@destynova , @angelten-richard-ii
Pour le texte essentialiste cité :
Ce n’est pas compliqué, comme Angel ten l’a dit, ces 97 % vient tout simplement la fraction 45/46= 0.97.
Il partent du principe que la seule différence entre un homme et une femme c'est le gène le 2eme gène chromosomique sexuel,
ainsi ce qui est commun serait : 45 chromosomes communs sur 46 , 45/46=97.8% et que la différence c'est le chromosome X Y soit 1/46=2.17%
Sauf que c’est faux et archi faux
Le procédé malhonnête consiste à sortir ce chiffre de 97.8 % "comme s'il provenait d'une étude sérieuse, prouvé scientifiquement" et de se demander mais d'où vient donc la différence ... "oh la la je vais faire une thèse dessus" . Alors que leur thèse c'est justement ce chiffre.
Hypothèse de départ posée comme découverte scientifique prouvée et irréfutable, et thèse qui consiste à devenir d’où vient l’écart (qu’ils ont eux-mêmes inventé !)
Alors que c’est leur thèse qui donne ce chiffre ridicule. Et complétement faux par ailleurs.
Je dis ridicule car complétement débile et simpliste et cliché comme toute les théories essentialistes de merde. C'est purement malhonnête, non scientifique et complétement biaisé.
se servir d’un procédé intellectuel malhonnête et fallacieux pour vendre des putains de livre de merde foireux qui ne servent que de base sexiste est ignoble, et devrait être interdit >___>.
Je me moque volontiers des essentialistes mais je suis vraiment très allergique aux essentialistes qui utiliser de la fake science pour faire justifier leur théories fumeuses.
Je suis déjà allergique aux essentialistes, mais alors cette catégorie-là, elle est juste hors concours.
Je vais tacher de vous expliquer en quoi c’est nawak.
Ces escrocs essentialistes à la pensée magique oublient : les bases de la génétique
Tentative de vulgarisation, j’espère que je vais être claire.
Quelques bases de génétique :
- nous avons des paires de chromosomes (et ce n’est pas pour rien). Les chromosomes sexuels sont appelé gonosomiques et les non-sexuels, autosomiques.
-un chromosome est fait de gènes
- pour chaque gène nous possédons un à deux allèles (version du gène)hérités chacun des gamètes à 23 chromosomes de nos parents biologique. La présence des deux peut avoir une influence, la présence d’un seul aussi, la présence d’aucun aussi. La présence d’allèles supplémentaires dans le cas des anomalies chromosomiques peut évidemment également avoir une influence.
-le rôle des gènes :
--Une partie des gènes, on ne sait pas à quoi elle sert.
--Certains servent de sécurité de copie en entourant les parties qui vont servir, les gènes actifs.
--La grande partie des gènes actifs ne codent pas pour des protéines mais de servent de régulateur pour les gènes codant pour des protéines, en favorisant ou non l’expression de ces gènes de diverses manières. L’expression d’un gène= fabrication d’ARN (transcription) qui va coder la fabrication des protéines.
--Les gènes codant pour la fabrication de protéines au final ne sont au nombre de 20 000 (estimations entre 10 et 30 000).
--Un gène codant pour une protéine va agir dans l’expression d’un caractère.
--Chaque caractère est l’expression de plusieurs gènes, rare sont les caractères issu de l’expression d’un seul gène.
Il faut ensuite ajouter le même mécanisme pour l’adn mitochondrial ! Qui diffèrent pour les individus et qui se transmet par la mère et dont le taux de mutation est assez élevé.
Voilà pour quelques généralités génétiques.
En ce qui concerne l’expression des gènes codant:
il n'y a pas de pré-carré autosomique/gonosomique et caractère sexuel/non sexuel
Tout le monde met la main à la pâte! Les chromosomes sexuels ne sont pas les seuls à s'occuper des caractères sexuels !
