@LittleCerys Je suis d'accord qu'un homme peut évidemment avoir des paroles beaucoup plus censées qu'une autre femme vis à vis du sexisme (pour prendre une comparaison un peu extrême, Marine Le Pen vs Denis Colombi, sociologue, par exemple). Mais il reste que, pour moi, une femme reste beaucoup plus à même de parler du sexisme parce qu'elle le vit tout simplement.
Je ne suis absolument pas d'accord au sujet du "sexisme anti hommes". Oui les hommes sont aussi enfermés dans des rôles genrés (qui découlent du patriarcat hein rappelons le), mais je ne vois pas en quoi c'est source d'inégalités, en tous cas certainement pas vis à vis des femmes. Ok les hommes ressentent certainement de la pression par rapport à toutes les normes de virilité auxquelles il faut qu'ils se conforment et tout ce que ça sous-entend, mais ça ne leur retire absolument pas tous les privilèges qu'ils ont dans cette société. Ils restent en position de domination. Y a qu'à voir les stats des violences envers les femmes à travers le monde pour comprendre très rapidement la situation (et je rappelle aussi que quand un homme subit un viol, c'est en groooosse majorité un viol commis par un autre homme).
Ensuite plus tard dans ton message tu parlais d'une femme qui n'aurait subi qu'une situation de harcèlement dans sa vie qui pour toi ne serait pas moins légitime à parler de sexisme qu'une autre qui en aurait subi beaucoup. Evidemment que oui, parce que le sexisme ne se résume pas aux situations de harcèlement, donc cette femme peut très bien n'avoir subi qu'une situation de harcèlement et en même temps faire l'expérience du sexisme dans pleins d'autres aspects de sa vie, rien que le constater dans le discours des médias ou de son entourage par exemple, dans les jugements qu'elle ressent sur sa sexualité, sur sa maternité ou que sais-je.
Personnellement je n'irai pas dire à un homme qu'il n'a pas le "droit" de se dire féministe, il fait bien ce qu'il veut. Mais je me méfie toujours des hommes qui se revendiquent féministes pour plusieurs raisons :
- déja parce qu'ils peuvent n'en avoir rien à faire et ça peut juste être un moyen de pécho
- ensuite parce qu'ils peuvent avoir tendance à faire du "mansplaining" c'est-à-dire expliquer aux femmes ce qu'est ou n'est pas le sexisme et comment elles sont censées le vivre, ou à accaparer la parole lorsqu'on parle de problématiques propres aux femmes, d'où l'utilité de réunions non-mixtes
- et enfin parce qu'un homme peut très bien être acquis à la cause du féminisme parce qu'inconsciemment il en perçoit des bénéfices pour lui par certains aspects (par exemple, le sujet de la contraception ça ne fait pas trop débat, même au sein d'hommes non féministes, parce que ça les arrange bien quelque part, d'ailleurs on entend souvent le discours "le féminisme c'était bien avant quand on parlait d'IVG et tout ça c'était utile mais maintenant ça sert plus à rien les féministes d'aujourd'hui sont hystériques parce qu'elles s'excitent pour rien avec le "mademoiselle" ou le manspreading..."), mais soudainement se révéler être très intolérant sur les aspects qui font plus débats et qui ne lui apportent pas d'avantages (les réunions en non-mixité par exemple).
Et enfin pour ton paragraphe sur ton amie et
Voyage au bout de la nuit, je ne vais pas argumenter parce que je ne l'ai pas lu (même si je pense qu'il est tout à fait possible d'être à la fois misanthrope et particulièrement misogyne), mais je ne vois pas en quoi ça démontre quoi que ce soit puisque ton amie n'est pas la porte parole du féminisme, elle ne représente pas toutes les féministes de la terre. Le féminisme n'a pas une seule voix loin de là.