D'abord bienvenue
@Aleynia !
et euh ...
OMG ON A JAMAIS PARLE DE L'HUMANITAIRE!
Ah ah ah ah *rire nerveux*
Bon moi j'vais pas vous mentir l'humanitaire c'est globalement une pompe à fric qui consiste à s'enrichir en prétextant aider .
D'ailleurs en anglais ça s'appele Charity Business ! ça veut juste tout dire
Mais voilà pour faire de l'humanitaire, il faut aussi des gens *bien* et des bénévoles , et ces gens là j'ai rien contre eux foncièrement.
Par contre fait bien avoir conscience que en voulant aider des gens vous en enrichissez d'autres qui techniquement n'ont ni besoin d'être enrichi ni besoin d'être aidé et que participer à cette vaste tartufferie ne va peut-être pas correspondre à vos visons personnelles altruistes.
Donc je le précise avant qu'on m'accuse de jeter à l'eau *toute* les bonnes volontés, oui il y a des gens qui sont utiles, oui certaines ONG font des trucs formidables .... MAIS.
Déjà, comme d'autres l'ont dit si tu es un gens bien, t'as pas forcément besoin de faire 5000 km, pour aider des gens.
y a ~ 100 k sans abri, 1.5 m de sdf , 3.5 M de mal logés en France.situé à 40% en Ile de France et à 60% en Province.
Y a des gens qui ont faim, y a des gens qui ont pas de toit, y a des gens qui meurent l'hiver dans la rue.
Quand tu appeles le 115 pour avoir une place en refuge , t'as 80% de chances qu'on te disent : désolé on a plus de place.
Oui, à l'heure actuelle il n'y a que 20% des appels à qui ont répond favorablement.
C'est dramatique et la plupart des gens s'en foute.
La misère , y en a déjà dans notre pays, si c'est l'amour du prochain qui te guide, tu n'as pas à aller bien loin pour aider, souvent dans ta ville même y a souvent largement de quoi faire.
Pour les gens IRL que j'ai croisé qui ont fait de l'humanitaire: des gars de science-po, des engeances sur pattes .
"Y a un stage à faire, je vais faire de l'human, ça fait bien sur un CV" .
Voilà voilà, mentalité de merde.
Moi même j'ai voulu faire de l'humanitaire étant jeune, je me demande si on est pas un peu formaté pour. Sauf que je me suis un peu renseigné et c'est pas forcément de la bonne volonté qu'ils recherchent, et que c'est hyper cher pour y aller, et que quand tu commences à comprendre comment l'humanitaire marche, tu te dis , vraiment dans quel monde de merde on vit.
Pour la question pourquoi partir ailleurs qu'ici ?
intérêt "positif" ou "neutre" :
1-le besoin d'aventure, d'évasion + d'aider : pour X raison, on peut vouloir partir de chez soi, se retrouver dans un ailleurs aux Antipodes de sa vie.
Le besoin d'évasion peut se faire en mode voyage roots, mais quand il est fait dans le cadre humanitaire, il y a en plus le "besoin d'être utile", voire "de donner un sens à sa vie". L'altruisme a toujours été une bonne manière de donner une sens à sa vie.
Des études psychologiques l'ont montré, mais le bon sens également : donner de soi enrichit la personne qui procède au don.
2-le fait de découvrir d'autres cultures, d'autres mode de vie, s'enrichir intellectuellement à ce niveau là, de satisfaire ses curisoités intellectuelles, culturelles.
3-auto satisfaction personnelle, valorisation du "Bien" , idée répandue que faire de l'humat = faire le Bien., donc pratiquer une idée du bien socialement bien vu, ou pratiquer une adhésion à une idée socialement répandue.
intéret plus négatif (on va dire) :
1-intérêt économique : ça fait bien sur un cv, ça me servira plus tard , intérêt carriériste.
Ce sont des gens cyniques et opportunistes qui s’ils n’ont pas exactement compris pourquoi ils le font, ils savent en tout cas dans quel but ils le font. Bon ça c’est tellement évident que ce n’est pas par altruisme que ces gens y vont que ce n’est pas la peine d’en parler.
2-un intérêt malsain: voir la *vraie* pauvreté. Parce l'idée elle est là, la vraie pauvreté elle est en Afrique, le substrat de moult fantasmes,
3-la continuité du concept paternaliste : ils ont encore besoin de nous ces enfants perdus que sont les Africains.
