Veille Permanente Sexisme

[Pinceau_]

C'est juste que la vasectomie ou la ligature des trompes, contrairement aux autres types de contraception, c'est définitif et ça retire pour toujours la possibilité d'avoir des enfants. Et comme il est possible de changer d'avis sur la question d'avoir des enfants, je trouve ça dommage.

En fait, si je peux me permette, et ce n'est pas du tout contre toi (puisque j'ai bien compris que ce n'est qu'un avis etc.), le problème avec ce genre de propos c'est que ça "infantilise" un peu les gens.

Une personne qui décide de devenir stérile (je ne sais pas si c'est le bon terme, mais le résultat est là) a je pense déjà bien réfléchi et mûri sa décision. Elle sait que ce sera, la plupart du temps, irréversible, mais elle sait aussi qu'elle ne veut pas d'enfants, jamais. Certes, elle "peut changer d'avis", mais je pense que prendre cette décision n'est vraiment pas anodin. C'est une vraie volonté que de NE PAS faire d'enfants, et à côté arrêter de se prendre la tête avec la contraception.

Moi par exemple, j'ai longtemps pensé que je ne voulais pas d'enfants. Mais jamais ça m'est venu à l'esprit de me faire stériliser, parce que justement je n'ai pas suffisamment "confiance" dans ce "choix", et que je sais que peut-être, éventuellement, je changerai d'avis. Parallèlement je pense que qqun qui décide de subir ça a vraiment réfléchi à toute la portée de cette décision. Donc c'est un peu malvenu de lui dire "mais, et si tu changes d'avis ?" Il me semble que la personne a déjà pensé à cette question et y a répondu en son for intérieur.

Ensuite, actuellement il est légal de se faire stériliser, à partir du moment où on est majeur. Sauf que dans les faits, la plupart des femmes qui veulent se faire stériliser voient ce droit leur être refusé, le droit de prendre cette décision intime et le droit à disposer de leur corps. Une bonne proportion de médecins vont refuser de pratiquer cette opération, notamment pour les femmes n'ayant jamais eu d'enfant. Donc ces femmes sont "condamnées" à continuer à prendre un moyen de contraception quel qu'il soit, avec le risque d'erreur inhérent à n'importe quel moyen. Or leur volonté est de ne pas avoir d'enfant, donc si accident il y a, il y a des chances pour que ça finisse en avortement alors que les femmes en question auraient souhaité à la base subir cette opération pour justement ne pas faire face à une éventuelle grossesse non désirée et donc l'avortement.

BREF : chacun ses choix, personne ne peut dire à quelqu'un d'autre quel choix est mieux approprié, surtout quand on touche une sphère aussi intime.

Je répète que tout mon pavé n'est pas contre toi, c'est plutôt un point de vue que ton post m'amène à partager et qui peut-être te fera voir les choses différemment.

 

[LovelyLexy]

@MamieCaro: je suis ENTIEREMENT d'accord avec toi, d'ailleurs tu remarques que mon commentaire accompagnant l'article dit que la marque encourage l'anorexie, donc présente une maladie comme positive, ce qui ne va PAS DU TOUT ( petite anecdote: je me suis un jour engueulée avec ma mère car on voyait un reportage sur une fille ayant perdu une trentaine de kilos par ce qui est bel et bien de l'anorexie ( pas plus de 600 calories par jour, obsession de l'idée de grossir...) Pour ma mère ça n'en était pas car la fille était encore assez grosse ( petite note: je suis grosse. Pour moi c'est un mot, pas une insulte). Mais la politique d'AetB ( pour qui une femme au dessus du 40 est une mocheté sans amis, mais un homme peut faire du XXL parce que les muscles) est comparable aux pro ana, pour qui l'anorexie justement n'est pas mal, mais un signe de force et de coolitude. AetB a pour base de marketing de ne vendre qu'aux gens "beaux et cool". Ils ne pensent pas aux personnes souffrant d'anorexie ( ce qui serait louable), ils diffusent juste l'idée que la maladie qu'est l'anorexie est trop cool et un moyen d'être belle. C'est pareil que les agences de mannequins en Suède qui rôdaient autour des hôpitaux voués aux TCA.

A la base, c'était vraiment l'article que je critiquais, mais là je ne suis pas tout à fait d'accord avec ton commentaire.

