@mamiecaro
Je trouve effectivement ta comparaison avec le viol un peu à côté de la plaque: en quoi le fait de demander une accusation avec un chouïa de preuves sur le fait que c'est bien dans ce cas là une appropriation culturelle est comparable avec le discours sur les "blurred lines"? Pourquoi confondre demande de preuve et dédouanements pourris issus de notre culture sexiste (slut-shaming notamment) visant à affaiblir la dite preuve?
Je ne dis pas que le fait que ça soit flou dans certains cas justifie de dédouaner tout le monde. Seulement que balancer ça sans strictement aucune preuve par ce que, tu le répètes toi-même "la majorité, elle...", bah... non quoi.
Oui, on peut supposer en étant 99% sûres que ce type n'y connaît rien et fait de l'appropriation culturelle.
Mais depuis quand on condamne unanimement sur la base d'une majorité sans preuve?
Quand je dis preuve, je ne demande pas un truc béton, je pense par exemple au post qui relaie une fille qui présente son costume de squaw pour Halloween ou un truc du genre: son post l'accompagnant montre clairement qu'elle y connaît rien. Idem pou Katy Perry, quand tu vois ne serait-ce qu'une de ses déclarations sur la culture japonaise, on voit tout de suite qu'elle fait de l'appropriation culturelle.
Mais juste avec une photo, comme ça?
Tu dis ainsi "Donc cette notion de précautions à prendre absolument pour ne pas risquer d'accuser quelqu'un à tort est fatigante quand on sait à quel point les coupables sont si peu souvent reconnus comme tels." mais... ce n'est pas la base de la justice (en tout cas française) que d'accuser des gens avec des preuves et non pas de partir du principe que comme, "dans la majorité des cas, c'est comme ça, ben alors c'est forcément le cas ici aussi"? En tout cas en droit français il me semble que c'est le concept de "innocent jusqu'à preuve du contraire". On accuse pas quelqu'un sous seule preuve de la majorité, laissant à l'accusé le soin de prouver qu'il est innocent.
Je trouve ça un peu choquant en fait ce que tu dis là, moi aussi je trouve cela fatiguant et choquant les gens qui, accusés avec des preuves, se bases sur d'autres cas pour tenter de se dédouaner de leur crime, ou sur des stéréotypes sexistes (elle portait une jupe donc elle en avait envie" etc). Mais prendre des précautions pour ne pas accuser à tord (par exemple, en apportant... une preuve) ça ne me semble pas "fatiguant" mais nécessaire.
Après, il y a effectivement un problème dans la non poursuite et le nombre considérable de violeurs qui s'en sortent s'en rien, mais est-ce que c'est le faute des "précautions à prendre absolument" (avoir une preuve) avant d'accuser quelqu'un? N'est-ce pas plutôt le fait des nombreux biais sociétaux (entre autres), comme la culture du viol (et de l'impunité des violeurs), le slut-shaming, bref de notre société sexiste à travers de nombreux comportements et schémas de pensée?
Plutôt que de remettre en cause le système qui veut qu'on accuse des gens sur des preuves et non sur "la majorité", il me semble mieux de s'attaquer à tout ce qui à trait aux schémas de pensée déculpabilisant/dédouanant, etc.
Tu dis aussi "Et donc, pour en revenir à la notion d'appropriation culturelle, c'est un peu la même chose. Pour savoir s'il y a vraiment lieu de s'inquiéter ou de s'offenser de l'appropriation culturelle en général, on va aller chercher des cas imaginaires, des cas limites - et si la personne a en fait une arrière-grand-mère de telle culture, et si elle a fait 8 ans d'études sur le sujet, et si elle a passé son enfance dans tel pays, est-ce que là, c'est bon ?" je comprends bien mais il était où là le discours sur l'appropriation culturelle en général dans le fait de juste balancer une photo et comme commentaire "appropriation culturelle problématique"?
Je ne parle pas ici de la remise en question de l'appropriation culturelle en général, mais juste que, quand on donne un exemple très particulier (le tatouage en question) on peut quand même l'entourer d'autre chose. L'idée n'est pas de dire que l'appropriation culturelle n'existe pas en général, ni qu'elle n'est pas majoritaire, mais de pointer, de ma part, une certaine gène à voir des accusations qui, sans preuves, ont peut-être 1% de chances d'être non fondées. Quand bien même ce serait 1%, est-ce que là encore il faut faire l'économie d'un chouïa de preuve pour pouvoir du coup en être 100% sûr?