--Des gènes autosomiques codent des protéines qui sont à l'œuvre pour favoriser ou non et/ou réguler ou non l'expression de protéines issue de l'expression de gêne gonosomiques.
Par exemple : les cas d'infertilité/diminution de l'infertilité dans le cas de la Trisomie 21
(ses XY vont très bien mais c'est le 21 qui est en triple exemplaire et cela va avoir des conséquence sur la fertilité)
- et inversement certains gènes gonosomiques codent des protéines qui vont être impliqué dans l'expression et la régulation de gènes dans les chromosomes autosomique.
par exemple : dans les anomalies de chromosomes sexuels 47,XXX, 47,XXY, 47,XYYX, 46,X0, 46,Y0 48,XXXY, 48,XXYY et 49,XXXXY etc. (en théorie beaucoup de caryotypes sont possibles, mais leur viabilité et leur reproduction sont plus problématiques)
dans les cas "extrêmes" (plus de 3 gonosomes) la présence sur-numéraire d'un chromosome sexuel peut mettre en péril la viabilité de l'embryon, voire de l'enfant s'il arrive à terme.
-Pour un seul caractère il faut plusieurs gènes :
Le plus simple étant 1 gène 1 caractère., mais c’est rare. En général plusieurs gènes sont liés l’apparition ou non d’un caractère.
Pour que ça marche finalement, c’est tout un bordel :
-une grosse machinerie bien huilée testée et évoluée sur des millions d’années, qui a parfois des ratés de copie (mutation) mais qui a pleins de mécanismes pour s'en sortir :
-un système de sauvegarde générale du matériel génétique par la multiplication de zone moins vitale, permettant que la statistique de mutation ne soit pas fatale systématiquement.
-des systèmes de redondance par un système de paires chromosomiques avec les allèles.
- des systèmes de réparation et de recombinaison
Réduire notre fonctionnement homme / femme à l’expression solitaires des gènes des chromosomes X ou Y en oubliant les interactions qu’ils ont avec leurs copains autosomiques, et ben c’est débiiiiiiile.
Et évidemment cela se vérifie pour la différenciation sexuelle pendant embryogenèse :
Notre système de différenciation sexuelle est appelé XY, par opposition à d’autres modes dans le règne animal.
L’embryon avant différenciation est femelle par défaut. (Ce qui change furieusement des normes sociales où le par défaut est masculin !)
Et la présence d’un Y détermine un phénotype masculin.
Dans un caryotype divers, s’il y a un Y c’est un mâle, qu’importe le nombre de X… sauf que ce n’est pas si simple, encore une fois ^^ :
Dans l’état actuel des connaissances, c’est l’expression d’un seul et unique gène présent sur le chromosome Y, le
SRY, qui est responsable de la différenciation des gonades en testicules. Apparemment aucun autre gène du chromosome Y ne joue d’autre rôle dedans, et il y en a 104 dessus.
Donc moins d’1% de ce gène est utile dans la différenciation gonadique !
(donc on repassera encore une fois sur l'exactitude de l'article essentialiste )
Comme le SRY est sur une région combinatoire (des régions susceptibles de se mélanger entre elle ou avec d’autres chromosomes), il est possible de le voir être transposé sur le X lors de la spermatogénèse, cad la fabrication du spermatozoïde. Ainsi le géniteur va léguer un X possédant un gène SRY, l’enfant va se retrouver avec 2 gènes XX mais à cause du SRY, l’enfant va être de phénotype mâle ! C’est l’homme 46, XX.
(Oui la biologie c’est fascinant ! et bien plus complexe que les essentialistes voudraient nous le faire croire !)
Le SRY est en partie responsable de sa propre transcription et sa propre expression mais il marche avec d’autres gènes issu d’autres chromosomes : ce sont les gènes WT1 (chromosome 11), Gène SOX9 (chromosome 17), le gène SF1 (chromosome 9), le gène DAX1 (chromosome X) et le gène de l’AMH (chromosome 19).
