou sans enfant, l'auteur parle aussi des traumatismes et des peurs (qui d'après elle peuvent très bien accompagner un désir):
Elle en liste quelques-unes:
- l'envahissement: lorsque la figure maternelle prend trop de place et qu'il n'en reste plus pour un enfant
- devoir rester un.e enfant: lorsqu'on a reçu l'injonction de rester l'enfant de sa mère
- l'identification maternelle: une grossesse forcerait une identification maternelle qui peut être insupportable
- les injonctions à ne pas avoir d'enfants: lorsque la mère fait comprendre à ses enfants que sa vie aurait été mieux sans eux
- un père qui n'occupe pas sa place de père: absent, incestueux, incestuel
- le fait de s'identifier à une figure paternelle plutôt que maternelle
- la peur de mettre en danger le couple

Je précise au cas où se ce serait nécessaire, que je partage ici cette lecture car je l'ai trouvé intéressante mais je ne sais pas du tout si la vision de l'auteur fait consensus auprès de l'ensemble des psychologues. C'est à prendre comme simples pistes de réflexions...
 
Je ne sais pas si je partage la même vision des choses @Mama Sara - peut-être qu'un élément de ma réponse réside aussi dans la définition du désir et de l'intensité du désir?

Je suis d'accord pour dire que les raisons qui mènent à vouloir un enfant (ou ne pas en vouloir) ne sont pas entièrement rationnelles, et même que, souvent ces raisons rationnelles sont en fait des justifications d'un désir irrationnel. Cela me semble faire sens, et c'est aussi un schéma, un fonctionnement humain qu'on retrouve dans d'autres situations.

Mais, euh, enfin une fois encore je ne sais pas bien comment formuler ce que je veux dire. Je me suis toujours sentie "pas à ma place" dans le sujet envie d'un bébé, entre autres raisons parce que j'avais l'impression que beaucoup de gens désiraient ardemment avoir un enfant, et souffraient presque littéralement de cette attente - ce qui n'est pas mon cas. Mais je suis en couple avec quelqu'un qui est comme ça, et ça m'a posé (de façon assez intense) la question d'avoir un enfant: est-ce que moi, j'ai envie d'avoir un enfant? La réponse est qu'en soi, oui, je ne suis pas contre... mais, est-ce que cette envie "fade", qui n'est pas aussi intense que celle de mae partenaire et de l'écrasante majorité des madz qui postent sur le sujet envie d'un bébé, est-ce que cette envie est suffisante? Je n'ai pas envie d'être une mauvaise mère, et d'embarquer un autre être humain dans une histoire juste pour répondre à un désir de mae partenaire (et du coup j'ai même un peu freiné comme j'ai pu, au début); du coup, j'ai lu, je me suis renseignée autant que possible, et maintenant j'estime que nous sommes dans une situation assez stable et assez informée pour accueillir un enfant chez nous. Mais je n'ai toujours pas d'envie aussi intense que mae partenaire ou les madz qui sont tristes à chaque cycle - si on doit attendre, pour moi c'est pas grave (alors que c'est a big deal pour mae partenaire, sans être inacceptable pour iel c'est quand même un gros sujet émotionnel), et si pour une raison X mae partenaire décide que non, iel ne veut plus d'enfant, je ne serai pas émotionnellement effondrée non plus. Mais je veux un enfant - ça reste un projet que j'imagine et dans lequel je me projette volontiers, pour lequel je me renseigne (afin de bien faire et de ne pas vivre dans une idée irréaliste de ce que c'est d'être parent), et qui me fait rêver pour le futur aussi (j'ai assez hâte de pouvoir jouer avec des peluches avec iel, de pouvoir l'emmener en vacances à la campagne avec le reste de la famille étendue, de voir sa tête la première fois qu'iel mettra un bout de pastèque dans sa bouche, tout ça).

Du coup je n'ai pas l'impression d'être dans une situation tranchée telle que tu les décris. J'ai l'impression que je m'apprête à devenir parent parce que j'ai envie de l'être, mais surtout parce que j'ai été lancée dans cette dynamique par les circonstances de la vie - c'est un mouvement que je suis plutôt qu'un mouvement que j'impulse, c'est quelque chose que je jardine plus que quelque chose que je plante, je me dis? Et surtout si jamais tout venait à être déraciné (parce que plus de partenaire, parce que X raison) je ne suis pas sûre que de moi-même j'essaierai de recréer les conditions nécessaires au bon accueil de la venue au monde d'un enfant.