Surtout qu'il y a tellement d'exemples d'appropriation culturelle qui sautent aux yeux, autant piocher dans ceux-là il me semble.
Pour ma phrase sur le Japon, je pense qu'on ne s'est pas compris vu que tu dis "Mais je ne vois pas pourquoi le fait que les Japonais aient "seulement" (je sais que ce n'est pas ce que tu as dit, mais ça sonne un peu comme ça) été parqués dans des camps et soient discriminés rend l'exemple moins pertinent ?"
Je n'ai pas du tout dis ça
Je parle non pas de la pertinence en terme de souffrances passées et actuelles (non je ne pense pas qu'il devrait y avoir un classement de ce genre de choses pour dire si c'est de l'appropriation culturelle ou non) mais la pertinence d'en faire un exemple global (valable dans toutes les situations) car pour moi c'est pertinent de dire que c'est de l'appropriation culturelle de la part d'américains par exemple, mais je m'interroge sur le fait qu'on puisse dire cela si ça vient de la part d'un colonisé, qui s'approprie un symbole du colonisateur (je n'ai pas pris l'exemple du chinois par hasard...).
Du coup dans le cas du Japon, tu parles aussi d'appropriation culturelle s'il s'agit d'un colonisé qui s'approprie certains symboles du colonisateur?
C'est la pertinence dans certaines situations qui me semble pas forcément très construite en fait, car j'ai vraiment l'impression que ce terme est à la base très généralisant.
@tessy je ne dis pas que son "œuvre" n'est pas raciste mais "qu'on peut se dire" qu'elle ne l'est pas. Ça ne veut pas non plus dire que je souscris totalement à cette idée.
L'art contemporain c'est beaucoup un art avec un discours derrière, il me semble. Si c'est dans le cadre d'une performance à but dénonciateur du sexisme et du racisme, la chaise aurait un autre sens, non?
Sauf que là justement avec cette photo il n'y a aucun discours qui l'englobe.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi sur l'Art contemporain du coup: il y a beaucoup de ce que tu dis, mais chez certains ça sert aussi à faire passer un message... (bon OK c'est pas dit que ce soit le cas de l'artiste en question ici, si son but n'est effectivement que de choquer sans rien derrière).
Je trouve effectivement ta comparaison avec le viol un peu à côté de la plaque: en quoi le fait de demander une accusation avec un chouïa de preuves sur le fait que c'est bien dans ce cas là une appropriation culturelle est comparable avec le discours sur les "blurred lines"? Pourquoi confondre demande de preuve et dédouanements pourris issus de notre culture sexiste (slut-shaming notamment) visant à affaiblir la dite preuve?
Je ne dis pas que le fait que ça soit flou dans certains cas justifie de dédouaner tout le monde. Seulement que balancer ça sans strictement aucune preuve par ce que, tu le répètes toi-même "la majorité, elle...", bah... non quoi.
Oui, on peut supposer en étant 99% sûres que ce type n'y connaît rien et fait de l'appropriation culturelle.
Mais depuis quand on condamne unanimement sur la base d'une majorité sans preuve?
Quand je dis preuve, je ne demande pas un truc béton, je pense par exemple au post qui relaie une fille qui présente son costume de squaw pour Halloween ou un truc du genre: son post l'accompagnant montre clairement qu'elle y connaît rien. Idem pou Katy Perry, quand tu vois ne serait-ce qu'une de ses déclarations sur la culture japonaise, on voit tout de suite qu'elle fait de l'appropriation culturelle.
Mais juste avec une photo, comme ça?
Tu dis ainsi "Donc cette notion de précautions à prendre absolument pour ne pas risquer d'accuser quelqu'un à tort est fatigante quand on sait à quel point les coupables sont si peu souvent reconnus comme tels." mais... ce n'est pas la base de la justice (en tout cas française) que d'accuser des gens avec des preuves et non pas de partir du principe que comme, "dans la majorité des cas, c'est comme ça, ben alors c'est forcément le cas ici aussi"? En tout cas en droit français il me semble que c'est le concept de "innocent jusqu'à preuve du contraire". On accuse pas quelqu'un sous seule preuve de la majorité, laissant à l'accusé le soin de prouver qu'il est innocent.
