sharon-stone;4906557 a dit :
Mais je me demande si c'est vraiment mes affaires. Parce que le mec à l'air assez mal dans sa peau, il a pas de taf et cette partie de la résidence ce sont des logements sociaux pour des personnes qui sortent de taule ou invalides etc. Je crois qu'il est assez malheureux et qu'il se défoule en criant beaucoup, ça s'entend. Genre il balance toute sa frustration à propos du quotidien et on entend tout. Mais du coup sa copine subit, et il lui reproche des choses. Même si elle lui répond pas mal, le fait qu'il ait essayé de l'étrangler et tout c'est ultra flippant...
Rah désolée ce que je raconte n'avance encore à rien mais c'est tellement compliqué...
Je ne trouve pas que le fait que le mec soit mal dans sa peau devrait t'influencer. Enfin, y a pas mal de gens mal dans leur peau qui n'iraient pas pour autant tenter d'étrangler leur compagne. Ce que je veux dire, c'est que sa conduite est injustifiable : il parle mal à sa copine => elle lui répond (= elle se défend) => il tente de l'étrangler : c'est complètement anormal, même s'il est très triste et qu'il a une vie pourrie.
J'ai été voir ce que pouvait donner une
tentative d'étranglement en
termes de peine,
par curiosité. Bien que ce genre de chose soit qualifié de "bêtise" par un des journalistes, on voit que c'est pris au sérieux par la justice.
Ça me fait penser à la manière dont les médias traitent ce genre d'affaires : machin a tué sa femme mais il était déprimé et il avait l'air effondré. Un exemple
ici.
Ensuite, mais là je pars de ton histoire pour parler de quelque chose de plus général, donc il ne faut pas le prendre pour toi personnellement, je trouve problématique que l'on range du côté du privé (et donc des choses dont on n'a pas à se mêler) les violences dites conjugales parce que ce ne sont pas "nos affaires". Enfin, il y a quelque chose de gênant là-dedans je trouve.
Ch. Delphy en parle dans un article intitulé "L'Etat d'exception : la dérogation au droit commun comme fondement de la sphère privée"
«
Ce qui explique les violences conjugales, c’est la conjugalité : c’est que la société a créé une catégorie sociale – le "privé". Les règles qui s’appliquent partout ailleurs, qui régissent les rapports de tous avec tous, bannissent l’usage de la force, ce qui a pour résultat que même quand elle est employée, elle est inopérante, hormis dans des situations qui sont considérées, précisément en raison de l’opérationnalité de la force individuelle, comme des situations de non-droit et d’anomie nécessairement passagères). Dans le "privé", ces règles, qu’on appelle le droit commun, sont suspendues ou plus exactement, remplacées par d’autres qui déclarent légitime l’usage de la force. Un homme "étranger" à une femme (qui n'est ni son mari ni un membre de sa famille) ne peut guère la gifler - ou plutôt : pourquoi le ferait-il puisqu'il en retirera probablement des ennuis et certainement aucun bénéfice durable»
Après, ce qui pose problème, c'est plutôt la manière dont les autorités compétentes réagissent. Mais peut-être que tu pourrais donner du poids à ta demande en parlant de cette tentative d'étranglement.
Pour ma part, j'ai appelé la police après avoir entendu une bagarre dans mon immeuble et ils ont réagi -lentement- et seraient venus voir ce qui se passait (bon, en fait ils m'ont rappelé 1/2h plus tard alors qu'il n y avait plus de bruit parce qu'ils n'arrivaient pas à trouver l'adresse alors que c'est super grand et qu'ils doivent être à 10 minutes à pied, m'ont demandé s'il y avait encore du bruit et quand je leur ai répondu que non, ont décidé de ne pas venir). Ce n'était pas super efficace, en somme.
Voici ce que conseille le site "violences contre les femmes" :
"
Votre voisine a le visage contusionné… Un de ses enfants n’ose plus rentrer chez lui… Vous entendez des cris, des coups ?
Prévenez un travailleur social de la mairie ou du Conseil général, les services de police ou de gendarmerie, des associations spécialisées dans la lutte contre les violences…"
Il y a des alternatives à la police.
La
liste des associations près de chez toi.
D'un point de vue pragmatique et égoïste, je me dis qu'à ta place, je me sentirais très mal s'il se passait quelque chose et que je n'avais rien fait. Si je préviens quelqu'un, en revanche :
[ul]
[li]j'ai fait ce que j'ai pu, j'ai la conscience tranquille [/li]
[li]maintenant ce n'est plus mon problème mais le leur (le site du gouvernement dit bien qu'en tant que témoin, il faut alerter les autorités, pas plus
)[/li]
[/ul]