Du coup, est-ce que ça qualifie comme un désir fort? Est-ce que ça qualifie comme un désir "fade" ou neutre? J'ai l'impression d'avoir une attitude assez atypique par rapport au désir d'enfant (ce qui me fait douter de moi-même parfois - vais-je être une mauvaise maman? - et en même temps j'en parle pas, par défense, et aussi parce que j'ai envie d'un enfant quand même, et j'ai pas envie qu'on me dise "non, surtout pas, ne fais pas ça" du coup) et enfin bref, ça me fait questionner ton schéma, qui ne me semble pas forcément faux, juste pas complet, ou un peu simpliste, peut-être, je ne sais pas. Je sais que j'avais osé en parler, une fois, et que quelques autres madz avaient dit avoir un un parcours similaire, j'ai donc l'impression que c'est minoritaire mais pas forcément exceptionnel (ou unique, ou enfin "unique" pas dans le sens "super cool, meilleur du groupe" mais plutôt dans le sens "statistiquement négligeable").

Enfin voilà je trouve ça effectivement intéressant de questionner le désir d'enfant et les parcours menant au désir d'enfant et les raisons émotionnelles et autres du désir d'enfant.

Je suis désolée si mon post semble n'avoir pas un but précis, s'il n'a pas l'air de vraiment formuler quelque chose de cohérent ou de compréhensible - je ne suis pas sûre d'avoir réussi à bien exprimer ce que je voulais dire.
 
16 Juin 2014
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@AprilMayJune
Mais en fait ça me semble pas forcément incompatible :hesite:.
D'autant que ce qui transparaît dans ton message, c'est que le désir est là; et il me semble qu'il y a une différence entre "j'ai envie mais pas forcément maintenant" et "je ne suis pas certain.e d'avoir envie".
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait que l'image de l'échelle et du curseur est très simpliste; d'autant que je ne m'y retrouve pas moi-même :ninja:. Le problème, c'est qu'il y autant de nuances que de personnes et que c'est difficile d'en parler sans faire de généralités.
Pour en revenir à mon cas personnel: si j'ai connu l'envie viscérale, mon parcours m'a amenée à entamer le processus de deuil et à me projeter dans une vie sans enfant (et à en trouver plein d'avantages). Ce qui fait qu'aujourd'hui je suis capable de passer quasiment instantanément de l'allégresse lorsque je suis enceinte à une forme de contentement résigné lorsque je ne le suis plus. Je me sais capable d'être épanouie avec et sans enfant. Du coup est-ce que mon curseur se déplace d'un côté à l'autre? Est-ce que j'ai deux curseurs? Ou bien est-ce que je suis complètement à côté de la plaque, que je me voile la face et que je ferai mieux de tout arrêter? :dunno: C'est vrai que c'est très déconcertant (c'est pas pour rien que je m'intéresse beaucoup au sujet :d)...

J'aime bien ton image du désir que l'on cultive :happy:
 

Kettricken

Hate is always foolish. Love is always wise
13 Avril 2011
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@Mama Sara @AprilMayJune

Je trouve votre discussion fascinante. Je vais avoir du mal à répondre de manière intéressante ou bien construite, mais ça me fait beaucoup réfléchir.
Je sais que sur le topic du désir d'enfant, je viens surtout m'épancher sur la douleur que je ressens quand ça ne marche pas, mais au final, je me retrouve très fort dans ce que tu dis @Mama Sara , je me projette aussi dans une vie sans enfant qui serait épanouie. Je dois dire que je suis parfois moi-même surprise de l'intensité de ma déception quand ça ne marche pas parce que d'autres fois, je vais être limite soulagée. Ce qui me fait parfois me demander si je ne ferais pas mieux de tout laisser tomber. Surtout que j'ai énormément hésité avant de décider de me lancer dans laventure.

