Est-ce que c'est vraiment comparable avec l'esclavage sexuel pour les concerné.e.s? (vraie question)
J'ai envie de dire non, que le travail forcé c'est pas comparable aux sévices sexuels (parce qu'il s'agit de crimes genrés, voire de crimes haineux limite) mais en même temps je sais rien du tout, le travail forcé (sans salaire ou en étant très mal payé, sous les menaces et le chantage, dans des conditions dangereuses, peut-être de la violence physique) peut aussi avoir des conséquences physiques et psychologiques terribles j'imagine... (Je donnais cet exemple parce qu'au fond on ne peut jamais "savoir" si la personne à qui t'achètes des services le fait de sa propre volonté et que ton argent ne sert pas à commettre des crimes, mais que c'est pas pour autant que le service rendu doit être bannit, c'est le trafic qui est condamné...)
Les chiffres que tu donnes sont ceux valables pour le monde entier, les chiffres que j'ai trouvé donnent plutôt ça pour l'Europe: 70 à 80% du trafic d'êtres humains sert à alimenter la prostitution.(l'article entier est intéressant).
Je ne suis pas pour la pénalisation des clients (je pense que ça va détériorer les conditions de vie des prostitué.e.s) par contre je suis toujours un peu gênée de voir que la question de l'esclavage sexuel, qui touche en majorité des femmes étrangères (ça m'interroge un peu d'ailleurs le fait que dans des pays où les étrangers représentent maxi 10% de la population les étrangères représentent 60 à 70% des prostituées...) est souvent vite évacuée au nom de la lutte contre la putophobie et par extension de la pénalisation des clients.
Un peu comme on retrouve souvent des femmes étrangères dans des boulots difficiles et pas glorieux, comme dans métiers d'entretien... Il y a un lien entre la proportion d'étrangères dans le travail sexuel ("volontaire") et le statut social et économique auquel on les relègue en général, 'fin ca rejoint le fait que faire baisser les chiffre du travail sexuel ca passe aussi par booster les opportunités, les salaires, la valorisation de certaines tâches, la régularisation des étrangers et une ribambelles d'autres variables sociales, et je trouve aussi essentiel qu'on milite pour ces choses si (et même si non, ca va de soi) on décide de prendre une approche qui va dans le sens de cette loi, or c'est pas un truc que les abolitionnistes mentionnent bien souvent
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Dans l'article de Libé cité par @Margay, voici les chiffres indicatifs des femmes victimes des réseaux d'esclavage sexuel aux Pays-Bas (où la prostitution est légale):
"Selon la police, les deux tiers des 20 000 prostituées opérant dans le royaume sont étrangères. Et le quart d’entre elles, surtout Russes, Roumaines et Bulgares, seraient victimes de ce trafic. Le seul chiffre disponible remonte à 2010 : 749 cas de prostitution forcée dénoncés à la police. La partie visible de l’iceberg, que les autorités n’ont pas envie d’observer de trop près."
J'ai sorti la calculette et ça fait donc 1 prostituée sur 6 victime de réseaux de trafic humain dans un pays où la prostitution est légale et encadrée(combien c'est en France du coup
).
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En effet du coup dans les pays où c'est pas complètement légal on ne peut que s'attendre à ce que les chiffres soient pires jcrois
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