Veille Permanente Sexisme

9 Mars 2014
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Concernant les clichés du bad boy dans les médias, j'ai trouvé un exte intéressant en anglais (qui donne une bonne traduction sur outil linguistique)

I am sick of the “Bad Boy” trope. I am sick of the guy liner and the ripped jeans, the black shirts and the devilish smiles. I am sick of the sexual innuendoes and the gross comments, sick of the recklessness and the misogyny. I am sick of the good, kind, decent male characters constantly being pushed out of the picture to make way for the scowling, broody, sexist bad boys. And I am sick of the romanticization of the “Bad Boy” character, sick of the claims that bad boys just need to be loved, that they will change for the “right” woman, that all they need is the “love of a good woman”. Enough. We need to starting seeing bad boys for what they are - BAD boys.

I have dated bad boys before and believe me, there is nothing romantic or glamorous about dating a bad boy. They are nothing like their media portrayals. They are not secretly sensitive or sweet “once you get to know them” or “loving to a few” or broken souls who “need to be loved”. They are sexist and controlling and dangerous and unpredictable and (most importantly) they will not and can not be changed by the love of a good woman - and it’s not our job as women to change them. That’s not on us, and the idea that it should be is gross and damaging.

And I don’t say this without evidence. As I said, I have dated bad boys. Once upon a time, I was very attracted to bad boys. But these kind of guys are BAD NEWS. They are unhealthy and dangerous; at best, bad boys will demean and ignore you, at worst, they will abuse and control you. Unfortunately, the constant romanticization of the “Bad Boy” character in the media (from Damon Salvatore in TVD to Killian Jones in OUAT) completely glosses over these facts. The media is determined to make the bad boy trope the winning one, determined to eradicate the idea that a GOOD GUY is actually the better option.

And the worst part? WE BUY INTO IT. For some unfathomable reason we strong, amazing females EAT THIS SHIT UP WITH A SPOON. It is evident everywhere - from the adoration for the Spuffy relationship in BtVS, to the OUAT fandom’s obsession with the CS ship and their vilifying of Neal and SwanFire, to the TVD fandom’s infatuation with the Delena and Klaroline relationships (despite the dangerous and abusive elements in both ships).

There are far too many unhealthy and/or problematic relationships being portrayed on TV, far too many romanticized bad boys. We need to stop encouraging these portrayals and start showing girls the reality of dating a bad boy. People may say that I’m overreacting but the bottom line is that we learn from the media. We absorb the lessons and the messages presented in our shows and these messages help to shape our views on relationships and romance, and given that so many shows are glorifying the “bad boy” in some way or another, I think we all have reason to be concerned.

I have to ask one very important question here - what is wrong with the GOOD GUY? Why do we turn away from the decent, selfless, kind men, who treat their partners right and are danger-free? Because they’re so often viewed as “boring”? Believe me, I would take “boring” (but safe, loving and kind) over a bad boy any day. “Boring” is better than abusive, misogynistic, controlling, manipulative and stalkery, no matter how “sexy” and “entertaining” the bad boy is.

This trend of the bad boy winning, of the bad boy being so damn popular, is both alarming and disturbing. Instead of encouraging the female audience to embrace the good guy, to realise that the good guy is the better (safer and more stable) choice, we are hoisting bad boys up on pedestals and allowing/encouraging young girls to glorify them. In romanticizing the bad boy, in condoning problematic and unhealthy relationships, we are sending a god-awful message to those who watch these shows. We are allowing the audience (and the creators) to ignore and excuse all problematic aspects of the “bad boy” and any relationships he may have. And this needs to stop.

C'est vrai que dans certaines séries, on a le cliché du "nice guy", genre Alex dans Buffy pour ne citer que lui (et pourtant, j'aime toujours bien ce personnage). Mais je trouve le cliché du "bad boy" beaucoup plus présent et ça m’effraie aussi de voir que j'ai apprécié certains couples clairement abusifs ou que je n'ai rien vu. Le pire étant Spike/Buffy, il fut un temps ou non seulement je shippais Spike/Buffy mais en plus leur relation me paraissait normale jusqu'à ce que je lise des analyses soulignant à quel point Spike était un personnage problématique. Et dans les livres, c'est pareil, ceux qui font le plus de succès: 50sog, Twilight... et même dans les Hauts de Hurlevent, il a fallut que je relise une deuxième fois quand j'étais adulte pour avoir plus de recul et me rendre compte que quand même que Heathcliff est abusif et qu'on ne peut pas excuser tout ce qu'il fait. Ado, j'avais l'habitude de détester Catherine, je ne comprenais pas sa situation en tant que femme.
Je pense qu'on peut apprécier un personnage "problématique" pour ce qu'il aorte à l'intrigue et peut-être pour sa façon de fonctionner. Là ou ça devient dangereux, c'est de lui trouver toutes les excuses du monde et de nier le ressenti de ses victimes. Par exemple, lorsque j'ai regardé Vampire Diaries, et heureusement, à l'époque, j'avais déjà lu les analyses sur le Spuffy du coup, c'est plus facile de voir le mécanisme. , il y avait souvent un débat qui consistait à se demander si Damon avait bien violé Caroline. Pour moi la réponse était clairement oui, mais quand ce fait était souligné, gare à la réaction des fans de Damon. On peut prendre ça pour de l'immaturité, mais dès que certaines parlent de trouver leur "Damon" dans la vie réelle, on se rend compte que chez des jeunes filles, ça peut-être dangereux. Il y a eu le même problème avec Chuck Bass de Gossip Girl. Fantasmer sur des personnages de fiction ne me pose as de problème, que ce soit des protagonistes ou des antagonistes pour ma part je peux fantasmer aussi bien sur Castiel que sur Lucifer de SPN (joué par Mark Pellegrino :jv:) ou Gabriel. Mais ça reste des fantasmes qui sont sous contrôle.
Voir certaines jeunes filles recherchées le type "bad boy" dans la vrai vie est dangereux car clairement la situation n'est plus sous contrôle. C'est assez sexiste et blessant mais beaucoup de monde se demande pourquoi une fille reste avec tel type alors qu'il la traite comme une moins que rien ou qu'il la bat. Je pense qu'il y a plusieurs raisons mais pour ce messages je m'en tiens à deux:
- La peur
- L'espoir de faire changer cette personne. Une idée véhiculée dans énormément de livres, de séries et de films. Une idée qu'on acquiert dès notre enfance que l'amour est une sorte de remède.