Ceci dit, @AprilMayJune , j'ai peut-être une piste de réflexion sur le fait que tu ressentes moins intensément ce désir (apparemment, parce que c'est difficile à quantifier) que d'autres personnes sur le topic du désir d'enfant. Si je ne m'abuse, dans ton couple, ça n'est pas toi qui portera l'enfant (en tous cas le 1er). Or il me semble qu'il est beaucoup plus difficile de prendre du recul sur ce désir d'enfant quand cela se passe dans son corps.
J'espère ne pas être blesssante, je m'explique : quand après 4 mois d'essais, je pleurais en ayant mes règles, M. Kettricken ne comprenait pas. Il veut pourtant aussi très fort un enfant, mais il me disait qu'on n'était pas pressé. Et j'essayais de lui expliquer que c'était plus facile pour lui de penser à autre chose; Ca n'était pas lui qui pendant une semaine surveillait sa culotte à chaque fois qu'il allait aux toilettes, qui se demandait à chaque symptome un peu bizarre ("tiens j'aurais pas la nausée ce matin ?", "ce mois-ci, mes seins sont quand même énormes", "c'est bizarre, j'ai des tiraillements inhabituels à l'utérus") si ils voulaient dire quelque chose.
Bref, je pense que le partenaire qui ne cherche pas à tomber enceinte à plus facile à prendre du recul sur la situation.

Autre piste de réflexion : certaines personnes ont besoin que les choses soient concrètes pour que le désir soit aussi plus concret.
Autre piste : tu peux tout simplement être réellement heureuse dans les deux situations. ET ça ne fera pas de toi une mauvaise mère, bien sûr que non. Et certainement pas avec toutes les questions que tu te poses. Tant que tu es heureuse à l'idée de l'être.... je ne vois pas pourquoi il faudrait avoir envie de mourir à l'idée de ne pas avoir d'enfant pour être un bon parent
 
@Kettricken je pense qu'on vit très différemment les choses, Pineapple et moi, du reste du topic envie d'un bébé. (Edit: ceci n'est pas un mal ni un problème du tout!)

Je ne vais pas porter l'enfant, parce que je ne peux pas, en fait - je n'ai pas d'utérus, je n'ai pas la capacité de tomber enceinte (et à cause de ça je me suis longtemps imaginée comme stérile, alors que c'est absurde, je suis juste trans, mon corps a eu la capacité de produire du sperme, bref) et bref et en fait ce n'est pas nécessairement facile à vivre, ou à concevoir, ou à penser, quelque chose comme ça. C'est difficile de bien mettre des mots dessus. Je n'en suis pas désespérée ni même triste, c'est comme ça et ce n'est pas grave en soi; et pourtant ça m'irrite quand on me dit des choses comme "tu as de la chance de ne pas avoir tes règles" parce que non, au contraire; et en même temps ça ne me gêne pas de faire des blagues dessus (dans les groupes trans on blague parfois à propos d'échanger des parties génitales, "tiens prends mon utérus je te le donne" "aha oui tiens tu peux avoir ça en échange").

Du coup, oui, je ne me projette pas dans la grossesse, et dans tout l'aspect corporel de la grossesse et du désir d'enfant, parce qu'en fait ce n'est pas possible. Il y a peut-être un blocage qui fait que ça freine la projection dans le fait de devenir mère, et qui "affadit" le désir d'enfant. Ce n'est pas impossible, je me demande parfois si c'est le cas.

(J'espère beaucoup pouvoir allaiter mon enfant, mais pareillement je ne me projette pas dedans, parce que je sais que si c'est techniquement possible, de façon pratique c'est peu probable que ça arrive, et ça risque de me demander trop de ressources (en temps et en énergie), trop de batailles avec les médecins pour que ça puisse se réaliser. C'est parfois très frustrant de constater tout ce que je ne peux pas faire, à cause de la nature ou des circonstances. Parfois je me dis que je devrais être heureuse car ce que j'ai et ce que je peux avoir est déjà énorme, et c'est vrai en un sens.)

Inversement, Pineapple (c'est @Growing Entish :happy: ) a la capacité de tomber enceint-e. Mais au vu de notre situation, pour le moment en tous cas, il n'y a pas de surprise possible; et vu qu'on va passer par un parcours médicalisé sans avoir de problèmes de fertilité (tous les tests nous indiquent plutôt l'inverse) je pense qu'on n'aura pas beaucoup de surprises ensuite non plus? Pineapple a de manière générale un rapport assez unique à son corps. Mais iel a eu ce désir assez fort que je voyais chez les autres madz dans ce sujet, sans pour autant que ce soit quelque chose qui lea questionne quotidiennement, qui lui fasse poser tous les jours la question de si oui ou non iel est enceint-e.

