Les réactions sont très différentes en fait. Mon implication est récente, je n'ai donc pas eu l'occasion encore de me revendiquer féministe auprès de beaucoup de monde. Cependant, c'est vrai, même si j'ai des réactions plutôt favorables d'autres féministes (femmes ou hommes), il persiste encore un préjugé qui rend souvent la réaction un peu négative. Certains en rient, pensant qu'un féministe est forcément une femme. Mais bon, ce qu'on peut dire c'est que la réaction vient plus de la mauvaise perception du terme féministe que du fait que je sois un homme. Les gens, pour beaucoup, pensent qu'une féministe est une sorte de furie cherchant à limiter les droits des hommes pour donner le "pouvoir" aux femmes. C'est faux, il n'y a pas de désir de "domination" dans le féminisme, juste une envie (légitime) d'égalité et surtout de mettre fin aux traitements de chaque être humain en fonction de son genre par la société.
J'ai des réflexes machistes, bien sur. Je n'ai pas pu échapper à tous les clichés machistes que l'on peut voir dans les médias ou même à l'école et ils ont forcément déteints sur mon comportement. Petit à petit, j'en prends conscience, me rendant compte que ce que je pensais être "normal" était en fait quelque chose de machiste. J'ai longtemps eu l'habitude de penser que les femmes avaient besoin de protection, qu'elles étaient plus faibles que les hommes. Mes lectures et ma sensibilisation au mouvement féministe m'ont montré le contraire. J'essaie aussi de faire disparaître certaines réflexions "genrées" de mon vocabulaire. Un exemple simple, arrêter quand quelqu'un dans une voiture devant moi conduit mal de déduire automatiquement que c'est une femme sans l'avoir vu(e).
Vivre mon féminisme dans ma vie de famille. Je pense que dans le cercle familial, tout passe par le dialogue et donc par le consensus entre les membres. Pour moi, ma femme sera tout simplement mon égale, ayant le droit aux mêmes ambitions que moi. Le tout après est de savoir trouver des compromis qui n'avantagent aucun des membres de la famille. Il s'agit aussi de ne pas limiter une activité à une personne parce que c'est une activité "d'homme", de "femme".
Par exemple, je suis un grand bricoleur, j'adore ça. Si ma femme aime ça aussi et qu'elle veut bricoler, je vois pas pourquoi, la moitié du temps ( sans aller jusqu'à prendre un chrono ), elle ne ferait pas ce qu'elle aime, même si, la société et les préjugés me disent que c'est un "travail d'homme".
Pour les enfants, je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'y penser, n'ayant pas encore vraiment pensé à en avoir. Cependant, je pense que, pour leur éducation, je reproduirai ce que mes parents ont fait à peu de choses près. J'ai une sœur 2 ans plus jeune que moi et on a été élevé ensemble et, malgré les clichés, je n'ai jamais entendu mes parents s'inquiéter quand je jouais aux Barbies avec ma sœur ou quand elle venait faire exploser mes G.I Joe avec des pétards dans le jardin potager.
Je pense qu'il est important de ne pas imposer des activités à un enfant en fonction de son sexe.
Si ma fille a envie de pratiquer un sport "d'homme" ou préfère Action Man à Mon Petit Poney, très bien. Si elle veut une robe de princesse avec un fusil de chasse pour Halloween, pourquoi pas.
L'important est d'essayer de ne pas genrer l'éducation d'un enfant mais aussi de l'élever dans la tolérance en lui expliquant bien qu'une fille ou un garçon, au même titre que n'importe quel autre humain, mérite le même traitement.