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Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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Je suis désolée de vous donner cette source (le Bonbon), mais c'est comme ça que je l'ai appris donc bon : Le vernis anti-viol en vente dès 2017.
En soi je trouve ça pas mal pour les femmes qui souhaiteraient se protéger de cette manière (Ça ne m'empêche pas de redouter les conséquences négatives : chaque possibilité pour une femme d'essayer d'éviter tant bien que mal d'être violée est un reproche de plus qu'on lui fera peut-être si malheureusement ça lui arrive). Je vous avoue quand même que le titre de l'article ne m'emballe pas. Plus exactement, c'est l'expression "anti-viol" qui me gêne vraiment. Je ne vois pas comment un vernis pourrait complètement empêcher d'être violée, du coup je trouve ça un peu gros d'appeler ça comme ça. C'est un vernis qui te permet de vérifier que ton verre ne contient pas certaines drogues, pas de magiquement échapper à tout viol. Vous en pensez quoi :hesite: ?
Je crois que c'est le Bonbon qui utilise l'expression, je suis sur le site en anglais et il ne me semble pas avoir vu l'équivalent (même si je viens de voir l'emploi malheureux du futur "1 in 6 women will be sexually assaulted" dont parlait @MorganeGirly ). Cependant, pour dire un mot sur le site, j'apprécie pas mal qu'ils disent vouloir rendre au femme du pouvoir. Je trouve que c'est important de pas présenter les femmes, même (potentielles) victimes de viol, comme de pauvres êtres sans défense par nature, et ce lexique est assez encourageant.
 
23 Décembre 2012
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Concernant les clichés du bad boy dans les médias, j'ai trouvé un exte intéressant en anglais (qui donne une bonne traduction sur outil linguistique)
Ce texte est assez intéressant mais je le trouve très "premier degré de lecture". Ce premier degré de lecture est très vrai mais je pense qu'on ne peut pas restreindre le "bad boy" à ça, parce qu'à mon avis les adolescentes y voient autre chose.

Le "bad boy" n'était pas un terme utilisé au 18e siècle et avant, mais le "bad boy" existait déjà dans la littature, l'art et le théâtre bien avant les séries. Et si ce type de personnage est si fascinant c'est je pense pour des raisons qui rejoignent les raisons actuelles.
Le bad boy, c'est souvent celui qui conteste l'ordre établi et la morale. C'est négatif de contester la morale et l'ordre établi quand tu bénéficies de cette morale et de cet ordre établi. Mais quand ce sont aussi des outils oppressifs, le bad boy prend tout à coup une autre dimension. Or, dans notre société, tout le monde est encore loin de bénéficier de l'ordre établi.
A l'époque du Romantisme et du Pré-romantisme au 18e-19e siècle, le héros ultime était un héros torturé, une sorte de bad boy de l'époque. Il remettait en cause le pouvoir du père, le pouvoir de Dieu, le pouvoir du roi, la morale puritaine. Et il faisait parfois du mal autour de lui mais ses questionnements révelaient une véritable remise en cause de l'univers, une souffrance dans un monde verrouillé.
Même si ce n'est pas encore l'époque du romantisme, on dit souvent que Dom Juan de Molière est un héros romantique, et c'est un symbole de bad boy. Il séduit et trompe des femmes, il défie Dieu, il veut pousser des croyants à blasphémer, il provoque des conflits. Mais quand on y regarde de plus près, on voit aussi un homme qui n'accepte pas d'adhérer aveuglément à la lecture du monde qu'on lui donne, un homme qui est en révolte contre l'hypocrisie de son monde. Il veut pousser un mendiant à blasphémer mais quand il réalise que ce mendiant a une foi sincère et pas juste une foi de circonstance, il le respecte. On dit souvent que Molière s'identifiait à Dom Juan, ce n'est donc pas un hasard si c'est un héros ambigu : il revèle les doutes et la révolte de son temps.
Les Romantiques étaient aussi fascinés par la figure de Satan/Lucifer qui se rebelle contre l'ordre établi par la toute-puissance de Dieu. Dans un monde où Dieu est vue comme le Bien, c'est une figure maléfique mais dans un monde où l'autorité établi te pèse et réduit tes libertés, Satan/Lucifer devient un rebelle presque salutaire. Dans d'autres versions littéraires, Satan révèle l'hypocrisie des humains qu'il tente. Il n'est donc pas le porteur du Mal, il est le porteur de la Vérité et c'est le monde qui l'entoure qui est corrompu en faisant semblant d'être vertueux.

Il y a certaines notions qui demeurent encore aujourd'hui. Je pense qu'à l'adolescence, on se sent généralement oppressée par des règles qui paraissent inadaptés et qu'on ne comprend pas ou par des injustices qu'on subit sans savoir les analyser. Le bad boy devient alors celui qui rejette une morale vécue comme absurde et appartenant à l'ordre oppressif des adultes (le véritable héros des séries est souvent un gendre idéal, aimé des personnages représentant l'autorité), qui refuse l'hypocrisie qui va avec (les bad boys de série sont souvent francs et/ou dotés d'un humour acerbe) et il semble choisir un chemin plus difficile (puisqu'on essaye souvent de transmettre une vision très manichéenne du monde aux ados avec le Bien et le Mal, et du coup le Bien semble être la solution de facilité puisque c'est celle que tout le monde veut qu'on prenne). C'est pour ça que la figure du bad boy peut exercer un très fort attrait.
Par exemple, dans Smallville, Lex Luthor est très cultivé et intelligent, il a une meilleure analyse du monde que Clark Kent, il voit le monde de manière plus nuancée, il semble plus indepéndant puisqu'il ne s'aligne pas sur son père alors que Clark suit les conseils moraux de ses parents etc. Dans Buffy, Spike répond aussi à certains de ces critères car il révèle certains côtés hypocrites du monde, qu'il dit des vérités etc. A côté, quand Angel devient maléfique, il ne séduit pas du tout autant les fans car il n'a rien d'un rebelle contestataire, c'est un pur méchant sadique.
Dans Gossip Girl, Chuck Bass fait des choses impardonnables mais c'est aussi le seule qui reconnait la corruption de son milieu et ne cache pas sa personnalité. Quand Dan ou Nate jouent les gendres idéaux alors qu'ils sont loin d'être irréprochables, Chuck n'essaye jamais de prétendre avoir une droiture morale et il ne donne pas de leçons sur comment se comporter.

