destynova;4538921 a dit :
rhapsody;4538849 a dit :
@destynova : Non, ton premier message était clair pourtant
Je crois que j'ai juste lu trop rapidement ou distraitement
Je pense qu'il faut chercher, le plus possible à argumenter. Mais c'est peut-être seulement un joli élan d'optimisme béat
Mais c'est vrai qu'argumenter face à ces gens-là c'est souvent se retrouver face à un mur. Leurs arguments sont souvent vagues et ne reposent sur rien (bref, leur idéologie est fumeuse) et lorsqu'ils se sentent acculés, ils déplacent le sujet du débat et on en arrive à la victimisation. Du coup, forcément le débat est très limité. Mais j'ai tout de même envie de croire que oui, parfois, même si c'est rare, et même si c'est fait avec les forces du désespoir, parfois, des arguments peuvent réussir à ébranler la foi que JJ a en cette idéologie ou garder "du bon côté", loin de l'idéologie jean-jacquienne (
) ceux qui assistent au débat, jouer le rôle de garde-fou pour éviter qu'ils ne deviennent des "petits" de Jean-Jacques.
J'entends bien ton argument selon lequel ce serait leur donner trop d'importance, c'est intéressant comme approche et je comprends que de là, tu laisses cette question en suspens. C'est vrai que le "débat" pour le mariage pour tous semble aller dans ce sens aussi (c'était d'ailleurs un cas très particulier, avec cette "minorité silencieuse" un peu trop bruyante à mon goût et qui s'est retrouvée propulsée avec force et fracas sur le devant de la scène médiatique bien plus qu'aucun défenseur du projet de loi
)...
Bref, je ne sais pas trop non plus, mais j'ai très envie de m'accrocher à cette idée qu'argumenter, même si c'est souvent argumenter dans le vide, peut réussir ou à ramener un ou deux JJ du côté de la "bien-pensance
" ou ancrer plus profondément tous les spectateurs loin de ces affabulations jean-jacquiennes.
(T'es contente de toi j'espère ? Tu me fais de plus en plus douter
)
Non mais moi j'argumente aussi en général, mais j'ai l'impression que c'est des coups d'épée dans l'eau. D'ailleurs, c'est une de mes résolutions cette année : arrêter de me faire du mal et passer du temps à expliquer, argumenter, justifier, à tort et à travers sur internet. Parce qu'en fait ça me prends du temps à moi, et que comme je le disais, le débat n'est pas vraiment basé là dessus. C'est plutôt au plus fort, au plus con, au plus endurant. Et à long terme par exemple je pense que je suis endurante, mais est-ce que ça vaut vraiment la peine d'expliquer à tous les Jean-Jacques? Est-ce que Jean-Jacques mérite qu'on réponde? Est-ce qu'en multipliant les réponses vaines à Jean-Jacques on ne va pas apporter de l'eau à son moulin (vu que lui il boucle à l'infini sur un message stéréotypé son opinion va être entendu , mille fois alors qu'il sera plus compliqué de porter attention à ton explication nuancée)?
Après je dis ça mais c'est dur de lâcher l'affaire face à un Jean-Jacques.
Je ne dis pas qu'il ya une bonne réponse mais je réfléchis à la façon de lutter contre des idées.
Cette année j'ai envie de faire autre chose de plus constructif mais je ne sais pas encore quoi bien que j'ai quelques idées sous le coude.
Je suis d'accord qu'il faut essayer d'argumenter, mais le texte de l'Odieux Connard me semble vraiment très facile. En gros, tout le monde est con à part lui. Parce qu'évidemment, face à Jean-Jacques (enfin, tout le monde a compris de qui il parlait), bien évidemment, PERSONNE n'a jamais essayé d'argumenter. Il n'y a que l'Odieux Connard qui soit assez intelligent pour y avoir pensé !!
Sauf que, mettons que tu sois un journaliste sérieux, et tu fais un dossier spécial Jean-Jacques où tu démontes tous ses arguments foireux. Ben, en faisant ça, tu lui donnes encore et toujours de la visibilité, et soyons honnêtes, combien de lecteurs vont se taper tout le dossier ? Réponse : peu, et probablement surtout ceux qui trouvent déjà que Jean-Jacques dit de la merde. Ceux qui trouvent que Jean-Jacques dit des choses pas si bêtes sont déjà en train de lire L'Express, ou tout autre journal tourné vers l'amour de son prochain et du vrai journalisme qui s'interroge sur ces sujets qui font peur aux français, comme les Roms et la montée de l'Islam.
Donc, oui, dire "bouh c'est mal" sans argumenter ne fait pas avancer le schmilblick, mais je suis complètement d'accord avec @destynova : l'Odieux Connard n'a jamais dû discuter avec un Jean-Jacques dans la vraie vie, parce que même avec de bons arguments, c'est parfois se taper la tête contre les murs. Au final, ce que tu peux faire de mieux, c'est convaincre une ou deux personnes présentes que Jean-Jacques dit de la merde, mais en aucun cas tu n'arrêteras Jean-Jacques. Lui, il continuera d'aller dire de la merde partout et tant qu'il pourra.