Enfin du coup j'ai l'impression que pour le rapport à la grossesse, on a un vécu assez unique (dans le sens de statistiquement négligeable) c'est un peu pour ça que j'en ai pas parlé. :red: Mais tu n'as pas été blessante (ou plutôt j'avais effectivement eu peur qu'on me compare à un mec dans une relation mais, mais en fait ça va c'est pas blessant, promis tu n'as pas fait de mal et tu ne m'as pas fait mal :happy: ), et tes pistes de réflexion sont intéressantes.

(Et j'espère beaucoup beaucoup être une bonne maman pour mes enfants. :red: Je veux qu'iels aient une vie chouette.)
 

Kettricken

Hate is always foolish. Love is always wise
13 Avril 2011
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@AprilMayJune Je suis soulagée de ne pas t'avoir blessée. Je t'avoue que je n'étais plus certaine de votre situation exacte et je marchais un peu sur des oeufs. En fait, je pensais à mon amie qui est dans parcours pma et qui vit les choses différemment de son épouse qui bien qu'elle pourrait être enceinte vit différemment ce parcours, peut-être parce que ça n'est pas elle qui portera leur premier enfant (donc de mon point de vue, ta position n'est pas celle d'un homme, que tu sois ou non capable d'être enceinte.)
Je l'ai déjà dit sur le sujet du désir d'enfant, mais j'ai été révoltée de tous les obstacles qu'on vous a opposé et je croise fort les doigts qu'en effet, ça marche rapidement pour vous.
C'est sûr que vous avez un parcours qui est différent de celui de beaucoup, mais de ce que je vois, vous êtes un couple soudé, vous avez beaucoup réfléchi à la famille que vous allez créé et de mon point de vue, ça fait déjà de vous de super parents :fleur: (:v:)

En fait, tu as raison : ça n'est pas parce que chez moi, le désir viscéral est venu avec les essais concrets et surtout leurs échecs (mon côté control freak qui ressort... ?) que c'est le cas pour tout le monde.
J'ai beaucoup de mal à ordonné mes pensées mais je suis très intéressée par cette question du désir viscéral vs le désir cérébral.

Et @Mama Sara , je vais mettre le livre dont tu parles dans ma wishlist Amazon
 
13 Janvier 2015
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vers Lille
projectzomboid.com
@Mama Sara dans un 1er temps je te répond sur le sujet du caractère introverti que tu as abordé auparavant.
Mon mari est très introverti, il a besoin de longues périodes (plusieurs heures pas jours heureusement ;) ) dans sa bulle, loin de moi et maintenant de notre fils. Ayant le caractère exactement opposé, on trouve un équilibre en faisant chacun des compromis, mais du coup ca veut dire qu'au quotidien j'assume plus de "temps de présence" autour du bébé. Pour autant, des déplacements pro m'amènent à m'absenter plusieurs jours de suite. Dans ces cas là, pas le choix il prend sur lui meme si c'est dur: il est l'adulte qui peut faire passer ses besoins en second, le bébé ne peut pas.
Je connaissais mon mari depuis longtemps avant que nous n'ayons un enfant; nous avons beaucoup parlé du fait de devenir parents, des changements que cela allait entrainer dans notre quotidien. J'avais bien en tete que la période petit nourrisson serait très dure pour moi car je ne pourrais pas faire de pauses quand je le voudrais mais quand je le pourrais alors que se serait le contraire pour mon mari.
J'avais peur qu'il confonde "j'ai besoin de me retirer seul" avec "le bébé me saoule" (car oui ca arrive très souvent avec un nourrisson). Du coup, encore et toujours, on en a parlé mais nous n'avons pas trouvé de solution miracle. Il se force a etre plus présent et moi je prends sur moi quand j'aurais bien besoin de déconnecter...