Je pense que le "good guy" peut devenir le véritable héros seulement s'il est placé dans un univers qui lui est hostile et qu'il n'est pas sanctionné par l'autorité (qui n'est pas nécessairement l'autorité fictionnelle comme le proviseur du lycée de la série mais peut être simplement l'autorité des scénaristes qui te flèchent le héros en disant "good guy here"). Dans le cas où le héros est validé par les "autorités", il peut sembler un peu trop facilement être le pantin du "système établi", ce système avec lequel l'adolescente ne se sent justement pas en phase.
Là ou ça devient dangereux, c'est de lui trouver toutes les excuses du monde et de nier le ressenti de ses victimes.
Je pense que dans ce cas, les victimes apparaissent comme des dommages collatéraux d'une rebellion nécessaire. Du coup, je pense qu'au lieu d'expliquer en quoi le bad guy est vraiment un mauvais garçons aux jeunes filles, une solution serait peut-être de les faire réfléchir à ce qu'elles rejettent dans le monde de la série/du film/du livre où evolue ce bad guy, ce qu'il représente moralement pour elles. Et éventuellement de leur proposer des modèles de rebelles "positifs" ou des héros positifs moins manichéens.
Quand on est ado, on voit bien que le monde est défectueux, donc on peut être tenté de refuser la morale qui perpétue souvent des oppressions (slut shaming, restrictions des positions occupées par les femmes, obligation de se conformer à un rôle, règles établies par les puissants etc.) Or, les bad boys fictionnels sont souvent entourés de bad girls bien plus "libérées" sur certains plans que les héroïnes (elles savent comprendre, ont le droit à une sexualité, ferment leur clapet aux hommes etc.), ça a de quoi tenter. C'est caricatural et extrême dans la représentation mais c'est aussi symbolique.
Cette impression de libération peut finir par transfert dans la vraie vie, même quand le bad boy impose un mode de vie traditionnel, on peut s'imaginer être libérée par procuration.

Bref, le texte en lien commence une réflexion intéressante mais je pense qu'il regarde juste ce qu'est le bad boy en surface alors qu'il y a d'autres aspects à ce personnage qui peut attirer les jeunes filles et les pousser à sublimer des attitudes abusives.
 

Pochemuchka-Lilou

anciennement Lilou la licorne
31 Octobre 2014
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@Callicyne Oui je suis d'accord, ce serait plus juste et moins naïf.

Ah mais du coup j'avais oublié de réagir au post sur les bad boys ! Déjà @Neverland90 je peux te demander où tu l'as trouvé :) ? Sinon, je n'ai vu aucune des séries mentionnées (pourtant c'est pas faute de passer mes soirées sur Netflix :yawn:), donc ma réflexion va être purement théorique :
Je voulais déjà dire que je trouve le post intéressant, et je trouve toujours judicieux de rappeler comment la culture façonne nos rapports sociaux ; même si je suis d'accord avec @MorganeGirly sur le fait que c'est quand même assez compliqué.
Mais moi ce qui m'a un peu perturbée, c'est que l'article évacue complètement la notion de nice guy, qu'on pourrait considérer comme a priori antithétique de celle du bad boy. Justement, le problème c'est que ce ne sont pas que les bad boys qui sont oppressifs. Des personnages d'apparence plus lisses, globalement perçus positivement et considérés comme "gentils" peuvent être tout aussi problématiques voire plus - "plus", en grande partie parce que les oppressions dont ils sont les auteurs passent inaperçues sous le vernis de la romance (ce qui est justement le propos du texte au sujet des bad boys). Dans une série ou autre, un mec qui tire une fille d'une mauvaise situation va souvent devenir un "mec bien" et voir tous ses abus excusés. Le type qui, contrairement au bad boy, aime la fille depuis le début sans lui être infidèle, passera pour le gentil alors même qu'il peut lui faire subir une jalousie toxique, la couper d'autrui, prendre des décisions à sa place, lui faire du chantage...
Là en vrac je pense à certains aspects de Ted Mosby, Rogue, Ross Geller, mais je dois en oublier beaucoup. Et ce qui est "marrant", c'est qu'autour d'eux gravitent parfois des personnages repoussoirs, au comportement vachement décrié, (Barney Stinson, Joey Tribbiani) qui "détournent" en quelque sorte l'attention et sur lesquels on se focalise ; alors que leur comportement n'est pas forcément plus oppressif ; simplement, il n'est pas excusé par l'Amûr, vu que ce sont des personnages de coureurs de jupon.
 
9 Mars 2014
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@MorganeGirly

Merci pour ta réponse détaillée :)

Le "bad boy" n'était pas un terme utilisé au 18e siècle et avant, mais le "bad boy" existait déjà dans la littature, l'art et le théâtre bien avant les séries. Et si ce type de personnage est si fascinant c'est je pense pour des raisons qui rejoignent les raisons actuelles.
Le bad boy, c'est souvent celui qui conteste l'ordre établi et la morale. C'est négatif de contester la morale et l'ordre établi quand tu bénéficies de cette morale et de cet ordre établi. Mais quand ce sont aussi des outils oppressifs, le bad boy prend tout à coup une autre dimension. Or, dans notre société, tout le monde est encore loin de bénéficier de l'ordre établi.

Moi, je pense que ce que tu dis correspond plutôt à "antihéros" car je place vraiment "bad boy" dans une catégorie spécifique. C'est vraiment personnel comme point de vu car j'assimile le terme "bad boy" vraiment à la pop culture et surtout à un cliché assez récent.

A l'époque du Romantisme et du Pré-romantisme au 18e-19e siècle, le héros ultime était un héros torturé, une sorte de bad boy de l'époque. Il remettait en cause le pouvoir du père, le pouvoir de Dieu, le pouvoir du roi, la morale puritaine. Et il faisait parfois du mal autour de lui mais ses questionnements révelaient une véritable remise en cause de l'univers, une souffrance dans un monde verrouillé.
Même si ce n'est pas encore l'époque du romantisme, on dit souvent que Dom Juan de Molière est un héros romantique, et c'est un symbole de bad boy. Il séduit et trompe des femmes, il défie Dieu, il veut pousser des croyants à blasphémer, il provoque des conflits. Mais quand on y regarde de plus près, on voit aussi un homme qui n'accepte pas d'adhérer aveuglément à la lecture du monde qu'on lui donne, un homme qui est en révolte contre l'hypocrisie de son monde. Il veut pousser un mendiant à blasphémer mais quand il réalise que ce mendiant a une foi sincère et pas juste une foi de circonstance, il le respecte. On dit souvent que Molière s'identifiait à Dom Juan, ce n'est donc pas un hasard si c'est un héros ambigu : il revèle les doutes et la révolte de son temps.
Les Romantiques étaient aussi fascinés par la figure de Satan/Lucifer qui se rebelle contre l'ordre établi par la toute-puissance de Dieu. Dans un monde où Dieu est vue comme le Bien, c'est une figure maléfique mais dans un monde où l'autorité établi te pèse et réduit tes libertés, Satan/Lucifer devient un rebelle presque salutaire. Dans d'autres versions littéraires, Satan révèle l'hypocrisie des humains qu'il tente. Il n'est donc pas le porteur du Mal, il est le porteur de la Vérité et c'est le monde qui l'entoure qui est corrompu en faisant semblant d'être vertueux.

