Ca me rend folle quand on le minimise ou n'en reconnais pas l'existence.
L'autre jour, une copine (plutôt féministe en fait) me disait : "mais après tout, il faut prendre le problème à bras le corps aussi, au lieu de se victimiser ! J'ai beau gagner moins que *son mec* c'est lui qui prendra un congé parental, les femmes n'ont qu'à se rebeller aussi !"
Autant je comprends l'idée, et la soutient dans son projet, autant c'est injuste de dire que les femmes sont responsables de tout. Dans les couples où la femme à un job payé au smic et le mari un job payé presque le double, et que les enfants arrivent, c'est du bon sens de privilégier la carrière de celui qui peut nourrir la famille + progresser encore. C'est triste et je lutte contre, je veux que les mentalités changent, mais dire que toutes les femmes peuvent décider de tout changer en se mettant dans la mouise, c'est méprisant comme tout. Et c'est nier l'existence de ce plafond, le fait que même si elle continue, de savoir qu'elle a x gosses risque de freiner sa carrière, ...
Bref, c'est la société entière qui doit réagir, et aujourd'hui, ça reste un "luxe" de pouvoir se rebeller individuellement.
Si je prends mon cas, j'ai du bol, j'ai envie de bosser à temps-partiel. Mais vu que j'ai un boulot qui me rapporte +- 2000 € net/mois et que mon mec gagnera facilement le double... Qui compromettra sa carrière, au final, et de façon logique ?
Ce qu'il faut chercher à comprendre - et éventuellement modifier - c'est pourquoi les femmes sont massivement intéressées par certains métiers (moins bien payés) ce qui les pousse à être moins carriéristes, le fait que les employeurs sont freinés par leurs utérus et ce qu'elles en font, le fait qu'à deux salariés on préfèrera donner la promotion à l'homme plutôt qu'à la femme en âge de procréer, même s'ils ont des qualifications équivalentes, ...