J'ai franchement pas envie de défendre Abercrombie parce que leur conception de la beauté pue, et là-dessus on est d'accord. Mais je ne vois nulle part dans l'article l'idée qu'Abercrombie encourage l'anorexie ni ne dit que l'anorexie c'est cool. Nulle part.

Ils mettent en vente des vêtements que peuvent porter des personnes anorexiques et maigres. Je n'appelle pas ça "encourager" l'anorexie (pas plus que vendre des vêtements XXL "encourage" l'obésité !).

Après, le problème se situe dans leur idéal de beauté qui est la maigreur sans qu'aucune alternative soit proposée. Là, oui, c'est toxique car cela peut amener certaines personnes à adopter des comportements à risque pour atteindre ces normes de beauté.

Mais je ne suis pas d'accord avec le fait qu'A&F envoie le message "l'anorexie c'est cool". Ils envoient le message "la maigreur c'est cool", ce qui n'est équivalent à "l'anorexie c'est cool" que si on pense que maigreur <=> anorexie, et qui n'est pas nocif en soi, mais uniquement s'il n'est pas couplé avec "être grosse ou entre les deux, c'est cool aussi".

En l'occurrence, en ce qui concerne le choix de vêtements, plus il y en a, mieux c'est. Ce n'est pas en restreignant le choix qu'on va faire quoi que ce soit de positif pour qui que ce soit. Les gens ont des corps, le boulot des gens qui vendent des fringues, c'est de leur fournir des fringues qui habillent correctement ces corps.

Donc pour moi, le problème se situe clairement du côté des vêtements grande taille retirés de la vente. Point barre. Si une fille maigre, que ce soit à cause d'une maladie (que ce soit l'anorexie, le cancer ou autre) ou parce que c'est sa morphologie, trouve des fringues qui lui vont chez A&F, j'aurais tendance à trouver ça cool. Le problème réside uniquement dans le fait d'ériger ça en modèle à atteindre absolument - et ce n'est pas en élargissant leur gamme qu'ils envoient ce message. C'est en la restreignant et en disant des trucs puants.

Voilà, je pinaille, mais ça me semble très important.

Zn fait le problème est que AetF a une image de coolitude et classitude chez la tranche d'âge la plus fragile, les adolescents. Ils ont supprimés les vêtements en dessus du 40 ( 40 grande taille... ) et même si élargir leur gamme aux tailles plus petites est louable, faire le geste dans un sens tout en condamnant explicitement l'autre ( les "grandes" tailles) peut donner l'impression que l'un est plus positif que l'autre. J'ai vu sur plusieurs blogs de pro ana que comme les médias renvoyaient l'idée que la maigreur et les régimes extrêmes ( pléonasme alerte vu les études récentes) leur démarche était nécessaire. Je précise ( j'aurais du le faire plus tôt) que je distingue les pro ana des anorexiques, les premiers posant justement la maladie et la souffrance des premiers comme un mode de vie à encourager

 

[Zébule]

J'ai cherché, j'ai pas trouvé donc je crois pas que ça a été posté ici, c'est une youtubeuse qui fait un podcast qui s'appelle "hélène a ses règles" :
https://www.youtube.com/watch?v=Wgk7aeldtKs&list=PL3i9ybZjqHGyp7l-zI0837davfW0tJl&index=1

J'vous invite à regarder sa vidéo sur le maquillage aussi. Dans le genre "fille qui n'aime pas les filles" ça se place haut. Y'a du slut shaming, du gros cliché fille menstruée=fille énervée...

Dommage parce que je trouve qu'elle joue bien.

En fait je pense qu'elle essaye de faire un contre-pied à la sur représentation des vidéos qui parlent de maquillage/fringues/poids venant de filles sur youtube (qu'on peut pas nier), mais du coup je sais pas... les propos me gênent quand même.

 

[LovelyLexy]

Je reconnais que je me suis emportée sur l'histoire des vêtements et m'en excuse, je crois que, comme ça a réveillé chez moi de douloureux souvenirs qui sont en lien avec le sexisme d'une certaine façon, car la dénonciation du fatshaming est issue du sexisme.
Ceci dit, j'ai beaucoup aimé cet article d'une femme dont l'allaitement dans un Starbucks a fait du bruit; j'apprécie surtout qu'elle précise que l'allaitement doit être le choix de la mère, et que ce choix doit être respecté http://www.huffingtonpost.com/julia-wykes/the-disturbing-trend-i-noticed-when-my-breastfeeding-story-went-viral_b_5551589.html

 

[MorganeGirly]

Je vous raconte la réaction d'une copine mauricienne avec qui je travaille sur un projet pour l'égalité et la lutte contre les discriminations (mais elle ne s'y connait pas si bien).