En fait, c'est exactement la définition que je donne pour "antihéros", car ces personnages comme Don Juan, Lucifer/Saan n'ont as es caractéristiques normales d'un héro, ils sont à l'opposé d’héro tel que Ulysse par exemple. Un antihéros fait souvent des remises en question sur le monde et les croyances morales ou religieuses.
Pour illustrer ce que je dis:
- Dexter est un antihéros, il n'est certainement pas un "bad boy": il amène les gens à se questionner en ce qui concerne la notion de justice. Est-ce que c'est juste ce que fai Dexter ? Faut-il laisser la justice (la loi) suivre son cour ?
- Lucifer (de la série Lucifer) est aussi un antihéros, il remet souvent en question la foi chrétienne et nous amène à comprendre son point de vu concernant sa rébellion.
Je peux en citer d'autres: Walter White, Lestat, Arsène Lupin.

A la différence on a l'antagoniste ensuite qui est l'ennemi du héro, sauf que là encore, il y a aussi des antagonistes qui peuvent être anti-héros, comme Lucifer de SPN simplement parce qu'il amène les héros à douter, ils tentent de se justifier et de montrer leur point de vu. Alors que dans cette série, il y a des antagonistes qui sont vraiment méchants tel que Azazel.

Il y a certaines notions qui demeurent encore aujourd'hui. Je pense qu'à l'adolescence, on se sent généralement oppressée par des règles qui paraissent inadaptés et qu'on ne comprend pas ou par des injustices qu'on subit sans savoir les analyser. Le bad boy devient alors celui qui rejette une morale vécue comme absurde et appartenant à l'ordre oppressif des adultes (le véritable héros des séries est souvent un gendre idéal, aimé des personnages représentant l'autorité), qui refuse l'hypocrisie qui va avec (les bad boys de série sont souvent francs et/ou dotés d'un humour acerbe) et il semble choisir un chemin plus difficile (puisqu'on essaye souvent de transmettre une vision très manichéenne du monde aux ados avec le Bien et le Mal, et du coup le Bien semble être la solution de facilité puisque c'est celle que tout le monde veut qu'on prenne). C'est pour ça que la figure du bad boy peut exercer un très fort attrait.
Par exemple, dans Smallville, Lex Luthor est très cultivé et intelligent, il a une meilleure analyse du monde que Clark Kent, il voit le monde de manière plus nuancée, il semble plus indepéndant puisqu'il ne s'aligne pas sur son père alors que Clark suit les conseils moraux de ses parents etc. Dans Buffy, Spike répond aussi à certains de ces critères car il révèle certains côtés hypocrites du monde, qu'il dit des vérités etc. A côté, quand Angel devient maléfique, il ne séduit pas du tout autant les fans car il n'a rien d'un rebelle contestataire, c'est un pur méchant sadique.
Dans Gossip Girl, Chuck Bass fait des choses impardonnables mais c'est aussi le seule qui reconnait la corruption de son milieu et ne cache pas sa personnalité. Quand Dan ou Nate jouent les gendres idéaux alors qu'ils sont loin d'être irréprochables, Chuck n'essaye jamais de prétendre avoir une droiture morale et il ne donne pas de leçons sur comment se comporter.

Je ne sais pas, je pense qu'on peut apprécier les bad boys à l'adolescence, ça ne me gêne pas mais c'est l façon dont cela s'intègre dans le subconscient qui est plus gênante.
Justement, je classe aussi Lex Luthor dans antagoniste/anti-héros mais je ne le considère pas comme un "bad boy". Et comme tu le dis Angelus est un antagoniste assez courant.
Par contre Spike et Chuck Bass sont des bad boy.

Je pense que dans ce cas, les victimes apparaissent comme des dommages collatéraux d'une rebellion nécessaire. Du coup, je pense qu'au lieu d'expliquer en quoi le bad guy est vraiment un mauvais garçons aux jeunes filles, une solution serait peut-être de les faire réfléchir à ce qu'elles rejettent dans le monde de la série/du film/du livre où evolue ce bad guy, ce qu'il représente moralement pour elles. Et éventuellement de leur proposer des modèles de rebelles "positifs" ou des héros positifs moins manichéens.
Quand on est ado, on voit bien que le monde est défectueux, donc on peut être tenté de refuser la morale qui perpétue souvent des oppressions (slut shaming, restrictions des positions occupées par les femmes, obligation de se conformer à un rôle, règles établies par les puissants etc.) Or, les bad boys fictionnels sont souvent entourés de bad girls bien plus "libérées" sur certains plans que les héroïnes (elles savent comprendre, ont le droit à une sexualité, ferment leur clapet aux hommes etc.), ça a de quoi tenter. C'est caricatural et extrême dans la représentation mais c'est aussi symbolique.
Cette impression de libération peut finir par transfert dans la vraie vie, même quand le bad boy impose un mode de vie traditionnel, on peut s'imaginer être libérée par procuration.

C'est exactement le gros problème. Les "bad girls" ne sont pas très aimées par le public, disons qu'elles font exactement les mêmes choses que le bad boy, elles seront détestées:
Donc je ne pense as qu'il soit d'identification. Sinon pourquoi rejeter les bad girls ?

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Je pense que le texte parle surtout de ce phénomène récurrent en ce qui concerne les séries, ce qui eut donner effectivement cette impression. Mais il y a d'autres problèmes: La narration est quasiment toujours du côté du bad boy, c'est assez édifiant en ce qui concerne Spike et sa tentative de viol contre Buffy (qui ne sera jamais évoqué par la suite). Quand elle se confie à Alex, celui-ci lui reproche d'être restée seule avec lui. Alors oui, Alex est un nice guy, mais néanmoins son point de vu n'est remis en cause par personne et amène donc le public à me considérer comme vrai.

Pour moi, le principe du bad boy est claire: L'amour d'une femme doit les sauver et les rendre "meilleur": Ces personnages sont joués par des acteurs attirants et commencent souvent comme antagoniste. Ce sont des personnes sûres d'elles et parfois assez narcissiques. Ces hommes se sont souvent montrés abusifs envers les femmes qui les attire. Il cherche la rédemtion à travers les personnages féminins
- Spike récupère son âme
- Elena est la rédemption de Damon
- Emma est la rédemption de Hook
- Christian et Anna de 50sog

C'est tellement bien intégré qu'il y a même des pressions des fans. Je ne regarde pas Agent of Shield mais apparemment énormément de fans shipaient Daisy et War, ma cousine en était choquée car Ward est
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et Daisy. Vous pouvez voir les détails sur ce tumblr: http://badrowboats.tumblr.com/post/142188151234/yet-youre-on-the-skyeward-tag-like-bruh

@Lilou la licorne
J'ai trouvé ce message dans Tumblr, je crois que le tag c'est "bad boy trope" :)

