tessy;4112332 a dit :
Dans les conseils d'Hollaback, il y en a un sur lequel j'ai tiqué: "10. La nuit, n’adressez pas la parole à une femme seule. Changez de trottoir ou éloignez-vous d’elle. Dans un endroit clos (parking, etc) ne vous attardez pas."
Est-ce que je suis la seule que ça gêne?
Je trouve qu'il va trop loin. Je conçois parfaitement que dans certains cas ou pour certaines femmes, ça mette automatiquement mal à l'aise d'être abordée seule la nuit, mais si c'est pas le cas pour tout le monde? J'ai l'impression de pouvoir reconnaitre un homme qui fait simplement la causette en attendant le bus, ça me gêne pas, et j'ai pas envie qu'ils se retiennent par peur que je me sente agressée.
Mais c'est vrai qu'il y a des contextes pas propices aux interactions, et dire juste "laisse-la tranquille si elle a pas l'air à l'aise", c'est peut-être trop flou pour certains...
Bref, je suis dubitative.
À la base j'aurais envie de dire que oui, c'est exagéré. Mais d'un autre côté, c'est aussi prendre conscience du fait que beaucoup de femmes (et j'en fais partie), surtout dehors, surtout la nuit, sont en état d' « alerte », bien plus que les hommes, et donc agir pour rassurer. Le super site
Une heure de peine en a parlé sur son Tumblr (même si c'est un peu « moins » puisqu'on conseille simplement aux hommes de ralentir s'ils se trouvent seuls sur le même trottoir qu'une femme, pas de changer carrément).
En fait une fois ça m'est arrivé. Je sortais du métro, seule la nuit, dans un quartier résidentiel, donc calme et désert. Il y avait juste moi, et un mec également sorti du métro. Il était sur le même trottoir que moi. Il a tourné au même endroit que moi. Et franchement, je n'étais pas à l'aise, je guettais son ombre, je marchais vite. En fait, il a fini par sortir ses clés très tôt (peut-être pas consciemment, il ne s'est sûrement pas dit « Ah, cette jeune femme doit avoir peur, je vais sortir mes clés ») et ça m'a rassurée. Ce tintement de clés, c'était comme s'il me disait « T'inquiète, hein, je vis là, je suis pas là pour toi », et je me suis détendue. Il vivait effectivement dans l'immeuble adjacent au mien.
Donc voilà je ne préconise pas forcément le changement de trottoir, mais clairement, oui, si je suis seule dans la rue avec un homme, la nuit surtout, je ne serai pas rassurée. Donc s'il m'adresse la parole, semble me suivre, j'aurai peur. Et dans un endroit clos comme un parking (en plus j'ai peur des parkings souterrains
) ce serait pire. J'aurais donc tendance à opiner, même si je trouve déplorable le fait qu'on en arrive là...