@Diophantienne : pour ton exemple sur les réunionnaises , issues de deux parents réunionnais, pour L'INSEE, puisque la Réunion est un DROM. elles sont classées dans la catégorie : femme française non descendant d'immigrés,
Pour le lien qu'a envoyée @Daffy-duck, (très intéressant merci encore!) ce n'est pas une étude statistique et sociologique mais une étude psychologique et psychanalytique, qui prend pour base la théorie du point de vue situé.
Dans le champ des études psychanalitique, 1 individu (ici une femme noire) = 1 échantillon, là ou en sociologique il faut beaucoup de personnes pour avoir un échantillon dit représentatif de la société.
Donc tu ne te reconnaîtras pas forcément dans les exemples cités issus de ces 10 études de cas, mais cela reste intéressant à lire.
Une lecture psychologique/psychanalytique est utile pour comprendre comment des femmes se vivent dans une société donnée , quels éléments de domination elles reconnaissent, intègrent, combattent face à des situations données. Cela permet de mettre en lumière les aliénations mais aussi les capacités de résistance et de réaction; cela permet de ne plus voir les individus en tant que sujet passif uniquement dominé par des contraintes déterministes et sociales mais aussi doté de capacité de résistance et de découvrir quelles stratégies de défenses individuelles les gens utilisent pour se préserver psychiquement et/ou vivre et/ou travailler dans une société donnée.
Je retiens particulièrement la conclusion qui est fondamentale à comprendre dans le cas de la lutte contre les discriminations de tout genre mais ici particulièrement les discriminations à la fois sexuelle et ethniques:
"Les femmes noires diplômées sont en quelque sorte un “laboratoire” pour évaluer les discriminations individuelles. Cet examen de leur perception des situations de travail est une introduction à l’analyse des stratégies qu’elles mettent en place pour faire écran à la violence des discriminations. Elles participent à la construction de règles qui pérennisent le système et disent les situations d’une manière homogène. C’est le collectif de travail qui peut déconstruire ce qui semble “naturel” et élaborer de nouvelles normes. Chez les femmes, il est atomisé : elles intériorisent l’oppression sans lui trouver d’issue institutionnelle. Il leur est donc difficile d’adopter des postures collectives. Les seules issues de ces sujets sont la soumission et le renoncement à l’affrontement. Cette atomisation est redoublée par l’ethnicisation : construire un collectif serait aussitôt taxé de communautarisme."
Cela montre l'impossibilité actuelle de passer au collectif pour les individus dont l'auto-perception de leur situation est atomisée et qui participent ainsi malgré elle à la pérennisation du système.
L'impossibilité d'accéder au collectif, de se voir en tant que groupe social dont les intérêts sont convergent rend impossible une résistance collective, laissant ainsi les individus isolés, se débrouillant chacun dans son coin avec ses propres stratégies de défense et ses galères individuelles.
Et il y a cette phrase très juste :
"Les discriminations en milieu de travail se situent au-delà ou en deçà de l’organisation du travail proprement dite et une mise en commun serait incomplète sans les protagonistes du groupe dominant qui usent aussi de stratégies défensives."
Il est impératif de souligner que oui, individuellement, les membres des groupes dominants *aussi* utilisent des stratégies défensives, et ça serait bien de les montrer aussi pour pouvoir les déconstruire ...
Après je suis plus habituée à lire de la socio que de la psychanalyse et c'est perturbant de lire "des français", quand ça sous-entend des français du groupe social blancs et de lire le mot "français de souche" qui sous entend des blancs aussi. Mais bon à part ça, j'ai bien aimé ce texte et j'aimerais bien lire les entretiens en questions.
Pour le lien qu'a envoyée @Daffy-duck, (très intéressant merci encore!) ce n'est pas une étude statistique et sociologique mais une étude psychologique et psychanalytique, qui prend pour base la théorie du point de vue situé.
Dans le champ des études psychanalitique, 1 individu (ici une femme noire) = 1 échantillon, là ou en sociologique il faut beaucoup de personnes pour avoir un échantillon dit représentatif de la société.
Donc tu ne te reconnaîtras pas forcément dans les exemples cités issus de ces 10 études de cas, mais cela reste intéressant à lire.
Une lecture psychologique/psychanalytique est utile pour comprendre comment des femmes se vivent dans une société donnée , quels éléments de domination elles reconnaissent, intègrent, combattent face à des situations données. Cela permet de mettre en lumière les aliénations mais aussi les capacités de résistance et de réaction; cela permet de ne plus voir les individus en tant que sujet passif uniquement dominé par des contraintes déterministes et sociales mais aussi doté de capacité de résistance et de découvrir quelles stratégies de défenses individuelles les gens utilisent pour se préserver psychiquement et/ou vivre et/ou travailler dans une société donnée.
Je retiens particulièrement la conclusion qui est fondamentale à comprendre dans le cas de la lutte contre les discriminations de tout genre mais ici particulièrement les discriminations à la fois sexuelle et ethniques:
"Les femmes noires diplômées sont en quelque sorte un “laboratoire” pour évaluer les discriminations individuelles. Cet examen de leur perception des situations de travail est une introduction à l’analyse des stratégies qu’elles mettent en place pour faire écran à la violence des discriminations. Elles participent à la construction de règles qui pérennisent le système et disent les situations d’une manière homogène. C’est le collectif de travail qui peut déconstruire ce qui semble “naturel” et élaborer de nouvelles normes. Chez les femmes, il est atomisé : elles intériorisent l’oppression sans lui trouver d’issue institutionnelle. Il leur est donc difficile d’adopter des postures collectives. Les seules issues de ces sujets sont la soumission et le renoncement à l’affrontement. Cette atomisation est redoublée par l’ethnicisation : construire un collectif serait aussitôt taxé de communautarisme."
Cela montre l'impossibilité actuelle de passer au collectif pour les individus dont l'auto-perception de leur situation est atomisée et qui participent ainsi malgré elle à la pérennisation du système.
L'impossibilité d'accéder au collectif, de se voir en tant que groupe social dont les intérêts sont convergent rend impossible une résistance collective, laissant ainsi les individus isolés, se débrouillant chacun dans son coin avec ses propres stratégies de défense et ses galères individuelles.
Et il y a cette phrase très juste :
"Les discriminations en milieu de travail se situent au-delà ou en deçà de l’organisation du travail proprement dite et une mise en commun serait incomplète sans les protagonistes du groupe dominant qui usent aussi de stratégies défensives."
Il est impératif de souligner que oui, individuellement, les membres des groupes dominants *aussi* utilisent des stratégies défensives, et ça serait bien de les montrer aussi pour pouvoir les déconstruire ...
Après je suis plus habituée à lire de la socio que de la psychanalyse et c'est perturbant de lire "des français", quand ça sous-entend des français du groupe social blancs et de lire le mot "français de souche" qui sous entend des blancs aussi. Mais bon à part ça, j'ai bien aimé ce texte et j'aimerais bien lire les entretiens en questions.
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