Mais moi ce qui m'a un peu perturbée, c'est que l'article évacue complètement la notion de nice guy, qu'on pourrait considérer comme a priori antithétique de celle du bad boy. Justement, le problème c'est que ce ne sont pas que les bad boys qui sont oppressifs. Des personnages d'apparence plus lisses, globalement perçus positivement et considérés comme "gentils" peuvent être tout aussi problématiques voire plus - "plus", en grande partie parce que les oppressions dont ils sont les auteurs passent inaperçues sous le vernis de la romance (ce qui est justement le propos du texte au sujet des bad boys). Dans une série ou autre, un mec qui tire une fille d'une mauvaise situation va souvent devenir un "mec bien" et voir tous ses abus excusés. Le type qui, contrairement au bad boy, aime la fille depuis le début sans lui être infidèle, passera pour le gentil alors même qu'il peut lui faire subir une jalousie toxique, la couper d'autrui, prendre des décisions à sa place, lui faire du chantage...
Là en vrac je pense à certains aspects de Ted Mosby, Rogue, Ross Geller, mais je dois en oublier beaucoup. Et ce qui est "marrant", c'est qu'autour d'eux gravitent parfois des personnages repoussoirs, au comportement vachement décrié, (Barney Stinson, Joey Tribbiani) qui "détournent" en quelque sorte l'attention et sur lesquels on se focalise ; alors que leur comportement n'est pas forcément plus oppressif ; simplement, il n'est pas excusé par l'Amûr, vu que ce sont des personnages de coureurs de jupon.
Je suis tout à fait d'accord, d'ailleurs j'évoquais Alex de Buffy mais c'est clair qu'il y en a d'autre. La personne qui a écrit ce billet se basait surtout sur son expérience personnelle avec des "vrais bad boys" comme quoi, ils ne changent jamais et son ressentiment envers les médias qui continuent de véhiculer cette image du "bad boy" romantique qui change par amour. Du coup, elle n'évoque pas du tout le "nice guy".
 
19 Septembre 2014
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Rennes
carlawn.wordpress.com
@Neverland90
Je suis entièrement d'accord avec toi (d'ailleurs, j'ai écrit un article sur mon blog pour raconter tout ce qui me dérange avec le personnage de Spike). Je rajouterai également que beaucoup de films/livres/séries nous servent des pseudos bad boy, qui ne sont en aucun cas de vrais contestataires, puisqu'ils profitent de tous les privilèges que la société leur offre. Le premier exemple qui me vient à l'esprit est celui de Christian Grey, qui est jeune, beau, blanc, riche etc. mais bon voilà on lui donne un côté sombre et torturé pour le rendre plus attirant/attachant. Bien sûr, on peut avoir des privilèges et être malheureux, mais le problème, c'est que souvent ces fictions se concentrent uniquement ou en majorité sur les problèmes de ses pauvres bad boys (souvent des mecs cis hétéros), au détriment d'autres personnages qui sont déjà moins avantagés, et qui en plus ont beaucoup moins de visibilité dans les médias en général.

J'ai l'impression que les bad boys qu'on nous présente ne font que se conformer au modèle idéal de masculinité valorisé notre société actuelle, c'est à dire être audacieux, impulsif, savoir prendre des initiatives et des risques, collectionner les conquêtes féminines, ne pas se laisser commander par les autres etc.
Donc pour beaucoup de personnages, ce n'est qu'une rébellion sur la forme et non sur le fond, et ça plaît aux jeunes, non pas parce qu'ils sortent des sentiers battus, mais au contraire parce qu'ils sont validés par la société.
 
23 Décembre 2012
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Moi, je pense que ce que tu dis correspond plutôt à "antihéros" car je place vraiment "bad boy" dans une catégorie spécifique. C'est vraiment personnel comme point de vu car j'assimile le terme "bad boy" vraiment à la pop culture et surtout à un cliché assez récent.
Oui c'est vrai que la frontière peut être fine et je comprends toutes les distinctions que tu fais qui se justifient totalement.
L'antihéros c'est l'inverse du héros, celui qui a des qualités contraires à celles du héros (ex: un mec dépressif qui s'ennuie dans sa vie, un type qui détruit tout autour de lui, celui qui veut l'échec de la morale etc.) alors que le bad boy c'est qui ne se conforme pas au comportement jugé moralement acceptable. Donc oui, c'est parfois dur de faire la distinction entre les deux, surtout si on a en plus la figure de l'antagoniste comme tu le démontres bien!

Ceci dit, le bad boy est quand même né bien avant le 21e siècle, ce n'est pas juste un produit de la pop culture d'aujourd'hui. C'est déjà comme ça qu'on décrivait Marlon Brandon à la fin des années 40 ou les héros de West Side Story dans les années 50. Donc pour moi, c'est un terme qui a quelques décennies et qui est appliqué à un concept qui n'a rien de nouveau.
C'est le mec pas fréquentable, celui dont on dit aux jeunes filles de se méfier. Typiquement, le motard en blouson noir dans les années 50 ou le cancre de la classe qui répond aux profs dans les années 90.
Dans les années 40-60, le bad boy est assez souvent un parallèle de la fille qui se sent étriquée dans sa vie, avec une famille qui la contrôle pour son bien. Les personnages de Marlon Brando and co sont souvent des "échappatoires" à une vie de conventions pour l'héroïne. Je trouve que c'est d'ailleurs un peu sexiste quand les critiques se bornent à dire que la fille recherche "une vie plus excitante". Quand j'étais jeune et que je regardais les vieux films de bad boy, j'avais surtout l'impression qu'elles avaient envie d'envoyer valser les injonctions à être la bonne fille pour se libérer d'un milieu qui leur imposait des contraintes sexistes. Sauf qu'elles n'avaient pas les outils pour l'analyser ainsi et tombaient donc sous le charme du premier mode de vie "différent" qu'elle croisait.
Ces bas boys-là ne sont pas nécessairement des antihéros mais ils peuvent effectivement l'être.
Ceci dit, je comprends que tu utilises une version très moderne de ce terme et plutôt appliqué aux univers "adolescents" (parce que le bad boy est quand même assez cliché et on le retrouve moins dans les univers adultes récents).

