kenette;4201262 a dit :Il y a qd mm qques bouquins écrits pas des noirs hein !!! Notamment la vie de Frederick Douglass assez célèbre et aussi le fameux racine d'Alex haley.
J'ai lu une des biographies de Frederick Douglass (Mémoires d'un esclave), et je voulais te remercier de la suggestion !
Le bouquin est extraordinaire, cet homme a eu une vie incroyable, été témoin d'horreurs, sa vie a été en danger à de nombreuses reprises, et pourtant, il a trouvé la force et le courage de lutter à chaque instant de sa vie.
En plus, le style est vraiment magnifique, la rage la plus déchirante et les réflexions les plus pertinentes se côtoient, il n'a pas peur de dénoncer, surtout à un moment où il est encore esclave (en fuite) et où le simple fait de donner des noms le met en danger.
Ça permet de réaliser aussi certaines choses atroces auxquelles je n'avais jamais pensé. Quand un maître violait une de ses esclaves et qu'elle tombait enceinte, si l'enfant survivait, il ou elle devenait... l'esclave de son père. L'ESCLAVE DE SON PÈRE. Douglass dit alors que vendre son fils ou sa fille pour ne pas devoir le fouetter lui-même et pour ne pas regarder ses fils blancs fouetter leur frère ou sœur noire était le choix le plus humain. Oui. Le choix le plus humain était de vendre ses propres enfants. Vous avez bien lu.
On apprend au détour de sa biographie qu'après avoir écrit le livre, il a continué à se battre sans relâche pour faire abolir l'esclavage, à écrire, à prononcer des discours, à soutenir certaines actions d'esclaves tentant de s'échapper ou de se révolter, qu'il a aussi au passage soutenu les suffragettes...
HOLLYWOOD !! Où est le film sur Frederick Douglass ?!
Bref, NON, les esclaves n'avaient pas besoin qu'un gentil blanc leur explique que l'esclavage, c'était de l'oppression.
Je voudrais citer cet extrait magnifique :
"Depuis que je suis arrivé au Nord, j'ai été littéralement sidéré d'entendre des gens affirmer que le chant des esclaves est la preuve qu'ils sont heureux et contents de leur sort. On ne peut se tromper plus lourdement. Plus les esclaves sont malheureux et plus ils chantent. Leurs chansons disent la tristesse de leur cœur ; elles les apaisent de la même manière que des larmes apaisent un cœur blessé. C'est du moins ce que m'a appris ma propre expérience. J'ai souvent chanté pour engourdir ma propre tristesse, mais rarement pour exprimer ma joie. Lorsque j'étais enferré dans l'esclavage, il ne m'est que très rarement arrivé de chanter ou de pleurer de joie. On ne peut pas plus considérer le chant de l'esclave comme une manifestation de sa joie que celui de l'homme banni et vivant seul sur une île déserte ; le chant de l'un comme celui de l'autre est né de la même douleur."