Par exemple
pour la toute première étape qui est la différenciation des gonades il faut :
-l’inhibition du gène DAX1, et l’expression du gène SRY, et du SOX9. S’il en manque un ça ne marche pas et il y a réversibilité du sexe, et passage au sexe féminin par défaut.
Les mécanismes de différenciation continuent avec les autres gènes que j’ai cité jusqu’à différenciation totale.
Bref la différenciation sexuelle est loin d’être « que le chomosome Y » et ça explique tout.
C'est plus compliqué , plus intéressant également. Et cela doit nous rendre humble et tolérants face à la diversité des sexes et des genres.
Ensuite pour votre question
sur les primates et la différence de génome entre deux individus :
Si on veut savoir ce qui différencie deux individus, indépendamment du sexe, on va effectivement étudier leur différences au niveau du génome, à savoir :
-les SNP (single nucléotide polymorphism) : polymorphisme d'un seul nucléotide, les variations de génomes au niveau des nucléotides unique.
- les CNV (copy-number variant) : la variabilié du nombre de copies d’un gène , les variantes de copies de longues séquences de nucléotides.
On apprend effectivement au collège-lycée, que nous avons 99% de gènes en commun avec les primates, ce qui est effectivement la marque que nous appartenons la catégorie des primates depuis tout récemment dans l’échelle de l’évolution. Ces 1% de gènes différents correspondent aux SNP, CNV.
Selon http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMra0911564#t=articleTop, article paru en 2010
Ces variations de SNP sont au nombre de 1 pour 1000 entre deux humains (et par comparaison : 1 pour 3000 avec le gorille, 1 pour 10 000 avec la drosophile.)
Les snp sont nombreuses, mais compte pour une faible variation. Les CNV sont moins fréquente car elles concernent la mauvaise reproduction de copie d’un grand nombre de bases (un millier parfois), mais comme elles concernent beaucoup de nucléotides, elles ajoutent à elle seule 0.4% de variation entre deux individus
Ainsi entre deux humains il y a environ 95.5 % d’adn totalement communs et 0.5% de différence au niveau de la séquence des bases.
C’est tout. Et ce pour tous les humains, quel que soit leur ethnie et leur sexe.
On est archi loin de leur idée archi simpliste comme quoi un homme et une femme voit leur génome varier de 2.17% qui correspond « magiquement » à la proportion d’un chromosome sexuel sur 46.. Et que magiquement cette différence explique les différences de mentalités hommes-femme et que la culture et l'environnement n’a forcément rien à voir là-dedans…
2 hommes seront autant différent génétiquement qu’un homme et une femme.
Et cette différence et toute relative puisqu’elle n’est au mieux que de 0.5% ….
De même ces variabilités même n'impliquent pas des différences notables dans l'expression génétiques !
Ce que la génétique étudie c'est quelles sont les variations qui *provoquent* des anomalies génétiques, des maladies génétiques et leur impact sur tel ou tel maladie non génétique.
Les fantasmes essentialistes comptent sur la science pour leur donner raison, mais ce n'est pas le but de la science.
Et de fait la science indique tout le contraire de ce qu'ils croient.
Ils alors à coeur de déformer les découvertes scientifiques pour justifier leur vues rétrogrades.
Comme pour l'article que j'ai vu passer ici, j'ai pas eu le temps de le commenter, qui était anti-Catherine Vidal et qui déformait le tout sous un joli " mais on ne sait pas tout du cerveau, si ça se trouve..."
Punaise mais qu'ils acceptent déjà ce qu'on sait déjà et qui met déjà un bon coup de pied au cul à leurs croyances !
Au lieu de ça, ils déforment les découvertes existantes, ils les remettent en cause et aspire à une potentielle découverte qui viendraient "magiquement" , toujours, leur donner raison....
Et sinon y avait plein d’articles intéressant que vous avez passé, et faudra absolument que je regarde le lien sur le blog anti-crocodiles, ça a l’air fameux !