L'autre jour mes amis (dont un gars qui je pense est un peu frustré d'être célibataire) m'ont soutenu que c'était tellement plus simple de choppé quand tu es une femme
. Franchement faudra me le prouver, moi j'ai pas l'impression de pouvoir chopper super facilement
. Enfin à part que parfois en boîte on me prend pour une marchandise et on vient se coller à moi, alors effectivement si je voulais à tout prix coucher je pourrais peut-être séduire le mec qui se frotte contre moi. Mais j'ai pas tellement l'impression que je peux dire que je "choppe" dans ce cas la vu que c'est qqun d'autre qui a fait le premier pas. Et le pire c'est que mes deux autres amies ont dit que "ouai quand même c'est plus simple pour nous". Alors qu'en plus elles draguent pas vraiment
. Du coup c'est pas comme si elles le faisaient souvent et pouvaient en témoigner.
Est-ce que l'une de vous est déjà aller vers un parfait inconnu en lui disant "viens on baise?" et que ça a fonctionné? En fait j'ai l'impression que comme la drague n'est pas binaire, dans le sens ou on a plutôt : Un homme montre de l’intérêt pour une femme il utilise ses "techniques de drague" (bonjour les PUA) -> la femme répond favorablement ou non. Les gens s'imagine que c'est "facile" de draguer pour une femme, parce qu'en fait il suffit d'attendre qu'un homme s’intéresse à toi pour """"chopper"""". Alors qu'en fait les femmes dans cette configuration ne sont que passive, c'est plus rare qu'une femme aille vers un homme et commence à flirter et que ça finisse au lit
. Surtout si la femme ne correspond pas à un idéal de beauté dans notre société.
Je crois que cette phrase est dans mon top 10 des phrases sexistes qui m’énerve le plus.
Honnêtement, de mon expérience aller draguer un mec dans un lieu adapté (boite, bar, truc où les gens s'attendent à de la drague) en tant que fille a toujours été plutôt simple une fois que tu te lances. Quand j'étais plus jeune et que j'ai commencé à sortir beaucoup beaucoup, je me souviens que j'étais vraiment HALLUCINEE de la facilité avec laquelle ça fonctionnait : tu fixais le gars de ton choix, tu lui adressais un grand sourire ou un petit mot et hop! le truc était enclenché.
MAIS attention, je ne valide pas pour autant le gros cliché de "c'est plus facile pour les filles". Je pense aussi que les rateaux que se prennent les mecs et la violence de la réaction de certaines filles quand on les aborde est lié à des manières de faire totalement différentes et liées à l'éducation sexuée.
A ma période drague, voilà comment ça marchait :
- Je répérais un gars, j'essayais d'accrocher son regard à intervalles réguliers mais sans insister non plus des plombes
- Si j'accrochais son regard, je lui faisais un petit signe genre sourire ou autre
- S'il semblait réceptif mais ne se rapprochait pas, je réitérais mon petit signe
- S'il était toujours réceptif sans se rapprocher, je m'arrangeais pour m'approcher moi et aller lui parler
- S'il semblait heureux d'engager la discussion, j'essayais d'établir une situation pour qu'on reste ensemble
- S'il était toujours réceptif, je commençais à me rapprocher physiquement
Bref, je prenais VRAIMENT en compte son intérêt et son envie de se rapprocher de moi. Si à un moment, il semblait se désintéresser de moi, j'allais peut-être éventuellement réessayer UNE FOIS si j'avais des doutes sur les raisons de son désintérêt puis je laisserais tomber. Je n'allais jamais le poursuivre et m'incruster lourdement dans ses activités, en le touchant sans son autorisation, en le forçant à m'adresser la parole alors qu'il essayait de m'éviter etc. Ce qui était malheureusement ce qui m'arrivait souvent quand un mec venait me draguer.
Donc je pense que mon approche en tant que fille était beaucoup moins invasive et avait donc plus de chance de réussir. D'autre part, je n'allais pas franco essayait de rouler une pelle à un gars après 2 min de conversation, et si jamais une telle idée me venait à l'esprit, je me serais demandé "comment va-t-il le prendre?" en m'intéressant non pas à ma potentielle humiliation (qu'on peut essayer de cacher en repoussant la faute sur l'autre, en lui disant qu'il est coincé, allumeur, pas mon genre finalement, en essayant d'ignorer son refus pour le transformer en accord etc.) mais au fait qu'il n'en a peut-être pas envie (ce qui ne peut à l'inverse se résoudre qu'en évitant de s'imposer... et si on l'a fait par erreur en s'excusant et en se retirant).
Je pense que c'est parce qu'il y avait cette précaution, ces égards et ce côté peu invasif que les chances de succès avec ceux qui répondaient à mon regard étaient relativement élevées.
Après bien sûr, les mecs sont dans certains pays, notamment en France, 10 fois moins habitués à ce qu'on vienne vers eux. Du coup, il y a un terrain favorable. Mais c'est loin de suffire : j'en ai vu pas mal choqués ou terrorisés par des approches de filles trop frontales et je pense justement que c'est parce que ces approches-là étaient trop "masculines" dans le sens où elles ressemblaient un peu trop à ce que se permettent de faire beaucoup d'hommes qui pensent que leur simple désir suffit à justifier une longue cérémonie de drague lourdingue.
Sinon dans certains pays où j'ai habité, les mecs avaient une approche plus respectueuse : ils pouvaient être très direct mais le moindre "non" suffisait à les faire partir. Une des premières fois, je me souviens d'un à qui j'avais répondu "je sais pas" alors que je pensais "oui", il m'a répondu "ok bah si tu sais pas, c'est pas la peine" et il est reparti sans insister, ça m'a servi de leçon. Mais du coup, dans ces environnements-là quand un mec m'abordait, je ne l'envoyais pas bouler direct dans le doute ou l'inquiétude parce que je savais que je n'avais pas à "me protéger", qu'au moindre signe de désintérêt, il me laisserait tranquille. Du coup, je suis sûre que pour ce genre de mecs, le taux "d'échec" était bien plus bas.
Donc oui, je pense effectivement que la drague est plus facile pour les filles qui s'y mettent et assument leurs propres désirs (plutôt que de se laisser entrainer par le désir du mec en face) mais ce n'est pas parce qu'elles sont "plus en demande" sur le "marché de la drague", c'est simplement parce qu'elles ont été élevées à prendre en compte le bien-être et les désirs des autres plutôt qu'à s'imposer. Et ça joue sur leurs "résultats".
Et sinon oui, en quantité les filles se font plus draguer, ce qui pourrait sembler un avantage, sauf que souvent, elles se font draguer par des gens qui les mettent très mal à l'aise et je doute que chopper un inconnu avec qui on ne se sent pas du tout bien et qu'on n'a pas vraiment choisi soit ce dont rêvent les mecs qui se plaignent de l'inégalité homme/femme face à la drague.