On était en train de modérer des commentaires sur les articles en ligne que notre asso avait publié. Un des mecs avait écrit un truc et j'étais pas sûre de comprendre : il avait l'air de se plaindre de l'article et disait qu'on ferait mieux de nous taire au lieu de pomper du fric en gros. Je me demandais s'il s'adressait à nous ou à la personne interviewée dans l'article (sur le droit des enfants). On ne ne comprenait pas le sens général de ses propos ni où il voulait en venir.
En examinant de plus près le message, je reconnais le nom du gars comme quelqu'un qui s'était déjà excité sur un article lié aux violences domestiques en disant que le gouvernement faisait n'importe quoi en durcissant la loi. A l'époque, il avait utilisé aussi le mot "féministe" comme la méga insulte de son message. Du coup, j'avais googlé le mec et son nom était apparu dans quelques pétitions et articles de blog comme un membre actif de la branche mauricienne d'une asso masculiniste française.

Je dis à ma copine "Ah ok, laisse tomber ce commentaire, je le reconnais, ce mec c'est un masculiniste, c'est-à-dire quelqu'un qui croit que vouloir améliorer le droit des femmes c'est vouloir leur domination sur les hommes et que plus de droits pour elles en enlèvent aux hommes."

Et là, ma pote réagit comme ça : ::
Genre elle EXPLOSE DE RIRE super spontanément comme si c'était la méga blague du siècle, pas comme si elle voulait être méprisante ou ironique mais vraiment sincèrement. Puis elle me dit "Ahahahaha, n'importe quoi! D'où il sort lui?"

Je l'ai regardé d'un air attendri, parce que c'était un peu rafraichissant de tomber sur quelqu'un qui avait l'air de trouver sincèrement farfelu et improbable que les masculinistes puissent seulement exister, comme si la légitimité du combat pour le droit des femmes était l'évidence même de manière universelle (alors qu'elle est peu sensibilisée au féminisme en fait).
Du coup j'ai rigolé avec elle aussi et j'ai dit "ouais c'est clair, d'où il sort lui?", comme si ce mec était vraiment un huluberlu isolé qui ne méritait même pas qu'on s'intéresse à lui...
Et ma copine a mis le commentaire à la corbeille sans plus se poser de questions, comme si c'était la seule action logique à faire.

ça fait du bien parfois d'être avec ce genre de personnes

 

[Briquette Insectiforme]

Je vous raconte la réaction d'une copine mauricienne avec qui je travaille sur un projet pour l'égalité et la lutte contre les discriminations.

On était en train de modérer des commentaires sur les articles en ligne que notre asso avait publié. Un des mecs avait écrit un truc et j'étais pas sûre de comprendre : il avait l'air de se plaindre de l'article et disait qu'on ferait mieux de nous taire au lieu de pomper du fric en gros. Je me demandais s'il s'adressait à nous On ne ne comprenait pas le sens général de ses propos ni où il voulait en venir.
En examinant de plus près le message, je reconnais le nom du gars comme quelqu'un qui s'était déjà excité sur un article lié aux violences domestiques en disant que le gouvernement faisait n'importe quoi en durcissant la loi. Il utilisait aussi le mot "féministe" comme la méga insulte de son message. Du coup, j'avais googlé le mec et son nom était apparu dans quelques pétitions et articles de blog comme un membre actif d'une branche locale d'une asso masculiniste française.

Je dis à ma copine "Ah ok, laisse tomber ce commentaire, je le reconnais, ce mec c'est un masculiniste, c'est-à-dire quelqu'un qui croit que vouloir améliorer le droit des femmes c'est vouloir leur domination sur les hommes et que plus de droits pour elles en enlèvent aux hommes."

Et là, ma pote réagit comme ça : ::
Genre elle EXPLOSE DE RIRE super spontanément comme si c'était la méga blague du siècle, pas comme si elle voulait être méprisante ou ironique mais vraiment sincèrement. Puis elle me dit "Ahahahaha, n'importe quoi! D'où il sort lui?"

