harey;4917602 a dit :
etcheverry;4917465 a dit :
harey;4917436 a dit :
En quoi leur réponse est foutage de gueule ?
Parce que je trouve qu'ils s'excusent clairement, sans passer par le traditionnel "Nous avons été mal compris blablabla".
Je vois personnellement du foutage de gueule dans le fait que la femme qui a écrit ce mail dit que le tweet ne reflète pas l'esprit de la radio. Sauf que, deux lignes au-dessus, elle précise que ce sont les animateurs qui font vivre les réseaux sociaux. Donc ce sont les animateurs eux-mêmes qui écrivent ça. Sachant que TookyTsuki fait la remarque que ces propos sont quand même apparus à l'antenne ... C'est bien qu'à un moment, l'esprit de la radio est typiquement misogyne.
- Oui alors on a un discours misogyne à la radio
- Oui alors on a un discours misogyne sur Twitter
- MAIS ON N'EST PAS MISOGYNE NON 'TENTION !
Et franchement, le tag #pardonpardonpardon me donne l'impression d'être prise pour une conne.
J'approuve les personnes qui ont custom' leurs locaux.
Ben de ce point de vue, moi je ne vois pas les choses comme ça : quelqu'un peut tenir des propos sexistes/racistes/classistes sans l'être profondément. Du genre, ça a dû m'arriver d'avoir ce genre de propos sans le réaliser, parce que je n'étais pas forcément suffisamment informée, parce que ça me vient de la société dans laquelle je vis, alors que c'est totalement contraire à mes convictions. Alors ça me gène le fait de dire Bidule a tenu des propos sexistes = bidule est sexiste, Bidule a tenu des propos sexistes sur une station = la station EST sexiste. D'autant plus qu'il y a eu des excuses de la part de la station.
pinceau_;4917468 a dit :
harey;4917436 a dit :
En quoi leur réponse est foutage de gueule ?
Parce que je trouve qu'ils s'excusent clairement, sans passer par le traditionnel "Nous avons été mal compris blablabla".
Je trouve que dire "il fait de la provoc', comme d'habitude" sous-entend que la réaction est inadaptée puisque cet animateur fait ce qu'il fait toujours : de la provoc'.
Sauf que les féministes en ont marre de l'utilisation de l'humour en permanence pour continuer à dire des choses sexistes voire misogynes. Et la provoc', c'est la même chose : dire quelque chose pour faire rire une certaine population du public (au hasard, les hommes...) au détriment des autres (les femmes).
Et ensuite perso je trouve que le #pardonpardonpardon est aussi du foutage de gueule : ça sous-entend que c'est ridicule de s'excuser pour quelque chose de si ridicule. Tu trouves ça sincère toi ?
Après, c'est sûr que tout ça n'est que mon point de vue et de l'interprétation des propos et des tweets.
Si ça peut te donner une piste de pourquoi on peut considérer ça comme du foutage de gueule !
Je suis d'accord du questionnement sur l'humour, je connais plus ou moins la problématique (à force de traîner ici ou par les articles d'Une heure de peine). Cependant (j'ai l'impression d'être un monstre à chaque fois que je dis ça, parce qu'il paraît que je piétine le féminisme), je connais as mal de gens qui ont un humour "jusqu'au boutiste", et je ne me prive pas de leur faire savoir quand je trouve que leurs blagues paraissent malveillantes. Mais justement, pour moi les gens qui ont ce genre d'humour ou qui font des remarques "en mode troll" exagèrent tellement leur propos que ça ne sonne pas pour moi comme du sexisme (bon, je ne connais pas la radio en question, je ne peux pas juger l'humour de l'animateur). Je sais pas, je suis très souvent d'accord avec ce que je lis sur les différentes veilles, mais chaque fois que je lis les propos sur l'humour, ben j'ai juste l'impression d'entendre une dame qui dirait au Joker "ohlala, non, sur mon échelle de valeurs, faut pas du tout faire ça". Parce que, concrètement, le joker il vit justement en réaction à cette échelle de valeur.
En quoi le #pardonpardonpardon sous-entend ce que tu trouves qu'il sous-entend ? Pour moi c'est commun de dire ça quand je suis vraiment désolée de quelque chose et que je me sens mal pour ça, du coup je me sens mal parce qu’apparemment, quand je m'excuse, c'est vécu comme du foutage de gueule ?
Je voudrais juste revenir vite fait sur cette histoire de Joker.
On ne parle pas d'échelle de valeurs individuelle. Le féminisme, comme l'anti racisme, ne devrait pas être une valeur optionnelle. Ca devrait faire parti des acquis. Les valeurs que ce type d'humour attaque devrait être une base commune.
Ensuite, le Joker (si on fait référence à Batman plutôt qu'à l'image générale du clown, je vais, si tu me le permets, commencer à pousser des petits cris de fangirl
), s'il réagit à un système de valeurs, va plutôt réagir contre le politiquement correct (si je me plante, tu me dis hein) et clairement, pour moi, le féminisme n'est pas politiquement correct, en ce sens qu'il n'est pas partagé par le plus grand nombre. Ca ne fait pas partie des opinions communes. Le "joker", s'il veut vraiment faire de l'humour subversif, devrait donc s'en prendre à des catégories de population bien différentes... Je ne comprends pas ou est la provocation dans une blague raciste, sexiste, homophobe, transphobe, putophobe, validiste, antisémite ou classiste. C'est au contraire terriblement convenu ! Et tellement facile ! Tellement vu vu et revu ! La provocation, je ne crois pas que ce soit quelque chose de foncièrement négatif, c'est un outil. Donc quand j'entends quelqu'un faire de la provoc' sur une domination systémique, bah... je trouve que ça tombe complétement à l'eau. Y'a rien de nouveau, rien de surprenant, rien d'intelligent, rien de piquant. La provoc mérite mieux que ça. L'humour aussi.
Et pour les gens qui font des blagues avec des propos poussés tellement loin que ça en devient absurde, bah c'est plus de l'ironie, et donc, le message n'est pas le même.
Et là du coup je peux pas m'empêcher de caser du Bergson, qui voyait en l'humour/l'ironie une satire social, le tout venant de la différence entre le réel et l'idéal :
"Tantôt on énoncera ce qui devrait être en feignant de croire que c'est précisément ce qui est : en cela consiste l'ironie. Tantôt au contraire, on décrira minutieusement et méticuleusement ce qui est, en affectant de croire que c'est bien là ce que les choses devraient être : ainsi procède souvent l'humour."
Et pour le pardonpardonpardon, et bien je crois que si le reste de leur réponse avait été sérieuse, convenable, convaincante, et bien ça n'aurait pas choqué. Mais après une réponse décevante et critiquable, la répétition du mot donne un coté un peu enfantin, presque "mignon" qui désacralise le message d'excuse : Ca donne l'impression qu'ils ne sont pas sérieux et traite le problème par dessus la jambe.
Moi j'attends le jour ou les médias accusés (avec raison) de sexisme diront "Oui, vous avez raison, on a complétement merdé, c'était sexiste, et c'est notre faute. Promis, maintenant, on va faire très attention, on a compris, on ne veut plus être associé à ce genre de propos. Merci de votre vigilance. Vous êtes de la balle et on vous aime trop changez rien."
(ouais j'ai un peu forcé la dose mais je suis une grande rêveuse)
Edit : Okay j'arrive 30 ans après la guerre avec ce message. Du coup, hop, changement de sujet. Les dernières couvertures de Charlie Hebdo, on en parle ou se fracasse le crâne pour oublier ?