4-le déni total de la responsabilité française en Afrique, mais aussi des soit-disant opération humanitaire.
Je reviens sur les points 2-3 qui sont reliés.
L’idée présente est : La pauvreté de chez nous ce n’est pas pareil.
Il y a un gros truc classiste et vous avez mis le doigt dessus : nos pauvres, c'est de leur faute s'ils sont comme ça, mais les africains c'est pas de leur faute. Il y a une construction de l'idée de la classe+ racisme assez intéressante.
Idée 1 : Comme nous vivons dans des conditions matérielles favorables (p/r au monde) , nous n'avons pas l'excuse de ne pas nous en sortir.
L'individualisme est une des composantes du capitalisme, et dans le cas des pauvres de France, la mentalité individualiste fait le procès à nos pauvres de ne pas avoir réussi à s'en sortir tout seul. "si moi j'ai réussi, eux aussi". Il y a comme une mise à égalité au niveau national/continental, en oubliant tout ou partie des raisons structurelles, familiales, violentes, psycho-medicales qui ont pu conduire à ces situations de précarité.
Mettre l'Afrique en opposition à la France, c'est aussi reconnaître que globalement la France est mieux loti que tous les pays d'Afrique et qu'à ce titre on a n'a pas à se plaindre. Mais si cela est globalement vrai, pourquoi conditionner notre empathie à cette assertion ?
C'est quand même assez pourri moralement comme démarche, mais elle est même malheureusement assez répandue.
Idée 2 : l'idée de "mériter" la force l'énergie qu'on dépensera pour les pauvres.
Paradoxalement, les pauvres d'Afrique semblent plus mériter notre aide que ceux de chez nous.
Parce que ceux de chez nous, on les connait sans les connaitre finalement.
L'exemple des Migrants et des Roms est très parlant, mais celui des Sdf aussi.
Il y a cette idée qu'ils ne méritent pas notre aide car : ce sont des voleurs, des ivrognes, des drogués, des gens qui fuient leur pays pour envahir le notre, des immigrés en attente, des futurs voleurs de travail... Il y a une idée de concurrence économique à l'idée des migrants, une idée de désaxement social/désapprobation moral à l'égard des sdf et des Roms, l'idée qu'ils ne veulent pas s'intégrer et que donc "on" /la societé n'a pas à faire l'effort de les aider.
Il y a en gros du bon victim-blaming sur les gens de chez nous...
Par contre ce victim-blaming ne semble que peu ou prou atteindre les Africains...
On parle des africains comme des victimes, mais on ne précise jamais de quoi exactement.
Bon , si j'ai déjà vu des gens (plutôt de droite/extrême droite j'avoue) le faire, en disant qu'ils ne s'aident pas tout seul et que malgré tout l'argent qu'on leur donne ça ne sert à rien, mais ce n'est pas la "pensée dominante à ce sujet. (surtout que ça dénotte d'un manque profond de connaissance et plus des velléités nationalistes qu’autre chose sur le sujet mais bref, j'en parle dans quelques minutes).
idée 3 : Un enfant n'est jamais responsable de ce qui lui arrive, ergo il n'est pas condamnable.
La déresponsabilisation morale que l’on se fait des pauvres africains pauvres va de pair avec leur infantilisation.
Cette infantilisation vient purement et simplement de la tradition raciste à l’égard des anciens colonisés et surtout des Noirs.
L’idée classique de mission civilisatrice n’a franchement pas disparue des mentalités actuelles.
Bien des opérations miliaires et coloniales, voire des exactions, sont passées très bien auprès du public grâce à une propagande positivante sur le rôle civilisationnel que le colonisateur devait avoir sur les peuples colonisés. Pire, des générations de jeunes gens se sont enrolées dans ces missions civilisatrices en pensant réellement faire le Bien.
c’est véritablement un objet fondamental que nous devons déconstruire de nos mentalités.
Et quand je dis nous, je ne dis pas que les Blancs, mais tout le monde.
Pour le dernier point, je suis obligé de faire un rappel historique, car en l’occurrence on ne peut s’en passer.
