destynova;4873397 a dit :
Je pense vraiment que vous faites expres de pas comprendre dans le sens où tout ce que vous présentez, vous le présentez sans prendre en compte le prisme du sexisme.
Le préservatif n'est pas un boulet en sois par exemple, mais dans le cadre de ce que peut vivre une femme, ce moyen de contraception / protection peut le devenir. Oui c'est pas mal la femme qui doit le gérer (meme dans une pub récente de durex on voyait des femmes les sortir, les hommes étant trop excités pour y penser), et elles subissent pression et chantage pour éviter de l'utiliser au moment de l'acte. Dans le fond, je m'en fous un peu de savoir si c'est masculin feminin ou autre, ce que je regarde c'est le résultat sur la sexualité de la femme, les pressions que ça ajoute sur elles et les responsabilités qui sont loin d'etre partagées.
Ça veut pas dire pour autant que je trouve que le préservatif c'est mal! Que je le critique ou que je le rejette! Mais quand tu entends régulièrement "une fille qui suce avec la capote moi c'est même pas la peine" tu te rends compte 1) que le moyen soit masculin ou féminin c'est toujours la femme qui porte la responsabilité de la protection, 2) dans un contexte ou on est pas SUPER SUPER libres avec notre sexualité il en résulte une pression supplémentaire sur nous.
Est ce que qqun a déjà compris qu'en fait ce que je voulais dire c'était qu'il fallait mettre la capote au placard pour autant? Non bon sang j'ai jamais rien dit ni pensé de tel. J'ai répété une 10aine de fois que c'était super qu'ils développent de nouveaux moyens de protection, que c'était une chance pour beaucoup de femmes, et qu'il fallait multiplier ce genre de moyens. Je suis ok pour le choix, ma question c'est pas celle là. Il y a plein de domaines ou les femmes ont le choix mais ou celui qu'elles font au final est déterminé entre autres par le sexisme de notre société.
Quand je dis "les femmes doivent s'en charger" c'est pas vous c'est une tendance générale sur les aspects de sexualité et de responsabilité. Même sur l'acte sexuel en lui même, on s'attend à ce que ce soit la femme qui "ferme les jambes" et soit raisonnable mais jamais le contraire.
Et c'est tout, je ne pense pas que la problématique du VIH soit totalement déconnectée des questions de sexualité qui sont elles mêmes bien impreignées de diverses injonctions sexistes. Je ne vois même pas comment on peut penser l'un sans l'autre en fait.
Ok il existe d'autres traitements preventifs mais Ai-je le droit de me dire qu'avec la prise orale on est sur un moyen qui ne fait pas de différence entre les genre, qu'avec le tampon si et que donc ça pourrait peut etre changer des petites choses? Ai je le droit au vu du fonctionnement de notre société d'anticiper un peu et de m'inquiéter a ce que ça les change peut etre d'une manière défavorable pour moi?
Parce qu'a vous lire vu qu'il y a d'autres moyens, ça y est c'est réglé pour toujours, les grands groupes sont tenus par des gens qui prennent des décisions dénuées de sexisme, la société traite ces questions de façon parfaitement équitable entre femmes et hommes et donc il n'y a aucun risque de dérapage vers quoi que ce soit de sexiste dans la perception du traitement ou dans les pratiques/usages. Tout va bien alors.
Mais où tu vois qu'on ne prend pas en compte le sexisme?
C'est pas si comme si j'avais déjà deux fois qu'il y avait un problème (sexiste) avec les représentations du VIH et des moyens de protection...
Où as-tu dis "qu'avec la prise orale on est sur un moyen qui ne fait pas la différence entre les genres"?
Nulle part, par contre affirmer en boucle que les moyens développés ne le sont que pour les hommes, et quand je cause PrEP sous forme de pilule répondre que "on me parle circoncision en opposition", ça oui je l'ai lu (sauf que c'est faux).
Désolé mais ça me gave que sous le prétexte de dénoncer le sexisme (ou le racisme, ou l'homophobie, etc) il soit tout à fait ok de dire des trucs faux, de broder et faire des extrapolations dessus (ça me fait penser aux monceaux d'affirmations stupides débitées dans les comms de l'article-dessin de Mr Q et le don du sang).
Que le sujet ne soit pas connu, je le comprends. Mais bon j'ai un peu développé 3 fois tout de même pour expliquer en quoi c'était une affirmation fausse, la revoir écrite à chaque fois sous une autre forme, je ne comprends pas.
Pointer du doigt les dérives possibles, je suis tout à fait d'accord, c'est très sain (après encore faut-il ne pas tellement stigmatiser le moyen en question, "boulet", "entrave", qui fait "peur" parce que du coup oui, ça donne vraiment l'impression que c'est pas si génial que ça d'avoir un peu plus le choix autre que le préservatif masculin).
C'est normal de pointer du doigt les possibles dérives sexistes (tout en voyant aussi l'alternative que peut représenter ce tampon pour certaines femmes pour contrer certaines situations sexistes comme le chantage au préservatif).
Mais ne pas se renseigner et affirmer des trucs faux pour développer ses idées, ça non par contre désolé j'ai du mal, c'est un procédé qui me met vraiment mal à l'aise.
Edit 2: du coup je viens de lire ton édit. Je le redis, je comprends la peur, la lassitude, l'importance du vécu personnel. Mais pas quand il fait passer des faits faux pour des vérités. Le vécu, le ressenti, n'empèche pas la mise à distance, les faits, pour moi ça doit aller ensemble, pas servir de prétexte à raconter des trucs qui ne sont pas vrais.
Il vaut mieux alors se placer directement dans le vécu personnels, et éviter les affirmations, terrain glissant visiblement.
Il est déjà bien critiqué ici les arguments fumeux basés sur des trucs complètement faux de sexistes/racistes/etc de tout poil (je pense par exemple aux gens qui délirent sur le "djendeuuuuur" ou qui "ressentent" l'islamisation-de-la-France-regardez-autour-de-vous-c'est-le-grand-remplacement) donc autant s'astreindre ici la même dynamique, histoire d'avoir des bases saines pour informer, discuter, débattre.
Ça ne veut pas dire qu'il faut évacuer le ressenti, la peur, la lassitude, la colère. Mais veiller à les utiliser au mieux, et qu'ils ne se posent pas en affirmations.
Voilà voilà, ceci est ma position.
Edit 1: du coup faudrait que je revienne avec une petite fournée de liens, car sur les PrEP en fait on ne ne peut pas dire que ce soit si simple et efficace que ça (si c'est comme le Truvada on parle tout de même de molécules à ne pas prendre à la légère...)
D'ailleurs c'est pour ça que le Truvada est en priorité à destination de populations à forte prévalence VIH, comme les HSH (Hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes) aux Etats-Unis (et il me semble qu'AIDES le demande pour la France), en gros des popualations où il est nécessaire de proposer une alternative, fût-elle moins efficace est plus aggressive pour le corps, pour les personnes qui refusent le préservatif masculin (politique de réduction des risques). Ce n'est (heureusement) pas le seul outil: en France visiblement maintenant, notamment auprès des HSH, il y a la stratégie du préservatif masculin combiné à des despitages voulus nombreux (car un.e séropositif/ve sous traitement type trithérapie, suivi régulièrement, n'est pas contaminant).