anthrax;4778249 a dit :En général on nous apprend que voler c'est mal, que tuer les gens ça se fait pas, que tel ou tel truc est illégal/moralement répréhensible.
Est-ce que ça empêche les gens de commettre ces actes? Que nenni.
Tu peux éduquer autant de gens que tu veux, aussi fort que tu veux, il y aura toujours des violeurs, des agresseurs et des vieux pervers à l'oeil lubrique. C'est moche, mais c'est comme ça.
Pour la miss et son SD, je comprend où tu veux en venir, que ça remet la responsabilité sur les femmes et culpabilise les 'plus faibles', mais je trouve que ça va chercher un poil loin, pour le coup. On lui a demandé une solution et effectivement, pouvoir se défendre au cas où en est une. (je précise: une solution parmi tant d'autres, pas LA solution). Je suis toujours aussi mitigée par cette histoire. Parce qu'autant je supporte pas le slut-shaming et le victim-blaming, autant la dans cette histoire j'ai du mal à en voir.
Par rapport à ton premier paragraphe, si on est parfaitement honnête, oui y a toujours des crimes et des délits mais certes je sais pas où t'habite mais on peut quand même dire qu'en France, le discours préventif fonctionne bien.
J'habite à côté d'un pays où l'année dernière, ya deux Français qui se sont faits cramer vifs sur une plage sur la base de simples rumeurs. Ce n'est pas un événement isolé, la truc isolé c'est que c'étaient des Français mais le massacre public par la foule sans réaction des forces de l'ordre, ça arrive quasi tous les jours dans divers endroits du pays.
Donc si si, en France, avoir des mesures dissuasives, encourager les mentalités à trouver choquant d'assassiner des gens même s'ils "le méritent" potentiellement, créer un environnement où la population a l'impression que certains crimes sont bien gérés par les autorités, ça a carrément de l'effet pour faire du pays un endroit plus ou moins safe où bien sûr, il y a toujours des gens qui tuent et qui volent, mais où ils ne le font pas dès qu'ils sont en colère.
Et même si une grande proportion des ados et des enfants ont volé des trucs dans les magasins un jour (une barrette, un T-shirt etc), ils ont tous plus ou moins entendu leurs parents les engueuler à ce sujet ou un ami leur dire "ça se fait pas". Aujourd'hui, si la majorité des ados qui ont un jour volé ne volent plus, c'est non seulement parce qu'ils ont peur de se faire choper mais aussi parce que dans leur tête, une voix leur dit "arrête, ça ne se fait pas" ou "pense au marchand à qui tu voles".
La loi, la moralité, ça empêche bien les gens de commettre leurs crimes.
Maintenant, si le viol sur les campus, c'était seulement le fait de quelques vieux pervers lubriques irrécupérables, on aurait déjà fait du progrès. Le problème c'est que ce n'est pas le cas : c'est le fait d'étudiants "normaux" qui considèrent que les étudiantes sont des salopes qui l'ont bien cherché ou qui se sentent autorisés à agir en toute impunité par leur environnement.
Et le viol sur les campus, c'est comme le viol en général, ça n'arrive pas majoritairement dans les allées sombres derrière un buisson par un violeur en série, ça arrive dans des fêtes, dans une chambre universitaire etc. par des gens familiers. Là où les cours d'auto-défense ne sont pas forcément très efficaces.
Et le problème aussi, c'est que généralement, l'administration des facs ne voient pas trop le souci ou ce qu'elles devraient faire pour éviter les viols, et ont une très énorme tendance à douter de la parole des victimes voire même à continuer à accueillir dans le même établissement que sa victime un étudiant reconnu coupable de viol! Du coup, le coup des cours d'auto-défense est un peu malvenu dans le contexte.
Ici, c'est carrément un problème culturel et social, pas un problème de pervers un peu taré qu'on ne peut pas changer.
Je pense que ce qui a choqué dans le discours de la Miss c'est qu'elle reprend spontanément un discours trop courant qui est déjà trop vu comme la solution miracle alors que ça ne traite pas le problème à source... et que du coup, ça ne va pas le résoudre.
Imaginons une fac classée "hauts risques incendie" par les pompiers parce que le système électrique fait des courts-circuits régulièrement, que les systèmes d'aération et d'évacuation ne sont plus aux normes et qu'il y a des matériaux à haut risque inflammable... et que la miss suggère de résoudre le problème en achetant plus d'extincteurs : ça parait hyper dérisoire!
Ok, ça peut aider à étouffer un début de feu si on arrive à bien s'en servir au bon moment. Mais il y a des tas d'endroits où ça peut prendre sans personne pour réagir autour, et des tas de personnes qui au moment d'utiliser l'extincteur, seront paniqués et n'arriveront pas à le faire.
En attendant, le bâtiment reste à haut risque et tant qu'on ne se dira pas que c'est tout simplement le bâtiment qui pose problème et dont il faut s'occuper... le risque d'incendie restera toujours élevé.
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