@annecat51 : Rien ne t'oblige à déconstruire ton entourage, encore moins si tu ne t'en sens pas la force. C'est épuisant d'essayer de convaincre des gens que même si ç'a toujours été comme ça, même si ce n'est pas dramatique en soi (je pense aux micro-agressions), même si c'est dit sans intention de nuire ; il serait plus profitable pour chacun de se remettre en question afin qu'on soit tous plus à l'aise dans nos rapports sociaux (au sens large, dans nos rapports au sein de la société en général).
La pédagogie, ce n'est pas obligatoire. Si tu ne te sens pas la force d'expliquer, de répéter, tant pis. Tu n'as pas une mission sacrée de déconstruire chacune des personnes qui passent à côté de toi.
Après, pour les femmes qui ont bien ingéré le sexisme, je ne saurais trop te conseiller. Il n'y en qu'à qu'une dans mon entourage "proche" ; et vu qu'elle a peur de moi (true story
), elle évite les propos qu'elle sait que je n'apprécierais pas.
Remarquons donc que même les personnes peu ou pas déconstruites savent ce qui va "énerver les vilaines féminisssss", et donc savent que ce qu'iels disent est sans doute sexiste et n'en ont rien à faire (donc l'excuse du "Je ne vois pas en quoi c'est sexiste/oppresif", si tu évites de le dire pour pas énerver les féminissss, c'est que tu vois quand même un peu ).
Mais sache que tu as le droit d'être en colère quand tu es blessé.e, et qu'il appartient à la personne qui t'a blessé.e de s'excuser et d'y réfléchir. Si tu marches sur le pied de quelqu'un.e, la décence veut que tu ne lui rétorques pas "
Non mais t'as pas mal".
Si ça peut te "rassurer" ; je ne reprends pas chaque personne de mon entourage à chaque propos limite. Sinon, c'est moi qui en pâtirait, je serai épuisée, blasée, frustrée (et c'est même pas dit que mon épuisement soit proportionnel à la remise en question des personnes en face). Donc des fois, je reprends fermement, quitte à pousser une gueulante, des fois j'en fais des blagues absurde, des fois je me contente de lever les yeux au ciel et de souffler.
Il n'y a que mon copain que je reprends systématiquement. Parce que je ne peux pas envisager de vivre avec quelqu'un qui tolère ce genre de choses, ça me blesse beaucoup plus quand c'est lui qui est du "mauvais côté".
Après, j'ai la chance d'avoir un copain "facile à déconstruire", dans le sens où il ne sera pas d'accord avec moi de prime abord, mais qu'en discutant, en lui expliquant, il finit par s’apercevoir que j'ai raison . Enfin même s'il ne s'intéresse pas vraiment aux questions d'oppressions (HSBC ), il suffit de lui les mettre devant les yeux, avec des explications, pour qu'il comprenne et checke ses privilèges.
Sinon, garde aussi en tête que le fait de te décrédibiliser parce que tu es en colère, ça permet aux gens de s'attacher à la forme et non au fond. Et du coup, d'éviter de se remettre en cause : c'est beaucoup plus facile d'éviter de répondre au contenu en conspuant le contenant, c'est une forme de "stratégie d'évitement" (tu ne dis pas que ton jus d'orange est dégueulasse parce que servi dans une tasse)
(la tasse étant la forme du discours utilisée "à la place" du ton ultra-pédagogique qui serait le verre).