Mais pour moi si Dom Juan ne peut pas être classé comme un bad boy, je ne vois pas ce qu'est un bad boy :cretin: Il brise des coeurs, il se moque de l'autorité, il va à l'encontre de la loi... C'est le bad boy typique! Oui, peut-être que c'est anachronique de parler de bad boy chez Molière mais si on fait un film en mode reboot de Dom Juan avec les mêmes dialogues mais joué par des ados américains, ce sera clairement un bad boy :P

C'est exactement le gros problème. Les "bad girls" ne sont pas très aimées par le public, disons qu'elles font exactement les mêmes choses que le bad boy, elles seront détestées:
Je suis pas sûre là non plus. Si je parle de "bad girl" c'est vraiment l'équivalent du bad boy. Je ne parle pas de "la garce" qui pique le mec de l'héroïne ou fait des sales coups dans le dos des autres mais de la nana qui ne respecte pas les règles du jeu, a un sens de l'humour acerbe et quand même un peu de morale cachée c'est à dire qu'elle est capable d'héroïsme. La bad girl de Buffy par exemple c'est Faith et elle est méga-populaire!
Je connais pas super bien The Vampire Diaries parce que j'ai regardé seulement quelques épisodes dans le désordre mais est-ce que Katherine n'a pas régulièrement l'air plus cool qu'Elena?
Comme pour le bad boy, plus l'héroïne est "ennuyeuse" aka "conventionnelle", plus la bad girl va être populaire, parce que quand l'héroïne est aimée des fans, la bad girl retarde ses plans, d'où le fait que certains fans aient pu être hostiles à Faith dans Buffy, parce que Buffy était une héroïne populaire et peu conventionnelle pour son temps.
Je rajouterai également que beaucoup de films/livres/séries nous servent des pseudos bad boy, qui ne sont en aucun cas de vrais contestataires, puisqu'ils profitent de tous les privilèges que la société leur offre. Le premier exemple qui me vient à l'esprit est celui de Christian Grey, qui est jeune, beau, blanc, riche etc. mais bon voilà on lui donne un côté sombre et torturé pour le rendre plus attirant/attachant. Bien sûr, on peut avoir des privilèges et être malheureux, mais le problème, c'est que souvent ces fictions se concentrent uniquement ou en majorité sur les problèmes de ses pauvres bad boys (souvent des mecs cis hétéros), au détriment d'autres personnages qui sont déjà moins avantagés, et qui en plus ont beaucoup moins de visibilité dans les médias en général.
Alors pour moi, Christian Grey n'est ABSOLUMENT PAS un bad boy. Il répond même à pas mal de critères du beau parti, ce qui est quand même l'inverse du bad boy! Il est poli, beau, riche, privilégié, accepté par la société. La seule chose c'est qu'il a "une face sombre". Mais il correspond tout à fait au cliché de "l'homme idéal" en dehors de ça.
Dans les séries, les bad boys qui me viennent en tête ce sont : Pacey (Dawson), Drazic (Hartley Coeur à Vifs), Spike (Buffy), Chuck Bass (Gossip Girl), Lucas Hood (Banshee), Sawyer (Lost), Damon (Vampire Diaries), Daryl (saison 1 et 2 de Walking Dead, après il ne répond plus trop à la définition), Ryan (Newport Beach) etc.
Je connais pas trop l'histoire de Damon en détail mais à peu près tous les autres sont des parias de la société. Chuck Bass est certes riche et privilégié mais son propre milieu le méprise. Absolument PERSONNE n'aime Chuck Bass dans les premières saisons, et même à la fin de la série, très peu de personnages ont déclaré ouvertement leur affection pour lui en dehors de Blair, Lilly et Nate. C'est principalement parce qu'il fait des choses illégales (drogue, prostituée) qui sont présentées comme négatives, même dans son entourage pourtant pas si moral, et qu'il se moque ouvertement de l'autorité et de la puissance des autres (alors que les autres personnages respectent certaines règles du jeu ou font semblant).
La plupart des autres bad boys ont une famille dysfonctionnelle mais dans le sens "socialement mal vu" avec un ou les deux parents qui les négligent, ont des problèmes d'addiction, les ont laissés orphelins etc. Ils ont eux-mêmes des problèmes avec la Justice et/ou le système scolaire. Ils adoptent des comportements immoraux ou agressifs. Ils viennent souvent de milieux défavorisés ou moins favorisés que les gens autour d'eux. Jamais aucun parent de leur univers ne leur confierait joyeusement leur fille dès le départ.
Comme Marlon Brando ou les héros de West Side Story il y a 70 ans, les bad boys de série des années 90 à 2010 inspirent la méfiance, sont rejetés. Leur intrigue c'est souvent qu'ils ne bénéficient PAS des avantages de la société ou qu'ils ont été déclassés socialement mais que malgré la différence de milieux, ils séduisent la jeune fille de bonne famille. Après, ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas certains privilèges (le fait d'être cis et hétéros par exemple) mais ils sont rarement confrontés à des personnages gay ou trans...
Le bad boy n'est pas nécessairement contestataire ou en tout cas, il ne s'en rend pas nécessairement compte mais malgré tout, le seul fait qu'il demande à être respecté et accepté EST assez souvent contestataire dans son univers. Et je pense que beaucoup d'adolescentes peuvent se reconnaitre là-dedans.

Pour en revenir à 50 Shades, le principe du bad boy c'est quand même qu'il est clairement identifiable comme "attention mauvais garçon!", l'adolescente qui l'adule sait que ce n'est pas un choix "approuvé". Alors qu'un personnage comme Christian Grey rassemble tous les éléments du respectable en dehors de ses pratiques sexuelles, et c'est là où une lecture peu critique de ses aventures peut être néfaste.
Aussi la différence dans la relation amoureuse c'est que Christian Grey peut avoir toutes les filles et il choisit l'héroïne : elle est donc valorisée par ce choix. Elle repaye ce privilège en le rendant heureux. En revanche, le bad boy ne peut pas avoir toutes les filles qu'il veut puisqu'il jouit d'une très mauvaise réputation, c'est juste que l'héroïne sait voir au-delà des apparences premières et gomme ses côtés bad boy en le prenant sous son aile.

Après, je suis d'accord que ça peut donner un syndrome de l'infirmière à certaines filles mais je trouve ces intrigues du bad boy assez franches au final. Le paria de la société dont le coeur peut fondre est un total fantasme et je suis pas sûre que les ados vont se jeter dans les bras du premier dealer ou du premier ex-détenu parce que les séries les ont fait rêver avec ce genre de profils, à mon avis la distinction est assez nette avec la réalité (bon après, les ados peuvent être extrêmes et même chercher désespéremment à rencontrer un vampire hein donc ce que je dis n'est pas absolu :yawn: - et je précise qu'un ex-détenu a parfaitement le droit à l'amour mais je doute très franchement qu'il attirera une horde de jeunes filles de bonnes familles inspirées par Lost ou Banshee).
En revanche, les injonctions marquées en lettres subliminales dans des histoires comme celle de 50 Shades ou dans les intirgues de violences sexuelles qui ne sont jamais présentées de façon critiques comme celle Buffy/Spike ou Caroline/Damon, là oui, je suis entièrement d'accord, ça peut influencer durablement les esprits parce qu'il n'y a pas de discours qui contrebalance dans l'oeuvre elle-même.

