laeliwo;4875507 a dit :
@
Heste
Oui, ça dépend de ta relation aux lien du sang, personnellement ça signifie quelque chose même si les liens affectifs ne sont pas là.
@
MissMachine
Effectivement je te trouve un peu dure, même si dans le fond tu as raison, les hommes ne prennent assez pas la charge de la contraception. Mais dans ce cas là, ils en ont discuté ensemble avant, c'était leur choix.
Après je suis très anti-capote (en théorie, en pratique je n'oublie pas les IST) donc je comprend ce genre de choix.
D'ailleurs, si la contraception masculine existait, vous arrêteriez la vôtre ? Je ne m'imagine pas du tout procéder comme ça, j'aurais jamais assez confiance en quiconque. Et puis si Monsieur oublie, c'est moi qui en ferait principalement les frais.
Pour moi, la plainte de ce monsieur est un peu choquante non pas pour "il n'avait qu'à mettre une capote" ou "les hommes ne sont pas responsables en matière de contraception" mais parce qu'il considère que sa crise de conscience compte plus que le droit de sa partenaire à disposer de son corps.
Même s'ils avaient pris pilule + préservatif, il y aurait eu la possibilité (certes plus limitée) que la femme tombe enceinte. Ce sont des choses qui arrivent, on n'est jamais protégé à 100%. Quand on a des rapports hétérosexuels et qu'on pratique la pénétration, surtout quand on est adulte comme lui, on est censé savoir ça
peut arriver. Je trouve ça fou de nier ce fait basique sur la sexualité.
Et à partir du moment où ça arrive, c'est uniquement le corps de la femme qui est affecté et c'est donc elle qui va subir les conséquences d'une grossesse ou d'un avortement. Oui, la psychologie de l'homme peut aussi en prendre un coup mais ça reste quand même principalement la femme qui va devoir assumer dans les premiers temps ce qui va découler du choix sur cette grossesse.
Dans l'histoire qu'il raconte, la femme ne semble pas avoir arrêté la contraception dans son dos. C'est visiblement un "accident" qui est donc un des risques qui existait avec leurs relations sexuelles. Elle ne cherche pas à le forcer à être père. Elle est prête à tout assumer s'il ne veut pas de cette grossesse. Elle ne lui demande rien.
Et lui trouve son attitude choquante parce qu'il a des "scrupules"? L'avortement n'est pas par essence un traumatisme mais les femmes qui le vivent mal sont souvent celles qui ont avorté alors qu'elles ne voulaient pas vraiment (ex: elles auraient bien gardé l'enfant mais tel ou tel facteur faisait que ce n'était pas "la solution raisonnable"). Donc demander à une femme d'avorter contre son gré, c'est n'en avoir rien à foutre qu'elle puisse peut-être vivre des années rongée par les remords après ça. C'est là où je trouve ça égoïste. Sous prétexte que lui n'a pas envie "d'être hanté par cet enfant sans père" donc par son choix de ne pas s'investir dans la vie de cet enfant, il est prêt à exiger de sa partenaire qu'elle puisse vivre hantée par un choix qu'il a fait pour elle et il est prêt à exiger qu'elle fasse une intervention sur son corps pour ça.
C'est là-dessus que je suis d'accord avec @MissMachine. La contraception est une norme dans notre société et les gens se croient donc à l'abri de tout problème parce qu'ils se sont "protégés". Mais ça reste un risque! Le truc c'est que les hommes se rendent assez peu compte de ce "risque" quand ça touche à la grossesse, c'est assez théorique pour eux parce qu'avant d'en subir les conséquences, ça prendra des mois.
Une de mes copines était tombée enceinte par accident, son copain était ok pour garder l'enfant mais jusqu'au 6e mois, il ne semblait pas vraiment réaliser l'ampleur du truc. Il l'a d'ailleurs reconnu après l'accouchement : il disait "ok je vais être père" mais c'était hyper lointain pour lui, un truc un peu virtuel, il ne réalisait pas trop, il ne se préparait à rien de particulier. Il a commencé à prendre conscience de ce qui allait vraiment arriver quand il a "vu" les conséquences sur sa compagne. Quand son ventre a commencé à être visible, qu'elle commençait à marcher plus lentement, à fatiguer etc. Jusque là, devenir père ça apparaissait comme une idée, pas comme une réalité à ses yeux.
Je pense que cet exemple est assez significatif de ce que pas mal de mecs vivent : il n'y a pas d'impact sur leur corps ni sur leur vie (ou seulement de manière indirecte s'ils vivent avec la femme enceinte) avant que le bébé ne soit né, ils ont plus de difficulté à se projeter si la grossesse arrive sans prévenir. Donc les risques d'échec de la contraception leur semblent être une hypothèse extrêmement théorique, très secondaire.
C'est pour ça qu'on cherche du côté de la femme ce qui n'a pas fonctionné (elle n'a pris la pilule comme il fallait, elle me trahit etc.) au lieu d'admettre que ce sont juste des choses qui peuvent arriver.
Si on responsabilisait plus les hommes par rapport à la contraception, peut-être qu'ils auraient au moins un coin de leur cerveau qui est prêt à assumer les conséquences d'un accident plutôt que de tomber des nues et de se sentir mis devant le fait accompli quand ça arrive.
Perso, quand j'ai un rapport sexuel et que j'utilise un moyen de contraception, j'ai toujours un coin de ma tête qui pense "espérons que ça fonctionnera comme prévu". C'est pour ça que tant de filles stressent tout de suite en l'absence de règles après un rapport. Parce que la grossesse est une éventualité qu'elles n'ont jamais oublié, même en prenant une contraception.
Oui, l'homme de cette anecdote n'a pas pu contrôler sa paternité dans ce cas mais ce n'est pas un scoop pour quelqu'un de son âge : on peut potentiellement devenir père en pénétrant une femme fertile, ce qu'il savait qu'elle était puisqu'elle avait déjà deux enfants. Donc ce n'est pas non plus comme s'il n'était au courant de rien et qu'elle lui avait fait un sale coup.
Elle a pris un risque et elle en était consciente. Lui non, visiblement. Pourquoi?
Je pense que les affres de ce futur père montrent surtout un désir d'être totalement dégagé des conséquences du risque de grossesse.
Et malheureusement oui, hommes comme femmes se trouvent parfois parents sans le vouloir... il a au moins la possibilité de ne pas s'impliquer dans ce qui va se passer au-délà de la conception de l'enfant... elle non par contre.