Quelques exemples d'opérations humanitaires qui ont foirées ou opération française dans des pays en guerre :
-Opération Turquoise : opération française soit disant humanitaire, concoctée pour protéger les Hutus au pouvoir , qu'on entendait bien laisser au pouvoir, Hutus qui à ce moment là avait déjà assassisiné 1 milion de tutsi.
-Arche de Zoé : kidnapping d'enfant au Tchad.
-Angolagate : j'avais pas eu l'idée d'en parler, mais comme j'ai vu qu'on parlait de l'Angola, je ne pouvais pas ne pas mentionner l'Angolagate
vente illicite d'arme par des membres influent du gouvernement et de la sphère économique lors de la reprises de la guerre civile. fin des années 2000 , les principaux accusé sont tous relaxé, dont Charles Pasqua avec sa fameuse phrase : "je ne tomberai pas tout seul"!
Mais cette guerre civile en Angola n'est pas née toute seule, juste avant elle avait touché la Siera Leone, juste avant le Libera en 90. En 1989, c'est la date à laquelle les Etats-Unis ont arrête de soutenir le régime corompu de Samuel Doe.
Les guerres civiles, la corruption, la prise de pouvoir par une famille plutôt qu'une autre, la tribalisation politique... ne naissent pas toute seules, y a bien du bazar géopolitique avant d'en arriver là et les Occidentaux ne sont jamais très loin de ces affaires-là.
-Haïti : un fiasco humain mais une manne financière pour l'humanitaire :
http://www.levif.be/actualite/belgi...e-c-est-du-business/article-normal-76057.html
"moins d'1% de l'aide humanitaire est arrivée dans les mains du gouvernement"
gouvernement jugés corrompu mais en attendant où sont passé les 99% de l'aide donnée ? C'est les ONG qui les ont empochées et c'est *elles* qui décident ou va l'argent en suivant les directives des bailleurs de fonds.
Les citoyens haitiens ne sont pas consultés, les gouvernements ne sont pas consultés, et au nom de ce "besoin d'ingérence" érigé par Kouchner quand il a commencé l'humanitaire en France, les ONG s'emparent totalement du décisionnel du pays.
Comme ça on finance un mini-gouvernement dans un gouvernement. Waw.
"C'est la loi du plus fort. Le donateur a un pouvoir énorme sur le processus de choix, les conditionnalités, les motivations de départ... Des décisions politiques. On n'est pas dans le contexte d'une générosité aveugle et sans contrepartie même si c'est souvent présenté comme tel. On est plutôt dans le cadre d'échanges commerciaux, de géopolitique, de politique tout court, de stratégie entre Etats. Quand on dit que moins de 2,5 % des contrats ont été signés avec des entrepreneurs locaux, on a 97,5 % des contrats qui ont été alloués à des compagnies étrangères et, en grande majorité, provenant du pays des bailleurs.
C'est du business. L'aide finance les entrepreneurs des pays donateurs."
-->EN gros les pays donateurs "donne" de l'argent pour avoir l'opportunité d'avoir un terrain de jeu pour que *leur* entreprises gagnent de l'argent.
Oui donc en fait on finance sa propre ambassade économique quoi.
Et finalement voilà ce qui se passe :
"Les ONG deviennent de plus en plus des institutions qui dépendent de l'argent public. Or la logique des ONG est de ne pas être là de façon permanente. C'est ce qui se passe pourtant en Haïti : elles récupèrent petit à petit des responsabilités qui incombent à l'Etat, dans les services de santé, l'éducation l'agriculture."
Les politiques des pays occidentaux s'appuie sur les ONG en leur déléguant leur responsabilité,
les aides aux développement des pays pauvres/sous dev/en voie de dev etc (vive les noms) sont donnés aux ONG,
Ces Ong deviennent des institutions locales, alors qu'elles n'ont pas été faite pour ça, ni n'avait vocation à rester là ad vitam aeternam, qui remplace les états dans de nombreux domaines.
Comment dire ? Il y a comme un GROS souci.
L'humanitaire c'est non seulement un gros business mais aussi un moyen institutionnel occidental de continuer à avoir la main mise sur ses pays en noyautant le pouvoir en place.
Et tout ça en se flattant la couenne avec un lustre altruiste.
Voilà voilà…. L’humanitaire, ce grand nid à scorpions.