Et puis, il y a un truc que l'Odieux Connard laisse complètement de côté : Jean-Jacques ne sort pas que des contre-vérités, il sort aussi des choses purement insultantes, racistes, antisémites, homophobes, etc : des choses qui ne sont pas démontables par des arguments ! Si Jean-Jacques dit : "les juifs sont naturellement obsédés par l'argent, c'est dans leurs gênes", par exemple... Comment tu démontes un truc aussi débile par l'argumentaire ? Des contre-exemples ? Jean-Jacques te sortira son expression préférée "l'exception qui confirme la règle". Si tu vas sur le terrain scientifique - qu'est-ce qu'un gêne juif ? comment l'amour de l'argent peut-il être sur des gênes ? - non seulement, ça va être dur de démonter ses théories de façon purement scientifique, mais en plus, tu lui donnes l'opportunité de sortir un truc qu'il a lu (et déformé) dans Science et Vie la semaine dernière, et certains vont trouver dingue cette étude et en parler à leur belle-sœur dimanche midi.
Et puis tout simplement, si Jean-Jacques te sort que toutes les femmes sont naturellement des salopes manipulatrices, tu n'as peut-être pas envie de sortir des études sociologiques, des chiffres et des analyses génétiques. Tu as juste envie de lui dire : "BON JEAN-JACQUES, TU VAS LA FERMER MAINTENANT !!" parce que demander aux gens qui reçoivent de la haine gratuite d'être plus polis et constructifs que les personnes qui les agressent, pardon mais c'est une façon de dire que la responsabilité repose sur les épaules de l'oppressé.
Ne parlons même pas du moment où Jean-Jacques va essayer, je sais pas moi, de créer un geste antisémite (par exemple). Comment tu démontes ça par les arguments, mon bon Odieux Connard ?
Sans oublier que tout le monde n'a pas le "QI" exceptionnel de l'Odieux Connard, et que tout le monde n'est pas forcément doué en argumentation. Ce qui ne veut pas dire être stupide. Et que parfois, tu penses que ce serait possible de trouver des études qui contredisent Jean-Jacques, mais tu ne les connais pas, ou tu ne t'en souviens pas (et Jean-Jacques, qui aime à sortir des trucs sans preuves, ne te lâchera pas tant que tu n'auras pas les références précises de cette étude). Et ne pas connaître toutes les études du monde, ce n'est pas non plus être stupide.
Le truc, c'est que Jean-Jacques s'appuie sur ce qu'il considère être "des évidences" - traduction : des clichés, des idées reçues, des préjugés, des stéréotypes bien ancrés dans l'inconscient collectif. Et on peut argumenter tant qu'on veut, l'idée reçue fonctionne mieux que l'étude scientifique sérieuse mais qui va contre cette idée reçue.
Pour en revenir à la conclusion de l'Odieux Connard, non, Jean-Jacques n'est effectivement pas un génie, mais le "monde vaguement normal" (faudra m'expliquer cette notion) où quelqu'un contredit Jean-Jacques existe déjà, c'est ce monde-là - sauf que 1. ça n'arrête pas Jean-Jacques, 2. les mécanismes qui profitent à Jean-Jacques (la prévalence des idées reçues, l'influence minoritaire dont parlait @destynova, les fausses équivalences, etc) fonctionnent terriblement bien, et terriblement mieux que la raison pure, et 3. on n'a parfois ni le temps, ni l'envie, ni la force de démonter les arguments de Jean-Jacques.
Un jour, pendant un repas en famille au resto, on a discuté du mariage pour tous avec mon père (c'était pendant les débats). J'ai démonté ses arguments un par un, lui ai montré ce qu'il y avait d'abject dans ce qu'il disait - à chaque argument démonté, il passait au suivant comme si de rien n'était, en est arrivé à des non-arguments dégueulasse ("pourquoi faut-il qu'ils "singent" les hétéros ?", me traiter "d'égalitariste" comme si c'était une insulte...) A la fin du repas, j'avais quasiment tout démonté, et j'ai réussi à repartir calme et à ne pas nous séparer fâchés avec mon père, mais mon copain m'a fait remarquer qu'au final, on avait passé tout le repas à parler de ça avec mon père, pendant que lui, ma mère, ma sœur et son copain avaient discuté d'autre chose. Bref, je m'étais coupée du reste de la famille. Et pour quoi ? Mon père avait-il vraiment changé d'avis ? Je ne crois pas. Avais-je fait changer d'avis qui que ce soit ? Je ne crois pas (à part mon père, tout le monde était pour). Alors est-ce que j'avais bien fait d'argumenter pendant tout le repas ?... Honnêtement, je ne sais pas.