Ce que j'ai vécu ce matin :
Ce matin en sortant de l'hôpital, au portique de sécurité :
moi, au vigile :
- je peux sortir par là ?
- non.
- où est la sortie piétonne s'il vous plaît ?
- y en n'a pas.
À ce moment là, je n'ai dormi qu'une heure dans la nuit, et je veux simplement rentrer chez moi. Comprenant qu'il me drague (à la manière d'un harceleur, en me bloquant le passage, et le regard sans équivoque).
- ... Tant pis, je vais passer par là quand même, je suis là depuis cinq heures du matin, je veux rentrer.
- oh vous étiez là pour quoi ?
- l'accouchement d'une amie.
- ah ça c'est toujours magnifique.
- sans doute.
Je m'éloigne, cherchant le métro, il sort de l'hôpital et me dit :
- et vous, c'est pour quand les bébés ?
- pas pour maintenant, je suis trop jeune, j'ai pas envie.
- ah, c'est la peur ça

.
- non, j'ai pas envie, et j'ai le droit. Et j'en n'aurai peut être pas, parce que j'ai pas envie d'avoir d'enfants c'est tout. Chaque femme fait ce qu'elle veut.
- aaahh, vous dites ça maintenant parce que vous avez peur, mais vous verrez plus tard.
Je suis partie sans me retourner.
Apparemment il est normal de discourir sur la fonctionnalité de l'utérus d'une inconnue en se croyant tout à fait légitime. C'est intéressant.
Et il est impossible d'être mue par le désir ou l'absence de désir d'être fécondée, nous sommes naturellement, instinctivement le réceptacle qui fera de nous une femme accomplie, ou non.
J'attends le jour où un homme rapportera qu'une femme l'a arrêté dans la rue pour s'enquérir de la vitalité de ses couilles, et le cas échéant, le traiter de lâche.
Il ne comprenait pas que l'on puisse vouloir des enfants plus tard mais pas maintenant, ou bien qu'on ne s'intéresse pas à la question car elle n'est pas d'actualité, sans que ça n'ait aucun rapport avec le sentiment de peur.