Concernant le désir d'enfant j'ai l'impression d'être passé par tous les stades: un vrai non désir d'enfant sans raison particulière à un désir viscéral qui m'a tordu les tripes.
Objectivement je ne saurais pas dire ce qui a changé en moi, si ce n'est que j'ai rencontré une personne que j'aime absolument et que notre amour profond nous a donné envie de fonder une famille. Mais ce n'est pas dans le but conscient d'être aimé de manière absolue, il ne répare pas de blessures anciennes (car il n'y a rien a réparer), on ne vit pas à travers lui etc. Est ce l'instant primaire et inconscient de reproduction? Possible...
En revanche, nous avons du nous poser la question de l'adoption et il a toujours été très clair pour moi que je ne voulais qu'un enfant de mon mari car je sens que je n'aimerais pas un enfant que je n'ai pas porté. Je ne voulais donc pas un enfant mais notre enfant. J'ai beaucoup réfléchi à ce sentiment car de prime abord je le trouvais bête et infondé. Pour moi un parent c'est celui qui élève un enfant, qui s'en occupe au quotidien, pas besoin que ce soit biologiquement le sien. J'en suis profondément convaincue mais, dans les faits, je ne me projettais qu'avec notre enfant biologique. :dunno:
 
16 Juin 2014
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@Cline39
Concernant l'introversion: chez nous c'est l'inverse, c'est mon mari l'extraverti. Mes parents aussi forment un couple introverti/extraverti. Je me demande si c'est un schéma qui se retrouve souvent ou non... :hesite:
Curieusement, la phase nourrisson me fait moins peur car je sais bien qu'un bébé est dépendant et ne peut s'exprimer que par des pleurs. J'ai beaucoup plus de mal avec les enfants qui font du bruit pour rien. Genre les gamins qui courent autour de la table durant tout le diner en poussant des cris suraigus (exemple pris totalement au hasard :rolleyes:). Mon mari sous-entend parfois que si je suis fatiguée au bout de quelques heures passées dans les hurlements, il vaut peut-être mieux que nous arrêtions nos démarches. Mais j'ai tendance à penser que c'est absurde car cela signifierait que les introvertis sont incapables d'être de bons parents :dunno:.

Concernant l'adoption, je comprend tout à fait ta crainte de ne pas pouvoir aimer un enfant non-biologique. J'imagine qu'il y a forcément un attachement qui se créé, mais je ne suis pas certaine que tout le monde soit capable d'un amour inconditionnel. Et l'adoption consiste principalement je crois, à aimer inconditionnellement un inconnu; ça va bien au delà d'un "simple" désir d'enfant ou d'une "simple" envie d'entreprendre une démarche humanitaire. J'ai tendance à penser que c'est une bonne chose d'être honnête avec soi-même sur ce point là.
En accueillant un enfant biologique, il y a tout pleins d’hormones qui se mettent en marche pour faciliter le lien, pour permettre aux parents de trouver leur enfant beau et pour les inciter à en prendre soin. Il me semble que c'est JF Amadieu qui parle dans Le poids des apparences d'une étude réalisée en crèche et qui montrait que les enfants les moins mignons étaient d'avantage délaissés que les autres. Ils étaient moins sollicités, moins caressés et les gestes à leurs encontre étaient dans l'ensemble moins bienveillants, sans que ce ne soit conscientisé par le personnel de la crèche. C'est absolument terrible mais c'est un fait: nous sommes plus maternelles/paternels avec les enfants que nous trouvons beaux et si nous pouvons compter sur les hormones pour nous y aider suite à un accouchement, ce n'est pas le cas lors d'une adoption.
Et puis probablement qu'entre également en compte la peur ne pas être aimé inconditionnellement, car si nous, adultes, ne sommes pas forcément capables d'un amour inconditionnel pour un inconnu, c'est aussi le cas des enfants.
 
