je dois faire parti.e de ces gens qui ont des idées reçues alors... ^^ si tu le souhaites ça m'intéresserait vraiment que tu développes
EDIT : di smoi si tu veux que j'enlève la citation
EDIT: Bon entretemps @Lady Stardust a répondu de manière similaire mais j'ai la flemme d'éditer donc je laisse comme ça
En fait, la déportation des homosexuels a été organisée en Allemagne mais pas en France. Certes, des homosexuels ont été déportés en France mais rarement pour motif d'homosexualité. En outre, la plupart des déportés homosexuels ont été déportés sur des territoires où s'appliquaient la loi allemande (Alsace-Moselle, camps de travail en Allemagne etc.). Donc on ne peut pas exactement dire que les homosexuels français ont été déportés pendant la Seconde Guerre Mondiale... même si c'est un sujet complexe (parce qu'il faut interroger les détails des archives, essayer de distinguer si la déportation "politique" est un prétexte pour déporter un homosexuel ou si le déporté politique se trouve pas hasard être homosexuel, et aussi on ne sait pas forcément si un détenu est homosxuel car ce n'est pas forcément écrit dans les archivces etc.)
Quelques pistes rapides ici :
http://www.europe1.fr/france/homosexuels-deportes-que-disent-les-historiens-949733
L
a France n'a jamais clairement condamné l'homosexualité. Même si des arrestations d'homosexuels ont eu lieu, le motif invoqué pour les justifier n'est quasiment jamais celui-ci. On ne peut dès lors pas parler de persécution systématique des homosexuels.
Les chercheurs ont retrouvé, en croisant les archives, moins de dix cas de personnes arrêtées pour homosexualité qui ont ensuite été déportées.
"Dans les grilles remplies par l'administration, on pouvait indiquer 'juif' ou 'résistant' mais la mention 'homosexuel' n'existait pas", explique Régis Schlagdenhauffen. Les homosexuels qui étaient arrêtés étaient donc déportés pour d'autres motifs.
http://www.lefigaro.fr/actualite-fr...omptage-des-homosexuels-francais-deportes.php
Désormais, la Fondation pour la Mémoire de la Déportation identifie «avec certitude» 62 Français arrêtés pour motif de leur homosexualité, dont 26 ont été envoyés en camp de concentration. Les 35 autres ont été emprisonnés dans des prisons allemandes, «d'où 25 sont libérés à l'expiration de leur peine».
Vingt-deux de ces 62 Français ont été interpellés dans les départements de l'Est annexés, où s'appliquait la loi allemande. «Aucun élément ne permet à ce jour d'affirmer que les homosexuels de ces territoires ont été l'objet d'une persécution massive et organisée. Elle revêt davantage un caractère occasionnel et exemplaire que systématique», note la Fondation. Parmi ces 22 Alsaciens «en majorité d'âge mûr», six sont morts en déportation à Dachau, Natzweiler et Flossenbürg.
La Fondation a également trouvé la trace de 32 homosexuels français arrêtés en Allemagne : la majorité sont des travailleurs civils, les autres des prisonniers de guerre. «Ils ont entre 20 et 30 ans, sont originaires d'Alsace pour 4 d'entre eux et du reste de la France pour les autres», note la Fondation.
Et aussi ici :
http://leplus.nouvelobs.com/contrib...-de-vanneste-un-fait-historique-complexe.html
Cet exemple cité par
@Lady Stardust est assez révélateur je trouve parce qu'en fait ces articles ont été écrits à la suite de propos prononcés en 2012 par le député Christian Vanneste, opposé au mariage pour tous. Il parle de "la fameuse légende de la déportation des homosexuels" et explique clairement qu'en Allemange, cette déportation existait mais pas en France. De nombreux militants, politiques et journalistes ont dans un temps pousser des hurlements, ça a fait les gros titres des journaux, il a été traité de négationniste, de gros homophobe... sauf qu'une fois un peu fact-checking fait ben... il ne racontait pas du tout n'importe quoi sur ce point! Et le truc c'est dans ce même interview où il prononçait ces propos historiquement fondés, il disait également des choses réellement homophobes qui sont du coup passées totalement inaperçues dans les journaux, noyées sous la polémique sur la déportation des homosexuels (par exemple, il décrivait un lobby homosexuel qui maitriserait la culture et les médias et nous manipulerait en faveur du mariage pour tous).
En focalisant sur ce point, les détracteurs de Vanneste lui ont donné du grain à moudre puisqu'en fait, il avait raison là-dessus et les gens qui voulaient lutter contre ces propos avaient tort, et ça a mis au second plan les trucs réellement problématiques qu'il a dit (bon aujourd'hui, on a l'habitude que ce type de paroles homophobes soit banalisés mais à l'époque, en février 2012, c'était quand même encore inhabituel et du coup ça aurait vraiment dû être pointé du doigt).
OK, on n’a pas les mêmes expériences
le féminisme un peu militant c’est assez récent pour moi (quelques années) et je ne suis dans aucune asso, je suis plutôt dans des contextes informels donc quand je me retrouve à devoir prouver ce point c’est toujours dans une discussion commencée sur un sujet précis qui est assez variable. Ces derniers temps c’était harcèlement, vêtements et islamophobie, et viol.