Je la regardais d'un air attendri, parce que c'était un peu rafraichissant de tomber sur quelqu'un qui avait l'air de trouver sincèrement farfelu et improbable que les masculinistes puissent seulement exister, comme si le combat pour la légitimité du combat pour le droit des femmes était l'évidence même de manière universelle (alors qu'elle est peu sensibilisée au féminisme en fait).
Du coup j'ai rigolé avec elle aussi et j'ai dit "ouais c'est clair, d'où il sort lui?", comme si ce mec était vraiment un huluberlu isolé qui ne méritait même pas qu'on s'intéresse à lui...
Et ma copine a mis le commentaire à la corbeille sans plus se poser de questions, comme si c'était la seule action logique à faire.

ça fait du bien parfois d'être avec ce genre de personnes

Eh bah ça fait du bien de lire des trucs comme ça ! 

 

[AngelTen Richard II]

moi j'vais vous avouer un truc grave : j'ai toujours pas compris ce que c'était clairement un masculiniste en vrai. Je veux dire, pourquoi ? Comment ? Dans quel but ? Que leur arrive-t-il ? Où achètent-ils leurs substances ?

Tout cela est un grand mystère.

 

[Barbe Bleue]

Je remontais le topic et merci @mamiecaro d'avoir souligné le fait que oui, l'avortement concerne aussi les hommes, les hommes transgenres peuvent tomber enceints, d'ailleurs le cas le plus médiatisé a été celui de Thomas Beatie, preuve que l'IVG n'est pas qu'une affaire de femmes. Ne soyons pas exclusives

Sinon je suis embêtée. Suite à un problème de santé qui entraîne une aménorrhée, je me suis vue prescrire la pilule par ma gynéco. J'y étais allée pour me faire poser un DIU au cuivre initialement mais elle considère que c'est inutile puisque je n'ai plus mes règles et la pilule est alors utilisé comme traitement hormonal. Elle est tout à fait d'accord pour me mettre un stérilet le jour où mes règles seront revenues, et par ailleurs, elle ne voit aucun problème à ce que j'enchaîne les plaquettes.

Le truc, c'est que je ne voulais plus de la pilule. Je ne voulais plus d'hormones: ça m'a toujours causé une baisse de libido et j'ai eu une crise d'acné importante quand je l'ai arrêtée il y a quelques années. Quand je lui ai exposé mes raisons, elle a un peu balayé tout ça en me disant de ne pas croire tout ce qu'on lisait sur Internet, et que si j'avais eu de l'acné, c'est parce qu'il "dormait" et s'est réveillé à l'arrêt de la pilule. J'ai cédé et je la reprends mais ça me gonfle, et j'ai vraiment très peur d'un retour de l'acné.

En fait j'aimerais bien un deuxième avis. Parce que je préférerais une contraception non-hormonale mais en même temps, j'ai peut-être réellement besoin de prendre la pilule en tant que traitement hormonal, en fait je suis un peu perdue, d'où le fait que mon post ne soit pas très bien rédigé  

 

[MamieCaro]

Sinon je suis embêtée. Suite à un problème de santé qui entraîne une aménorrhée, je me suis vue prescrire la pilule par ma gynéco. J'y étais allée pour me faire poser un DIU au cuivre initialement mais elle considère que c'est inutile puisque je n'ai plus mes règles et la pilule est alors utilisé comme traitement hormonal. Elle est tout à fait d'accord pour me mettre un stérilet le jour où mes règles seront revenues, et par ailleurs, elle ne voit aucun problème à ce que j'enchaîne les plaquettes.

Le truc, c'est que je ne voulais plus de la pilule. Je ne voulais plus d'hormones: ça m'a toujours causé une baisse de libido et j'ai eu une crise d'acné importante quand je l'ai arrêtée il y a quelques années. Quand je lui ai exposé mes raisons, elle a un peu balayé tout ça en me disant de ne pas croire tout ce qu'on lisait sur Internet, et que si j'avais eu de l'acné, c'est parce qu'il "dormait" et s'est réveillé à l'arrêt de la pilule. J'ai cédé et je la reprends mais ça me gonfle, et j'ai vraiment très peur d'un retour de l'acné.

En fait j'aimerais bien un deuxième avis. Parce que je préférerais une contraception non-hormonale mais en même temps, j'ai peut-être réellement besoin de prendre la pilule en tant que traitement hormonal, en fait je suis un peu perdue, d'où le fait que mon post ne soit pas très bien rédigé  

Si l'arrêt de ta pilule a causé une poussée d'acné, c'est plus probablement que la pilule l'inhibait, non ?