Mais bon, après l'auteur de l'article original se référait peut-être exactement à la même chose que moi. Du coup, peut-être qu'il y a une sorte de malentendu parce que son terme "bad boy" englobe les mecs au comportement abusif plutôt que les mecs jugés "mauvais garçons" par la bonne morale ;)
 
9 Mars 2014
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Oui c'est vrai que la frontière peut être fine et je comprends toutes les distinctions que tu fais qui se justifient totalement.
L'antihéros c'est l'inverse du héros, celui qui a des qualités contraires à celles du héros (ex: un mec dépressif qui s'ennuie dans sa vie, un type qui détruit tout autour de lui, celui qui veut l'échec de la morale etc.) alors que le bad boy c'est qui ne se conforme pas au comportement jugé moralement acceptable. Donc oui, c'est parfois dur de faire la distinction entre les deux, surtout si on a en plus la figure de l'antagoniste comme tu le démontres bien!

C'est sûrement de là que vient toute la confusion parce que pour moi aussi un antihéro ne se conforme pas à un comportement jugé moralement acceptable. Ou en tout cas, il a un comportement qui dévie de la norme sociétal:hesite:

Ceci dit, le bad boy est quand même né bien avant le 21e siècle, ce n'est pas juste un produit de la pop culture d'aujourd'hui. C'est déjà comme ça qu'on décrivait Marlon Brandon à la fin des années 40 ou les héros de West Side Story dans les années 50. Donc pour moi, c'est un terme qui a quelques décennies et qui est appliqué à un concept qui n'a rien de nouveau.
C'est le mec pas fréquentable, celui dont on dit aux jeunes filles de se méfier. Typiquement, le motard en blouson noir dans les années 50 ou le cancre de la classe qui répond aux profs dans les années 90.
Dans les années 40-60, le bad boy est assez souvent un parallèle de la fille qui se sent étriquée dans sa vie, avec une famille qui la contrôle pour son bien. Les personnages de Marlon Brando and co sont souvent des "échappatoires" à une vie de conventions pour l'héroïne. Je trouve que c'est d'ailleurs un peu sexiste quand les critiques se bornent à dire que la fille recherche "une vie plus excitante". Quand j'étais jeune et que je regardais les vieux films de bad boy, j'avais surtout l'impression qu'elles avaient envie d'envoyer valser les injonctions à être la bonne fille pour se libérer d'un milieu qui leur imposait des contraintes sexistes. Sauf qu'elles n'avaient pas les outils pour l'analyser ainsi et tombaient donc sous le charme du premier mode de vie "différent" qu'elle croisait.
Ces bas boys-là ne sont pas nécessairement des antihéros mais ils peuvent effectivement l'être.
Ceci dit, je comprends que tu utilises une version très moderne de ce terme et plutôt appliqué aux univers "adolescents" (parce que le bad boy est quand même assez cliché et on le retrouve moins dans les univers adultes récents).

Je comprends mieux, oui c'est vrai qu'on parle de "mauvais garçon" en français.
Je trouve la phrase soulignée vraiment intéressante, il faudrait que je revois certains vieux films mais il y a en fait peut-être une différence dans l'écriture des bad boy entre avant et maintenant. Si avant, un bad boy pouvait être un déclencheur pour envoyer valser les injonctions à être une bonne fille, j'ai l'impression que ce concept a été renversé pour donner l'impression que des "bonnes filles" peuvent sauver le bad boy, peuvent jouer un rôle dans sa rédemption. Mais comme tu le soulignes ce cliché est très présent dans l'univers des adolescents. Du coup c'est vrai que lorsque je parle de bad boy, je met en avant le fait que l'amour d'une femme lui sert de rédemption et le pousse à devenir meilleur.

Mais pour moi si Dom Juan ne peut pas être classé comme un bad boy, je ne vois pas ce qu'est un bad boy :cretin: Il brise des coeurs, il se moque de l'autorité, il va à l'encontre de la loi... C'est le bad boy typique! Oui, peut-être que c'est anachronique de parler de bad boy chez Molière mais si on fait un film en mode reboot de Dom Juan avec les mêmes dialogues mais joué par des ados américains, ce sera clairement un bad boy :P

Pour moi, c'est vraiment et surtout un antihéros, surtout qu'il a tout de même tuer quelqu'un au cour d'un duel si je me souviens bien. C'est tout de même un peu au-delà de la contestation des autorités vu qu'en plus il me semble qu'il ne respecte pas du tout la mémoire de cette personne.

Je suis pas sûre là non plus. Si je parle de "bad girl" c'est vraiment l'équivalent du bad boy. Je ne parle pas de "la garce" qui pique le mec de l'héroïne ou fait des sales coups dans le dos des autres mais de la nana qui ne respecte pas les règles du jeu, a un sens de l'humour acerbe et quand même un peu de morale cachée c'est à dire qu'elle est capable d'héroïsme. La bad girl de Buffy par exemple c'est Faith et elle est méga-populaire!
Je connais pas super bien The Vampire Diaries parce que j'ai regardé seulement quelques épisodes dans le désordre mais est-ce que Katherine n'a pas régulièrement l'air plus cool qu'Elena?
Comme pour le bad boy, plus l'héroïne est "ennuyeuse" aka "conventionnelle", plus la bad girl va être populaire, parce que quand l'héroïne est aimée des fans, la bad girl retarde ses plans, d'où le fait que certains fans aient pu être hostiles à Faith dans Buffy, parce que Buffy était une héroïne populaire et peu conventionnelle pour son temps.

En fait, j'ai remarqué que ces personnages ont souvent une popularité "postérieure" à la série ou à leurs apparition. Parce que, je ne peux pas dire en notion quantitative en ce qui concerne Faith mais concernant Katherine, elle était détestée. Déjà, le bon slut-shaming à son encontre, le fait aussi que justement elle a manipulé Damon (elle a aussi hypnotiser son frère ce qui revient à un viol en fait mais ça a été rarement évoqué car les gens et surtout les fans pensent qu'un homme ne peut pas être violé). On remarque d'ailleurs que Katherine n'est jamais excusée pour ce qu'elle fait, la trame narrative est clairement contre elle et montre que ses actions sont mal. Et pourtant, son histoire est tragique largement plus tragique que celle de Damon. Je compare ces deux personnages parce qu'ils se ressemblent un peu au niveau de ce qu'ils ont fait, la seule différence c'est que la narration est vraiment du côté de Damon.

On remarque un peu la même chose pour Faith et Spike. Il est vrai qu'ils ne se ressemblent pas du tout, mais les actions de Faith sont montrées comme étant mal. Celles de Spike quand il se met à épier Buffy, à lui voler des sous-vêtement limite il y a parfois un côté "ridicule" ou "comique" qui ressort en fait on ne sent pas de dangerosité. Et tandis que Faith sera jugée pas fiable même lorsqu'elle vient aider Buffy dans la saison 7, Spike aura la confiance totale de Buffy.

