DearPrudence;3762885 a dit :Tiens, c'est marrant, en parlant de pronoms !
Je suis en train de me documenter sur le philosophe Cornelius Castoriadis et j'ai cliqué un peu au hasard sur le lien d'un article qui expose sa doctrine politique.
L'auteur utilise "elleux" et "illes", encore une fois, je ne sais pas trop où me situer par rapport à ça, mais ça m'a fait sourire
J'ai fait une recherche Google et suis allée jeter un coup d'oeil. Je trouve que c'est très intéressant et que ça a du sens parce que ça permet d'englober les hommes et les femmes ensemble sans faire appel au ils, c'est-à-dire en faisant en sorte que le neutre soit vraiment neutre pour le coup, et plus du masculin déguisé en neutre.
En revanche, CookieMou , je suis plutôt sceptique quand au "hen" suédois. Je ne suis pas contre son utilisation en soi, tout dépend de la façon dont on s'en sert. Au départ, comme c'est dit dans l'article, c'est pour simplifier l'usage de la langue et l'enrichir en nuances, pas pour en supprimer, ce qui est tout-à-fait louable, puisqu'enrichissant. Alors, hen doit-il (ou doit-hen, je sais plus comment écrire du coup ) avoir pour ambition de se débarrasser du il et du elle? Et est-ce souhaitable? J'en doute. Ce que je veux dire par là, c'est que le langage a pour fonction de décrire le réel de la façon la plus complète qui soit. Dans l'absolu, ce n'est pas possible; le langage a ses limites. Or ajouter des limites aux limites du langage déjà existantes, c'est... je sais pas... un peu réducteur, nan? Et puis ça fait novlangue surtout. Hen, ça peut être utile pour des cas où on ne connaît pas le sexe de la personne ou «permettre de parler d'une personne sans avoir à préciser son sexe», pour reprendre les termes de l'article. Pour des raisons pratiques en somme. Pour ma part, je suis tout-à-fait pour la féminisation des noms de métier (une auteure, madame la ministre, etc) pour des raisons à la fois pratiques et idéologiques: non seulement seulement ça remédie au sexisme, mais en plus, ça apporte du sens en plus, ça rend la compréhension du réel plus aisée en rendant la langue moins ambiguë. Bref, je ne pense pas que la disparition du sexisme dans la langue passe forcément par l'indifférenciation pure et simple, bien au contraire (d'autant plus qu'en français, le masculin se veut universel et valeur de neutre, ce qui est un problème).
Dans la même veine, y a autre chose qui m'a dérangée et que l'article mentionne également: l'auteur jeunesse Jesper Lundqvist remplace dans ses ouvrage mammor et pappor (mamans et papas) par mappor et pammor. Quel est l'intérêt? Quid d'un bouquin qui aurait pour visée d'éduquer les enfants en présentant des familles homoparentales avec deux papas ou deux mamans? Ça complique un peu les choses, non? Et puis l'essentiel, ça reste quand même de dire que maman est tout autant capable de monter un meuble que papa, qui est tout aussi apte à changer les couches que maman, non? Pourquoi brouiller le réel de cette façon?