Je rebondis là-dessus, même si c'est un peu hors sujet : de manière générale, une fille/femme s'appropriant les codes masculins sera toujours mieux vue qu'un hommes s'appropriant les codes féminins. Une femme qui réussit dans une profession masculinisée se verra souvent mise en valeur par son adaptation aux normes masculines. Ce qui donne des "unetelle c'est un mec, un vrai", "unetelle, elle a plus de couilles que ses collègues masculins", "unetelle, c'est pas pareil, on la voit plus comme un pote que comme une femme"...
En soit une femme qui réussit dans un contexte masculin en s'appropriant les normes masculines (ce qui est presque souvent la seule et unique manière de réussir dans un milieu masculinisé : adopter le langage cru, rire aux blagues sexistes, faire preuve de résistance à l'alcool et de force physique...) ne met pas en danger ces normes. Elle les intègre et s'y plie.
En revanche un homme qui réussi dans des normes féminines met en danger les normes masculines : il réussit hors des codes masculins, il les remets donc en question.
J'en discutais avec une amis dont le fils de +/- 2 ans joue beaucoup à la cuisine. Il a une cuisinière en plastique avec des plats, des faux aliments et il fait des "gâteaux" à base de pâte à modeler pour les invités. Cette amie me disait que pour que ses beaux-parents adhèrent à ce type de jeu (et qu'ils en offrent allant dans le même sens), elle leur avait opposé l'idée qu'il y a majoritairement de grands chefs cuisiniers masculins. On était arrivées à deux conclusions :
- il fallait quand même des modèles masculins pour légitimer le fait d'offrir tel ou tel cadeau à un garçon.
- ça ne marche pas pour tous les modèles masculins. J'ai évoqué l'idée de la couture : après tout, il y a beaucoup de grands couturiers hommes. Problème pour papy-mamy : leur image est liée à l'homosexualité. Donc le modèle ne doit pas seulement être masculin, il doit être masculin dans les normes masculines.
- les domaines domestiques (entretien ménager) et du "care" sont-ils nécessairement exclus de cette dynamique par manque de modèle prestigieux masculin ?
Je ne sais pas trop quoi penser de ça.
Comme tu le dis, il y a des héroïnes des générations précédentes qui ne peuvent pas être objectivement qualifiée de passives : Fantômette (je pense que c'est d'elle que tu voulais parler ?), Alice, mais aussi Claude du Club des Cinq, Mady des Six Compagnons, le Carré d'as et les sœurs Parker (amies de la bibliothèque verte, bonjour).
En BD, je pense à Yoko Tsuno, forcément, mais aussi à Aria (moins connue mais née à la fin des années 70 ou début 80 je sais plus), aux BD de Claire Bretecher, à Mafalda, Adèle Blanc-Sec, Natacha l'hôtesse de l'air, Laureline l'agente spatio-temportelle, ces deux dernières partageant avec Yoko Tsuno la possession d'un faire valoir masculin (2 pour Yoko).
Même dans les œuvres plus classiques qui ont connu des adaptations populaires récemment (dans les quarante dernières années quoi) il y a des héroïnes. Je pense notamment aux Quatre filles du Docteur March qui, quoi qu'on en dise, ne sont pas toutes obsédées par le mariage, également aux Petites filles modèles/Les malheurs de Sophie où les fillettes représentaient toutes des personnalités très différentes et pleines d'initiatives.
Bon, mon truc c'est pas de dire que tout était rose-bonbon-girly
en ces temps anciens. Juste que... est-ce qu'on a vraiment changé de dimension ? GoT montre des femmes de pouvoir qui ont de fortes ambitions personnelles et se donnent les moyens politiques de les accomplir (tiens JJRMartins, prends un cookie).... mais qui n'oublient pas de se foutre à poil régulièrement pour que le péquin moyen n'oublie pas que ce qui est bien dans un personnage féminin c'est surtout quand on peut voir son boule (oui, je sais, Jon Snow mais un boule une fois, ça compte pas).Les Totally spies sont des filles espionnes qui ont des com-poudrier (qui avait un poudrier dans sa poche à 14 ans ?? Est-ce que Claude du Club des Cinq avait un poudrier dans sa poche ???? non !) et des rouges à lèvre laser et portent des chaussures à talon en mission. Totally spies c'est une resucée des Drôles de Dames, sauf qu'on n'est plus dans les années 70, donc ça ne devrait plus être aussi "Drôles de dames" que ça.
Cette impression de "c'est pas vraiment mieux de nos jours" vient certainement du fait que je viens de me taper des films Twilight (que j'avais jamais vu avant je dois préciser_oui, j'ai grandi dans une grotte) et que j'ai hurlé toutes les dix secondes en me disant "mais on proposait ça aux ados dans les années 2010 ??"
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) mais en tout cas il ne s'attend pas à ce que sa femme lave la table si celle-ci doit être lavée, il va le faire lui-même.
Je pense qu'il faudrait faire la remarque que c'est mal fait mais ne pas refaire derrière (et donc avoir un seuil de tolérance suffisamment élevé pour que ça fasse pas péter un câble 
Pas de bonhomme, pas de problème ! 
)
. C'est probablement une opinion isolée mais ça m'a marquée).
