Alors je ne sais pas si c'est le bon topic pour en parler, si je suis HS, j'effacerais ou éditerais en cas de besoin.
(En plus je viens de lire les 15 pages d'avant, c'était du sport! )
Tout d'abord pour planter le contexte petite présentation de moi, qui peut-être est inutile mais ça plante le décor
J'ai 25 ans et je suis née en France, ma mère est mexicaine naturalisée française par amour du pays, mon père est franco-italien. J'ai un nom totalement étranger à consonnance italienne/espagnole. Malgré le teint basané de ma mère je suis sortie blanche comme un cul, lorsque je parle j'ai un "accent" (il parait, je ne sais pas si ça vient de ma mère, de l'endroit où j'ai grandi (Canada) mais en tout cas il est "indéfinissable"). Donc bon, les remarques sur mes origines et la légitimité de ma nationalité j'en ai eu pas mal.
Aujourd'hui je vis en Angola, donc au Sud-Ouest de l'Afrique. C'est une expérience personnelle enrichissante, vraiment.
Cette expatriation m'a fait me poser des questions que je ne m'étais jamais posée, et fait vivre des situations inconnues.
Premièrement le fait de se sentir "minorité visible". Quoi que je fasse avec magueule de métèque peau pâle et mes cheveux "clairs" (je suis châtain) je ne passe pas inaperçue. Et peu importe d'où je vienne, je reste "la blanche".
Etre blanc ici c'est très différent. En France je passe inaperçue, j'ai un physique banal et je me fonds dans la masse.
Ici être blanc c'est être "privilégié", riche, bête et une proie facile. Je me fais héler dans la rue, on me demande plein de choses, on me demande si je veux vendre mes cheveux, si je n'ai pas quelques dollars, si je peux leur proposer un emploi, parfois on me bouscule quand je ne réponds pas. Parce qu'en fait je n'ai aucun pouvoir. Je ne suis pas riche, j'ai juste eu la chance de naître en France.
C'est très étrange. D'un côté on me considère comme une classe "dominante" alors que je suis juste leur égale mais d'un autre côté on m'opprime en me rabaissant parfois puisque je ne suis "qu'une blanche" et que bon au final c'est pas super.
Comment on peut se sentir oppresseur et oppressée? J'ai beau retourner le problème dans ma tête je n'ai pas raisonnement qui tienne la route.
Je suis un oppresseur parce que je suis blanche et que je véhicule une image de blanche. Je suis une opprimée parce qu'on veut me faire payer ce que les oppresseurs leur ont fait. Enfin c'est un peu brouillon mais c'est le sentiment général que j'ai.
Moi j'aime juste tout le monde en vrai
Je suppose que tant qu'il y aura ces clivages Nord/Sud, Noirs/Blancs, la situation où qu'elle soit se reproduira.
J'adore mes collègues angolais, mais comment leur faire comprendre que me "dénigrer" en disant que je ne peux pas comprendre "parce que je suis blanche" ce n'est pas plus acceptable que si c'était moi qui faisait la remarque?
Les médias et la désinformation n'aident pas à contrer ces mécanismes non plus. Nous avons eu une discussion avec mes collègues il y a quelques jours au sujet d'ébola. Il y avait été dit qu'un vaccin avait été mis au point et qu'il etait très efficace... uniquement sur les Blancs . Je me suis un peu insurgée en disant que ça n'était juste pas possible, on était pareils, ce qui marche sur un Blanc marche sur un Noir. Non, j'ai tort car je suis Blanche et privilégiée et les Blancs n'en ont rien à péter des petits Noirs.
Je ne vois pas comment changer cet esprit. Si tout le monde s'y met on va jamais y arriver
C'est vraiment un cercle vicieux.
Ne pas citer svp
(En plus je viens de lire les 15 pages d'avant, c'était du sport! )
Tout d'abord pour planter le contexte petite présentation de moi, qui peut-être est inutile mais ça plante le décor
J'ai 25 ans et je suis née en France, ma mère est mexicaine naturalisée française par amour du pays, mon père est franco-italien. J'ai un nom totalement étranger à consonnance italienne/espagnole. Malgré le teint basané de ma mère je suis sortie blanche comme un cul, lorsque je parle j'ai un "accent" (il parait, je ne sais pas si ça vient de ma mère, de l'endroit où j'ai grandi (Canada) mais en tout cas il est "indéfinissable"). Donc bon, les remarques sur mes origines et la légitimité de ma nationalité j'en ai eu pas mal.
Aujourd'hui je vis en Angola, donc au Sud-Ouest de l'Afrique. C'est une expérience personnelle enrichissante, vraiment.
Cette expatriation m'a fait me poser des questions que je ne m'étais jamais posée, et fait vivre des situations inconnues.
Premièrement le fait de se sentir "minorité visible". Quoi que je fasse avec ma
Etre blanc ici c'est très différent. En France je passe inaperçue, j'ai un physique banal et je me fonds dans la masse.
Ici être blanc c'est être "privilégié", riche, bête et une proie facile. Je me fais héler dans la rue, on me demande plein de choses, on me demande si je veux vendre mes cheveux, si je n'ai pas quelques dollars, si je peux leur proposer un emploi, parfois on me bouscule quand je ne réponds pas. Parce qu'en fait je n'ai aucun pouvoir. Je ne suis pas riche, j'ai juste eu la chance de naître en France.
C'est très étrange. D'un côté on me considère comme une classe "dominante" alors que je suis juste leur égale mais d'un autre côté on m'opprime en me rabaissant parfois puisque je ne suis "qu'une blanche" et que bon au final c'est pas super.
Comment on peut se sentir oppresseur et oppressée? J'ai beau retourner le problème dans ma tête je n'ai pas raisonnement qui tienne la route.
Je suis un oppresseur parce que je suis blanche et que je véhicule une image de blanche. Je suis une opprimée parce qu'on veut me faire payer ce que les oppresseurs leur ont fait. Enfin c'est un peu brouillon mais c'est le sentiment général que j'ai.
Moi j'aime juste tout le monde en vrai
Je suppose que tant qu'il y aura ces clivages Nord/Sud, Noirs/Blancs, la situation où qu'elle soit se reproduira.
J'adore mes collègues angolais, mais comment leur faire comprendre que me "dénigrer" en disant que je ne peux pas comprendre "parce que je suis blanche" ce n'est pas plus acceptable que si c'était moi qui faisait la remarque?
Les médias et la désinformation n'aident pas à contrer ces mécanismes non plus. Nous avons eu une discussion avec mes collègues il y a quelques jours au sujet d'ébola. Il y avait été dit qu'un vaccin avait été mis au point et qu'il etait très efficace... uniquement sur les Blancs . Je me suis un peu insurgée en disant que ça n'était juste pas possible, on était pareils, ce qui marche sur un Blanc marche sur un Noir. Non, j'ai tort car je suis Blanche et privilégiée et les Blancs n'en ont rien à péter des petits Noirs.
Je ne vois pas comment changer cet esprit. Si tout le monde s'y met on va jamais y arriver
C'est vraiment un cercle vicieux.
Ne pas citer svp