@Multicolorielle Je suis totalement d'accord avec cet article, montrer la prostitution comme une grande liberté de la femme (ou autre) comme on le fait parfois dans les milieux féministes j'ai toujours trouvé que c'était du foutage de gueule... D'habitude on est les premier.ères à parler de l'importance des systèmes au sein de la société (sexisme, racisme etc), et c'est évident que la prostitution (essentiellement des femmes au service des hommes) reflète ce système sexiste, tout comme la majeure partie de la pornographie. C'est absurde de reconnaître l'existence du sexisme en tant que système, des hommes en tant que classe dominante et des femmes en tant que classe dominée, et de passer à la trappe cette analyse en ce qui concerne la prostitution (alors que c'est une des formes les plus anciennes d'exploitation des femmes par leur corps).
Mais non maintenant si on critique la prostitution on est "putophobe", lolilol ! Et si on trouve qu'il y a des choses critiquables dans la pornographie bientôt on pourra plus le dire parce que c'est "pornographobe" peut-être ?
Il y a sérieusement des gens qui sont totalement ok avec la prostitution et qui ne voient pas les gros soucis de sexisme et d'exploitation qu'il peut y avoir derrière ?
J'ai une info : on peut totalement respecter les personnes prostituées, vouloir défendre leurs droits et les aider à avoir les meilleures conditions de vie possibles, tout en critiquant le système de la prostitution et tout ce qu'il compte de problématique. Tout comme on peut défendre les droits des femmes qui bossent dans la pornographie, ET critiquer le système de la pornographie en ce qu'il a de sexiste et de problématique.
On est bien d'accord qu'il y a des femmes qui le choisissent librement et à qui ça convient, tant mieux pour elles ! Mais comme dit précédemment : c'est une (toute) petite minorité. Et pendant ce temps des femmes pauvres doivent subir ces "viols tarifés" et souffrir, en plus de se faire silencier par des associations """féministes""" qui ne retiennent que ce qui les arrange : la prostitution comme libération, celles qui le vivent bien, pour qui c'est un libre choix et qui ne sont pas en situation de précarité... Encore une fois : tant mieux pour ces personnes-là. Mais celles qui ont la priorité, c'est celles qui en grande majorité se voient imposer ça et en souffrent, non ? Il me semble qu'on doit d'abord penser aux intérêts des personnes qui sont en difficulté et en situation de souffrance.
Au lieu d'être dans l'idéologie il faut être dans le concret : si on a un grand nombre de personnes qui souffrent d'une situation merdique on se débrouille pour les aider, c'est tout. Premier truc à faire : que chacun.e puisse décider (sans contrainte économique ou autre) s'il/elle souhaite vraiment exercer ce métier et s'il/elle n'en souffre pas. Parce qu'on peut toujours nous sortir une idéologie comme quoi le sexe c'est anodin et ça devrait être un métier comme un autre, bah ça dépend énormément des personnes et beaucoup peuvent très mal le vivre. Tout le monde n'a pas envie de coucher avec des inconnus (plus ou moins respectueux et attirants) pour de l'argent. Vous imaginez la souffrance de coucher avec quelqu'un que vous ne désirez pas, tout ça parce que vous n'avez pas le choix ? Vous imaginez la souffrance quand vous vous forcez à avoir une relation sexuelle, pour une raison pour une autre ? Ca ressemble beaucoup à du viol... Normal, puisque c'en est.
Puisqu'on parle de viol et de consentement, est-ce qu'on peut vraiment dire qu'il y a du consentement à la relation sexuelle quand une personne est en situation de précarité ? Il me semble que ces temps-ci on n'hésite pas à dire que le véritable consentement, c'est quand on souhaite la relation sexuelle, pas quand on la subit. Et que la question des rapports de force joue beaucoup : une employée qui a des relations sexuelles avec son patron parce qu'elle pense qu'elle n'a pas le choix, que c'est le seul moyen de pas se faire virer/d'avoir un avancement, etc, on est d'accord qu'on est dans une relation de pouvoir abusive. La prostitution aussi c'est une question de rapport de force : généralement c'est l'homme qui paie, et c'est la femme qui est (souvent) en situation de précarité et qui accepte la relation sexuelle pour le plaisir de l'homme (parce que oui je doute qu'on se concentre beaucoup sur le plaisir des femmes hein). Si on se force à subir une relation sexuelle pour de l'argent, pour payer les vêtements des gosses, parce qu'on pense qu'on n'a pas le choix, parce qu'on pense que de toute façon c'est le seul métier auquel on ait accès... Bah c'est plus du consentement. CQFD. Et ça, pour ce que j'ai pu lire le sujet en termes de statistiques ou autre, c'est la grande majorité des cas dans la prostitution. Ce qui revient à dire que la grande majorité des relations sexuelles dans la prostitution... sont des viols tarifés.
Après perso j'ai pas de solution miracle, je pense que c'est le système dans sa globalité qui doit être revu : comment on peut en arriver à ce que des personnes soient obligées de se prostituer pour vivre décemment ? Il y a peut-être un souci niveau répartition des richesses ?(hum hum, capitalisme !) Et comment on peut empêcher les abus, l'exploitation par des macs ? Pour moi c'est surtout sur ça qu'on devrait travailler en priorité.