Pour avoir pris Diane pendant des années, j'avais une peau nickel jusqu'au moment où je l'ai arrêtée, et ensuite j'ai fait des allers-retours, et c'est surtout quand j'arrêtais de la prendre que c'était la cata... La reprendre n'était jamais un problème. Tu as l'air d'être un peu dans le même cas que moi, donc c'est plutôt à l'arrêt que ça risque de revenir...

Pour la libido, en revanche, je ne sais pas, ça ne m'a jamais rien fait, ni en plus ni en moins (en même temps, j'ai dû commencer vers 15 ans, donc bon...)

HS perso sur la contraception et les hormones.

Spoiler

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En tout cas, n'hésite pas à demander un second avis si tu as l'impression que ta gynéco ne prend pas en compte tes inquiétudes. C'est quand même un truc super important, et si tu ne te sens pas écoutée et prise au sérieux, ça ne peut être que positif de trouver quelqu'un de plus à l'écoute. (Mais bon, je sais à quel point c'est le parcours du combattant de trouver un-e bon-ne gynéco, avoir un RV si possible dans moins d'un siècle... )

 

[Anaya]

Je suis en train de discuter de cet article : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/langues-le-sexisme-est-inscrit-dans-la-grammaire_1308019.html#1gCcTwLMP6JI1ze1.99

Et on me sort : ah ben d'accord donc ça voudrait dire que les iraniens (langue persane) qui ont une langue non-genrée sont plus féministes que les français qui ont une langue genrée ? Et le Nigeria et autres pays d'Afrique qui parlent Anglais pareil ?

Que répondre à ça ?

 

[Barbe Bleue]

Sinon je suis embêtée. Suite à un problème de santé qui entraîne une aménorrhée, je me suis vue prescrire la pilule par ma gynéco. J'y étais allée pour me faire poser un DIU au cuivre initialement mais elle considère que c'est inutile puisque je n'ai plus mes règles et la pilule est alors utilisé comme traitement hormonal. Elle est tout à fait d'accord pour me mettre un stérilet le jour où mes règles seront revenues, et par ailleurs, elle ne voit aucun problème à ce que j'enchaîne les plaquettes.

Le truc, c'est que je ne voulais plus de la pilule. Je ne voulais plus d'hormones: ça m'a toujours causé une baisse de libido et j'ai eu une crise d'acné importante quand je l'ai arrêtée il y a quelques années. Quand je lui ai exposé mes raisons, elle a un peu balayé tout ça en me disant de ne pas croire tout ce qu'on lisait sur Internet, et que si j'avais eu de l'acné, c'est parce qu'il "dormait" et s'est réveillé à l'arrêt de la pilule. J'ai cédé et je la reprends mais ça me gonfle, et j'ai vraiment très peur d'un retour de l'acné.

En fait j'aimerais bien un deuxième avis. Parce que je préférerais une contraception non-hormonale mais en même temps, j'ai peut-être réellement besoin de prendre la pilule en tant que traitement hormonal, en fait je suis un peu perdue, d'où le fait que mon post ne soit pas très bien rédigé  

Si l'arrêt de ta pilule a causé une poussée d'acné, c'est plus probablement que la pilule l'inhibait, non ?

Pour avoir pris Diane pendant des années, j'avais une peau nickel jusqu'au moment où je l'ai arrêtée, et ensuite j'ai fait des allers-retours, et c'est surtout quand j'arrêtais de la prendre que c'était la cata... La reprendre n'était jamais un problème. Tu as l'air d'être un peu dans le même cas que moi, donc c'est plutôt à l'arrêt que ça risque de revenir...

Pour la libido, en revanche, je ne sais pas, ça ne m'a jamais rien fait, ni en plus ni en moins (en même temps, j'ai dû commencer vers 15 ans, donc bon...)

HS perso sur la contraception et les hormones.

En tout cas, n'hésite pas à demander un second avis si tu as l'impression que ta gynéco ne prend pas en compte tes inquiétudes. C'est quand même un truc super important, et si tu ne te sens pas écoutée et prise au sérieux, ça ne peut être que positif de trouver quelqu'un de plus à l'écoute. (Mais bon, je sais à quel point c'est le parcours du combattant de trouver un-e bon-ne gynéco, avoir un RV si possible dans moins d'un siècle... )

D'autant plus quand tu as lu Martin Winckler, tu deviens très exigeante en matière de gynéco

Pour l'acné, en fait j'ai commencé à en avoir après avoir pris la pilule de manière un peu anarchique pendant trois ans, je n'en n'avais jamais eu avant et à 23 ans, me retrouver avec des plaques sur les joues qui ont mis des années à partir (j'ai encore des cicatrices), ça m'a un peu traumatisée. J'ai pensé longtemps que la pilule était à l'origine de cette apparition tardive mais ce que tu me dis va dans le même sens que ce que m'a dit la gynéco: il "dormait", donc aurait été inhibé en effet. C'est juste que c'est apparu tellement tard, à 23 ans on n'est plus ado, pour autant l'acné adulte arrive aussi. Je ne saurais évidemment jamais si j'en aurais eu sans la pilule. Bref, je suis un peu confuse sur ce sujet.