Je trouve cette différence de traitement et de narration très sexiste et évidemment ça n'amène pas les fans à apprécier les "bad girls". Les actions des bad boy sont limites normaliser mais ce n'est pas vrai concernant les bad girl.




Alors pour moi, Christian Grey n'est ABSOLUMENT PAS un bad boy. Il répond même à pas mal de critères du beau parti, ce qui est quand même l'inverse du bad boy! Il est poli, beau, riche, privilégié, accepté par la société. La seule chose c'est qu'il a "une face sombre". Mais il correspond tout à fait au cliché de "l'homme idéal" en dehors de ça.
Dans les séries, les bad boys qui me viennent en tête ce sont : Pacey (Dawson), Drazic (Hartley Coeur à Vifs), Spike (Buffy), Chuck Bass (Gossip Girl), Lucas Hood (Banshee), Sawyer (Lost), Damon (Vampire Diaries), Daryl (saison 1 et 2 de Walking Dead, après il ne répond plus trop à la définition), Ryan (Newport Beach) etc.
Je connais pas trop l'histoire de Damon en détail mais à peu près tous les autres sont des parias de la société. Chuck Bass est certes riche et privilégié mais son propre milieu le méprise. Absolument PERSONNE n'aime Chuck Bass dans les premières saisons, et même à la fin de la série, très peu de personnages ont déclaré ouvertement leur affection pour lui en dehors de Blair, Lilly et Nate. C'est principalement parce qu'il fait des choses illégales (drogue, prostituée) qui sont présentées comme négatives, même dans son entourage pourtant pas si moral, et qu'il se moque ouvertement de l'autorité et de la puissance des autres (alors que les autres personnages respectent certaines règles du jeu ou font semblant).
La plupart des autres bad boys ont une famille dysfonctionnelle mais dans le sens "socialement mal vu" avec un ou les deux parents qui les négligent, ont des problèmes d'addiction, les ont laissés orphelins etc. Ils ont eux-mêmes des problèmes avec la Justice et/ou le système scolaire. Ils adoptent des comportements immoraux ou agressifs. Ils viennent souvent de milieux défavorisés ou moins favorisés que les gens autour d'eux. Jamais aucun parent de leur univers ne leur confierait joyeusement leur fille dès le départ.
Comme Marlon Brando ou les héros de West Side Story il y a 70 ans, les bad boys de série des années 90 à 2010 inspirent la méfiance, sont rejetés. Leur intrigue c'est souvent qu'ils ne bénéficient PAS des avantages de la société ou qu'ils ont été déclassés socialement mais que malgré la différence de milieux, ils séduisent la jeune fille de bonne famille. Après, ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas certains privilèges (le fait d'être cis et hétéros par exemple) mais ils sont rarement confrontés à des personnages gay ou trans...
Le bad boy n'est pas nécessairement contestataire ou en tout cas, il ne s'en rend pas nécessairement compte mais malgré tout, le seul fait qu'il demande à être respecté et accepté EST assez souvent contestataire dans son univers. Et je pense que beaucoup d'adolescentes peuvent se reconnaitre là-dedans.

Ah d'accord, mais Christian Grey si j'ai bien compris à eu aussi une enfance "torturée" et il a des pratiques sexuelles allant à l'encontre de la morale. Apparemment, l'héroïne voyait ça comme une sorte de maladie ? (je n'ai lu que les critiques donc du coup je ne suis pas sûre). Et pourtant, c'est lus fort que moi mais je le vois comme un bad boy à cause de cette histoire d'amour rédempteur.

Pour en revenir à 50 Shades, le principe du bad boy c'est quand même qu'il est clairement identifiable comme "attention mauvais garçon!", l'adolescente qui l'adule sait que ce n'est pas un choix "approuvé". Alors qu'un personnage comme Christian Grey rassemble tous les éléments du respectable en dehors de ses pratiques sexuelles, et c'est là où une lecture peu critique de ses aventures peut être néfaste.
Aussi la différence dans la relation amoureuse c'est que Christian Grey peut avoir toutes les filles et il choisit l'héroïne : elle est donc valorisée par ce choix. Elle repaye ce privilège en le rendant heureux. En revanche, le bad boy ne peut pas avoir toutes les filles qu'il veut puisqu'il jouit d'une très mauvaise réputation, c'est juste que l'héroïne sait voir au-delà des apparences premières et gomme ses côtés bad boy en le prenant sous son aile.

Mais en fait de nos jours, j'ai l'impression que le bad boy a des tas de conquête, non ?
Mais c'est clair que l'héroïne est valorisée parce que Christian Grey, ça c'est certain. C'est même le sujet de l'histoire.

Après, je suis d'accord que ça peut donner un syndrome de l'infirmière à certaines filles mais je trouve ces intrigues du bad boy assez franches au final. Le paria de la société dont le coeur peut fondre est un total fantasme et je suis pas sûre que les ados vont se jeter dans les bras du premier dealer ou du premier ex-détenu parce que les séries les ont fait rêver avec ce genre de profils, à mon avis la distinction est assez nette avec la réalité (bon après, les ados peuvent être extrêmes et même chercher désespéramment à rencontrer un vampire hein donc ce que je dis n'est pas absolu :yawn: - et je précise qu'un ex-détenu a parfaitement le droit à l'amour mais je doute très franchement qu'il attirera une horde de jeunes filles de bonnes familles inspirées par Lost ou Banshee).
En revanche, les injonctions marquées en lettres subliminales dans des histoires comme celle de 50 Shades ou dans les intirgues de violences sexuelles qui ne sont jamais présentées de façon critiques comme celle Buffy/Spike ou Caroline/Damon, là oui, je suis entièrement d'accord, ça peut influencer durablement les esprits parce qu'il n'y a pas de discours qui contrebalance dans l'oeuvre elle-même.

C'est exactement ça que je veux dire. Après c'est ce qui est souligné dans le message du Tumblr c'est que cette femme était tombé sur de "vrai" bad boy et pensait qu'ils changeraient, or ça n'a pas été le cas. Du cou, elle en éprouve une très grande rancoeur envers les médias qui propagent ce type de personnages sans contrebalancé leurs actes et en leur donnant raison. Je trouve ça aussi intéressant que lors de violence conjugale, beaucoup de femmes pensent que leur mari changera pour elles ou pour leur enfant, or ce n'est que rarement le cas. Et moi, j'y vois un lien avec ce type de personnage qu'on nous fait apprécier durant notre adolescence, moment ou on est un peu en construction et ce qui peut arriver ensuite.

En fait finalement, c'est peut-être plus le syndrome de l'infirmière qui est dangereux que le cliché du "bad boy". Pourtant, je suis vraiment d'accord avec l'article qui concerne Spike (du blog de @Carlawn) la narration le concernant est problématique et c'est aussi le cas dans énormément de séries.
 

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