28 Décembre 2012
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J'ai beaucoup plus de mal avec les enfants qui font du bruit pour rien.
Je pense que quand c'est son propre enfant, on développe une certaine résistance à cela. Pour ma part, sans être introvertie j'aime bien être au calme et dans ma bulle, je lis beaucoup, je suis souvent sur le pc et j'ai souvent besoin de solitude. Le fait que ma fille soit particulièrement énergique (sisi, particulièrement :coiffe: c'est pas possible que ce soit la norme :rire:) je le vis à la fois bien et mal : mal car c'est énormément de fatigue, d'énergie et de patience à donner, mais bien car je sais que c'est "bon" pour elle. Je me suis renseignée sur le développement des enfants, et donc je "comprends" pourquoi elle a besoin de faire tout ça, ce que ça fait chez elle (développement neuronal, motricité, blabla), et pourquoi je ne dois pas la "brimer" là-dessus. Comme pour beaucoup d'autres choses, le fait de comprendre aide à tolérer, voire à encourager.
Je pense aussi que quand l'enfant est là, tout le mode de vie est bouleversé et même si on peut "regretter" l'ancien calme et les anciennes "libertés", c'est remplacé par autre chose, que l'on ne peut pas comprendre tant qu'on n'y est pas. Ça peut mettre du temps à se mettre en place (que l'enfant soit attendu ou non, désiré ou non), mais en fait on s'adapte. Tu es fatiguée après quelques heures en milieu hostile hurlant ? C'est tout à fait normal... Tu seras sans doute aussi fatiguée après quelques heures avec ton bébé, et puis tu rechargeras le temps d'une sieste ou de quelques heures de sommeil, et puis tu seras à nouveau fatiguée, etc... C'est le lot des parents. ;) Le truc je pense c'est d'être 2 à être réellement impliqués dans la gestion du bébé, pour que chacun puisse avoir des plages horaires dédiées à soi-même. Le simple fait d'avoir cet horizon-là, de se dire "bon c'est lundi, je suis crevée, c'est dur, mais jeudi après-midi ce sera moi seule et mon bouquin et rien d'autre", ça aide à tenir. Quand on n'a pas ça ... ben... c'est encore plus dur... (:hello:)... et... bah on s'en sort quand même ;) Parce que le temps passe, la vie continue et on s'adapte ;)
 
16 Juin 2014
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@Pinceau_

Ca fait une heure que j'essaie de formuler ma réponse mais que je n'arrive pas à m'exprimer correctement mais en gros: merci :fleur:. Je crois que j'avais besoin d'entendre que c'est normal, qu'on s'adapte forcément et que si les ennuis seront remplacés par d'autres, les bonheurs le seront aussi. Je l'espérais très fort et ça me rassure de lire que tu le confirmes, alors même que ta situation n'est pas la plus facile. D'ailleurs j'ai tendance à oublier qu'être deux, ça peut aussi vouloir dire "ne pas être tout le temps ensemble", merci de me le rappeler.
J'espère que tout va bientôt se débloquer pour vous :fleur:.
 
16 Juin 2014
1 612
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:hello:
Voici une petite revue de presse:

- Content/Pas content: un billet de Titiou Lecoq sur l'éducation des garçons (et leurs sentiments)
après avoir appris à identifier ses propres émotions, on est plus à même de faire attention à celles des autres. On aiguise sa capacité d’empathie, on peut se mettre à la place d’autrui et comprendre ce qu’il ressent. On comprend aussi qu’on a, individuellement, une influence sur les émotions des autres et qu’on en a une part de responsabilité.

- L'amour c'est pas pour les garçons: un podcast sur l'éducation des garçons à l'amour
Victoire Tuaillon reçoit Kevin Diter, qui rédige une thèse sur “L’enfance des sentiments : la construction et l’intériorisation des normes et représentations genrées et androcentrées de l'amour chez les enfants de 6 à 12 ans
On y apprend également qu'un homme qui étudie les enfants est aujourd'hui encore vu comme un pédophile...:facepalm:

- L'épisode La Poudre consacré à Leila Slimani qui évoque la maternité à travers son roman Chanson Douce (à lire <3).

- Pour rester dans la littérature: Frappe toi le cœur, le dernier livre d'Amélie Nothomb, parle d'une relation mère-fille toxique (je n'en dit pas plus, je ne l'ai pas encore lu)

- L'Art de guillotiner les procréateurs - manifeste antinataliste: Plutôt à destination des childfree, il s'agit d'un manifeste à potentiel cathartique et à l'humour vitriolé. Je n'en ai lu que des extraits mais ça à l'air jubilatoire :yawn:.
"Laisser une trace". Très étrange idée. Il y a tellement d'êtres médiocres, et ils désirent donc laisser une trace de leur médiocrité ? Épargnez-vous cette peine, messieurs les insignifiants, nous nous passerons fort bien de votre souvenir."

Et pour finir une petite scène à laquelle j'ai assisté dans le train: un jeune couple se trouvait dans le wagon avec un nourrisson porté en écharpe par son papa. Lorsqu'ils sont descendu, j'ai entendu deux femmes dire "vous avez vu comme il s'occupait bien de son bébé? Elles ont de la chance les femmes maintenant hein. C'est bien quand même. Bon mais par contre les mères maintenant elles ne foutent plus rien. C'est vrai hein, maintenant ce sont les pères qui s'occupent de tout et mesdames se prélassent" :eh:
 

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