Ton expérience du stérilet me fait réfléchir en fait. De même que celles que j'ai pu lire dans les réactions à l'article posté ici cette semaine. D'autant plus que j'avais des règles très très douloureuses et je n'ai pas très envie d'y retourner (même si ce n'est pas d'actualité, le temps que je guérisse et que mes règles reviennent...).

C'est marrant j'ai eu la même évolution que toi dans la perception des règles: plus jeune je trouvais impensable de les supprimer, contre-nature. Mais là, depuis que je ne les ai plus, ben c'est quand même pas mal en fait

Moi, mon rêve, ce serait une contraception semi-définitive (je ne me sens pas prête pour la ligature des trompes, même si j'y pense de plus en plus sérieusement) sans hormones qui supprime les règles pour toujours. Ça existe? Non?

 

[Pinceau_]

Je suis en train de discuter de cet article : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/langues-le-sexisme-est-inscrit-dans-la-grammaire_1308019.html#1gCcTwLMP6JI1ze1.99

Et on me sort : ah ben d'accord donc ça voudrait dire que les iraniens (langue persane) qui ont une langue non-genrée sont plus féministes que les français qui ont une langue genrée ? Et le Nigeria et autres pays d'Afrique qui parlent Anglais pareil ?

Que répondre à ça ?

C'est un facteur. Un parmi tant d'autres. Le patriarcat, ce n'est pas uniquement une question de langue genrée ou non, c'est un ensemble de facteurs, de "détails", qui mis bout à bout crée ce système sexiste. Et à mes yeux, le féminisme ou l'antisexisme se doit de combattre chacun de ces détails un à un.

Il me semble franchement fallacieux de comparer le sexisme de différents pays en se basant uniquement sur leur langue. En fait ça me paraît même franchement débile.

Ensuite, l'article de l'express se base sur une étude scientifique qui montre que la langue a effectivement un impact sur le genre social, probablement (mais là je m'avance et peut-être que je me trompe) au niveau de la confiance personnelle en soi. Tes interlocuteurs peuvent ne pas être d'accord, mais le fait est là... Quand on prend uniquement le facteur "langue", on voit que les pays ayant une langue non genrée ont plus de femmes "aux commandes" que dans les pays ayant une langue très genrée. Qu'est-ce qu'il veut de plus ?!! C'est des moyennes, évidemment que certains pays ne vont pas dans ce sens là, mais il y en a suffisamment pour créer cette tendance et donc se poser la question de la grammaire non sexiste...

Concernant la langue française, tirée donc du latin, au départ elle n'était pas aussi genrée que ça, en tout cas ça a beaucoup changé depuis le latin originel jusqu'au français que l'on parle aujourd'hui. Il me semble que c'est vers le XVIIIème siècle que des intellectuels () ont décidé que le masculin l'emporterait sur le féminin, car roulement de tambours... Le masculin est un genre plus noble que le féminin. Si ça c'est pas sexiste !

Enfin je suppose que tu sais déjà tout ça, j'avoue que je n'ai pas de réponse toute faite à ta question (d'autres sauront sûrement mieux s'exprimer de moi ), mais face à la mauvaise foi...

Dans tous les cas, grandir en se faisant rabacher les oreilles sur le fait que "le masculin l'emporte sur le féminin", je pense sincèrement que ça joue à construire les mécanismes sexistes, du côté des petits garçons qui vont trouver ça "trop cool" de "l'emporter sur leurs copines", et du côté des filles qui vont assimiler que de toutes façons, "le masculin l'emporte sur le féminin". En tout cas moi c'est une règle de grammaire qui m'a vraiment marquée et je me souviens que les garçons de ma classe au primaire avaient toujours un petit sourire content quand on évoquait cette règle (pas nécessairement méchant hein, on parle d'enfant d'une dizaine d'années, mais "contents")...