Je trouve ça un peu choquant en fait ce que tu dis là, moi aussi je trouve cela fatiguant et choquant les gens qui, accusés avec des preuves, se bases sur d'autres cas pour tenter de se dédouaner de leur crime, ou sur des stéréotypes sexistes (elle portait une jupe donc elle en avait envie" etc). Mais prendre des précautions pour ne pas accuser à tord (par exemple, en apportant... une preuve) ça ne me semble pas "fatiguant" mais nécessaire.
Après, il y a effectivement un problème dans la non poursuite et le nombre considérable de violeurs qui s'en sortent s'en rien, mais est-ce que c'est le faute des "précautions à prendre absolument" (avoir une preuve) avant d'accuser quelqu'un? N'est-ce pas plutôt le fait des nombreux biais sociétaux (entre autres), comme la culture du viol (et de l'impunité des violeurs), le slut-shaming, bref de notre société sexiste à travers de nombreux comportements et schémas de pensée?
Plutôt que de remettre en cause le système qui veut qu'on accuse des gens sur des preuves et non sur "la majorité", il me semble mieux de s'attaquer à tout ce qui à trait aux schémas de pensée déculpabilisant/dédouanant, etc.
Tu dis aussi "Et donc, pour en revenir à la notion d'appropriation culturelle, c'est un peu la même chose. Pour savoir s'il y a vraiment lieu de s'inquiéter ou de s'offenser de l'appropriation culturelle en général, on va aller chercher des cas imaginaires, des cas limites - et si la personne a en fait une arrière-grand-mère de telle culture, et si elle a fait 8 ans d'études sur le sujet, et si elle a passé son enfance dans tel pays, est-ce que là, c'est bon ?" je comprends bien mais il était où là le discours sur l'appropriation culturelle en général dans le fait de juste balancer une photo et comme commentaire "appropriation culturelle problématique"?
Je ne parle pas ici de la remise en question de l'appropriation culturelle en général, mais juste que, quand on donne un exemple très particulier (le tatouage en question) on peut quand même l'entourer d'autre chose. L'idée n'est pas de dire que l'appropriation culturelle n'existe pas en général, ni qu'elle n'est pas majoritaire, mais de pointer, de ma part, une certaine gène à voir des accusations qui, sans preuves, ont peut-être 1% de chances d'être non fondées. Quand bien même ce serait 1%, est-ce que là encore il faut faire l'économie d'un chouïa de preuve pour pouvoir du coup en être 100% sûr?
Surtout qu'il y a tellement d'exemples d'appropriation culturelle qui sautent aux yeux, autant piocher dans ceux-là il me semble.
Pour ma phrase sur le Japon, je pense qu'on ne s'est pas compris vu que tu dis "Mais je ne vois pas pourquoi le fait que les Japonais aient "seulement" (je sais que ce n'est pas ce que tu as dit, mais ça sonne un peu comme ça) été parqués dans des camps et soient discriminés rend l'exemple moins pertinent ?"
Je n'ai pas du tout dis ça
Je parle non pas de la pertinence en terme de souffrances passées et actuelles (non je ne pense pas qu'il devrait y avoir un classement de ce genre de choses pour dire si c'est de l'appropriation culturelle ou non) mais la pertinence d'en faire un exemple global (valable dans toutes les situations) car pour moi c'est pertinent de dire que c'est de l'appropriation culturelle de la part d'américains par exemple, mais je m'interroge sur le fait qu'on puisse dire cela si ça vient de la part d'un colonisé, qui s'approprie un symbole du colonisateur (je n'ai pas pris l'exemple du chinois par hasard...).
Du coup dans le cas du Japon, tu parles aussi d'appropriation culturelle s'il s'agit d'un colonisé qui s'approprie certains symboles du colonisateur?
C'est la pertinence dans certaines situations qui me semble pas forcément très construite en fait, car j'ai vraiment l'impression que ce terme est à la base très généralisant.
@tessy je ne dis pas que son "œuvre" n'est pas raciste mais "qu'on peut se dire" qu'elle ne l'est pas. Ça ne veut pas non plus dire que je souscris totalement à cette idée.
L'art contemporain c'est beaucoup un art avec un discours derrière, il me semble. Si c'est dans le cadre d'une performance à but dénonciateur du sexisme et du racisme, la chaise aurait un autre sens, non?
Sauf que là justement avec cette photo il n'y a aucun discours qui l'englobe.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi sur l'Art contemporain du coup: il y a beaucoup de ce que tu dis, mais chez certains ça sert aussi à faire passer un message... (bon OK c'est pas dit que ce soit le cas de l'artiste en question ici, si son but n'est effectivement que de choquer sans rien derrière).