C'est vrai que j'ai tendance à oublier que certains sujets sont encore neufs pour d'autres personnes. C'est toujours bien de se la faire rappeler
En fait, je pense que sur MadmoiZelle on est pas mal à être suffisamment familières depuis longtemps à différentes causes, et du coup certains sujets nous paraissent largement râbachés alors que pas pour tout le monde
Je relisais un mail que j'ai écrit à une amie il y a 6 ans où j'expliquais une "super discussion" que j'avais eu... où en fait un pote se plaignait en mode nice guy et le harcèlement-de-rue-c'est-juste-de-la-drague et je lui exposais mes arguments féministes. Laissez-moi vous dire que je trouverais pas du tout cette discussions "enrichissante" ou "intéressante" aujourd'hui, je parlerais à mon pote d'un ton excédé et je couperais vite court à la conversation
A l'époque, j'imagine que j'avais pas encore trop été lassée de ces questions
Pour la question du salaire ceci dit c'est pas vraiment juste à l'échelle de la féministe militante mais c'est vrai que c'est un sujet reconnu "institutionnellement". Si tu prêtes attention aux campagnes généralistes sur l'égalité femmes/hommes, tu verras que c'est un peu toujours dans le top 3 des "on n'a pas encore atteint l'égalité", voire le premier argument auquel pense quelqu'un.
Et même les politiques RH pensent généralement au salaire avant de réfléchir à des moyens d'aider les femmes à pouvoir faire carrière malgré une balance familiale souvent en leur défaveur ou à les aider à se sentir à l'aise dans un environnement parfois hostile.
En général, tout le monde s'accord sur le salaire, les vêtements, l'islamophobie, le viol, c'est plus discuté comme réalité sexiste (sauf bien sûr pour parler des violeurs dans les parkings ou des musulmans misogynes).
Déjà, il suffit qu’il y en ait assez pour que je le ressente profondément. Ensuite, j’ai envie de dire… potentiellement tou.te.s ? justement par mécanisme de pression sociale, diffusion/permanence de ces idées. Que leur impact soit direct ou indirect, il existe, à mon sens, et il est forcément délétère.
Tu as raison de t'en préoccuper. Je suis la première à dire que les propos comptent et aident à construire les pensées discriminatoires, même ceux des "trolls" internet. Cependant, ces trolls ont peu de chance d'influencer la situation salariale des femmes qui est encadrée par la loi et prise en charge par des politiques de ressources humaines au sein des entreprises. Donc à la limite, dans une TPE, le patron peut peut-être être influencé par les trolls mais même si les députés veulent être populiste, c'est un peu difficile de revenir sur une loi pour l'égalité salariale, et en tant que RH, c'est difficile d'être pro-inégalité sur ce point.
Donc à mon sens, lutter contre les gens qui disent "c'est normal que les femmes soient payées moins", c'est peut-être une façon de lutter contre le sexisme autour de soi et c'est louable, mais si l'idée c'est vraiment de rétablir l'égalité salariale, ce ne sont pas les bonnes personnes. Ils n'ont pas d'influence
sur ce point.
En revanche, ils peuvent en avoir sur l'ambiance au travail... Sauf que l'initiative de partir à 16h34, elle vise à protester contre les salaires bas, j'imagine auprès des personnes ayant le pouvoir de changer ces salaires... pas à lutter contre les préjugés!
Après j'ai tendance à penser que les gens pourraient aussi avoir un minimum d'empathie pour combler les explications qui ne les atteignent pas dans leur vécu (frustration éternelle).
Malheureusement, c'est pas juste une question d'empathie. Je pense que c'est tout simplement inconcevable de comprendre certaines situations si tu ne les vis pas et qu'on ne te les a pas expliqué en détails et plusieurs fois. Parce que c'est juste hors de tout ce que tu connais, tu ne peux pas imaginer de manière réaliste quelque chose qui sort de ton expérience de la vie. Tu peux essayer de le raccrocher à quelque chose que tu connais, mais ça peut aussi être une comparison erronée. Et souvent, même si tu fréquentes des gens concernés par les discriminations, la situation leur parait si banale et elle te parait si peu concevable que vous n'en parlez même pas.
D'où le fait que certains de mes potes tombaient des nues à 25 ans d'entendre que je me faisais aborder plusieurs fois par semaine dans la rue et m'affirmaient que c'était juste moi parce qu'aucune autre de leurs copines ne leur avait jamais raconté ça. or, ces filles n'ont probablement tout simplement pas pensé à leur raconter cette banalité de leur quotidien. C'était impossible pour ces mecs de réaliser ça par eux-même, cette expérience leur était étrangère, et même si un mec abordait une fille sous leurs yeux, ils avaient tendance à ne pas y prêter attention car la scène ne parlait pas à leur vécu, ça ne se raccrochait pas à une expérience qu'il connaissait (sauf en tant que dragueur). Je pense qu'ils comprendraient mieux aujourd'hui car on parle beaucoup de harcèlement de rue mais ce n'était pas le cas à l'époque.
Bref, il faut comprendre que les hommes ne comprennent pas naturellement les expériences du sexisme. Ce n'est pas une question d'être des gens sympas ou non, c'est pas leur vécu. Et c'est aussi pour ça qu'ils adhèrent plus facilement aux situations qu'ils connaissent, qui ne sont pas spécifiques aux femmes, et sont peut-être déjà mieux combattues...
Et j'arrête là, sans conclusion particulière