Merci de vos réponses les filles !
ça m'a éclairée... J'ai parfois l'impression qu'il y a autant de féminismes que de féministe. Je veux dire, que chaque personne à une définition différente du féminisme. C'est pour cela que je vous ai posé la question.
Donc, lorsqu'on est féministe on est contre toutes formes de discriminations ? Ou est-ce que ça va juste souvent de paire... (ex: il existe des féministe raciste et c'est rare ou alors c'est juste incompatible ?)
@Gwen Paine : Lol ^^ Désolée de te faire péter tes à priori, mais croire que toutes les féministes sont intersec euh ouais lol, non ..... trop pas en fait. Et au niveau de l'Etat français, au niveau institutionnel, on en est carrément pas là.
Oui LittleMuffins , évidemment que des feministes raciste ça existe. Ca s'appele du femo-nationalisme, genre Femen pour le plus connu (et le plus médiatisé *sigh*).
Les premières années du féminisme étaient des racistes officielles, notamment aux Etats-Unis.
D'où l’émergence du Black Feminism,d'où l'activiste féministe noire K.Crenshaw qui a inventé l'intersectionnalité dans les années 70.
Elle critiquait le droit, le fait que les politiques législatives pro-femme ne se basait que sur une idée précise de la femme: blanche de classe moyenne avec des papiers de citoyenneté, et montraient toutes les discriminations opérées entre les femmes à cause de ce biais de pensée sur l’essentialisme de la femme, issu de la catégorie dominante.
Pour la France c'est différent, c'était officiellement raciste, mais pas de la même manière vu qu'on a pas connu la ségregation,Mais on a connu le code Noir et le Code de l'Indigénat, et bizarrement c'est pas trop évoqué à l'école, mais c'était grave de la merde pour les femmes Indigènes. Dans les années 1910- 30 , il n'y avait pas autant de tension sur les rapports de race en métropole (car la majorité des oppressions sexistes et coloniales se faisaient dans les colonies). mais il y a eu des tensions relatives au nationalisme comme précisé avant et ça a impacté les femmes considérées "non françaises" .
La question de la nationalité est d'ailleurs importante pour voir l'évolution de la pensée de la catégorie "sexe+ race".
Par exemple : TW Viol et racisme, ou la politique du sperme blanc.
politique de métissage : en gros :incitation à prendre comme concubine, maîtresse, voire simplement violer et engrosser des femmes indigènes pour inséminer ces femmes de "sperme blanc" afin de diluer les effets délétères de leur race jugée inférieure.
Les féministes de l'époque ne s'insurgeait de ces procédés.... elles considéraient que ça ne les concenaient pas puisqu'elle même jugeaient que ce n'étaient pas "des vraies femmes".
Ceux qui s'insurgeait contre, homme ou femme, le faisait au nom de considérations racio-nationalistes en expliquant que diluer la race blanche était dangereux pour la préservation de la race blanche, mais aussi sur sa domination et que à force de faire des métis les Blancs allait être remplacé.
Tiens ça ne vous évoque pas la théorie du grand remplacement de Zemmour ? Bingo, on est en plein dedans.
De même chez nous (et aux Eu), le féminisme a d'abord été bourgeois, avant de passer à un féminisme issu des classes ouvrières puis actuellement de la classe moyenne en général. Une certaine forme de féminisme bourgeois existe toujours et il est évidemment très loin de revendiquer la même chose que le féminisme de la classe populaire.
En France on a pratiqué la politique universaliste à fond la caisse tout en ayant une politique coloniale monstrueuse. Après la décolonisation, on n'a fait aucune remise en cause des schémas patriarcho-capitalo-racistes ayant mené à la colonisation , et on a fait comme si "magiquement" le racisme dans sa pire forme (esclavage des Noirs, colonisation du monde et génocide Juif) n'avait jamais existé en France et que ce n'était donc pas un problème. On se congratule de la Résistance, de la fin de la colonisation, de la fin de l'esclavage, mais on ne revient pas sur les 150 et 400 d'ignominies perpétrées... et qui continuent d'être perpétrée au nom des intérêts de la France dans ses ex-colonies, c'est ce qu'on appelle le néo-colonialisme.
Le féminisme français a aussi évolué dans ce contexte là et évidemment il est teinté de cet environnement d'aveuglement au passé et au présent, au fait d'être "aveugle aux questions éthniques" , ou Color-blind...
En France, on est très en retard sur les questions du racisme : officiellement on lutte contre les discriminations racistes que depuis 1996-1999, parce que l'Union Européenne nous a tapé sur les doigts parce qu'on ne le faisait pas....
C'est dire le niveau quoi -_-.
Et au final la veine du féminisme intersectionnel élargi ( pas que sexe-classe-race) n'est apparu en France que dans les années 2000.
Donc ouaiiiiis on peut dire que jusqu'à récemment la classe des femmes non-blanches étaient quand même vaaaaachement bien invisibilisées et pas du tout tenue en compte dans les analyses féministes ni même le droit découlant du féminisme.
Aux Etats Unis/Canada ils sont bien plus avancés que nous : études black, chicanas, queer, de genre, études post-coloniales. Autant de mouvements extrêmement important pour la déconstruction des systèmes de domination qui s’interpénètrent et se co-construisent.
Actuellement, en France, il y a une vague intersec chez les militantes, mais on est que dalle au niveau institutionnel, au niveau de la loi.
Par exemple :
-les loi anti-voile sont à mon sens complètement à l'inverse du féminisme intersec. Et tu as des tas de féministes anti-voile dont la parole est écouté au gouv et qui passe leurs lois en fonction aussi de ces féministes là.
-De la même manière que les lois abolitionnistes , y a plein de fem abolo que le gouv écoute ou instrumentalise pour faire passer cette loi. Cela va aussi totalement à l'encontre de mon féminisme.
Donc ouais non y a encore du boulot pour lier antiracisme et féminisme.
-Les femmes migrantes ou en situation irrégulières , non titulaires d'une carte de séjour, ne sont parfois pas reçue dans les refuges contre les violences sexuelles. Tu comprends , tu n'as pas de papier, donc on peut rien faire pour toi. Tu te fais violer, tu te fais tabasser ? On t'oblige à te prostituer ? Tu vas te retrouver à la rue si on t'aide pas ? T'as des gosses en plus ? C'est ballot tout ça mais montre tes papiers d'abord.
@Ghost wind Donc, selon toi, le féminisme c'est plus une affaire de stéréotype et de discrimination (en tout genre) ?
C'est en tout cas la nouvelle tendance à l'illustration du féminisme. Il commence à être loin le temps des analyses matérialistes. Ça serait bien que ça devienne un peu sur le devant de la scène.
Parce que bon la lutte antiraciste institutionnelle se pare des mêmes défauts : ne se baser que sur les discriminations en sensibilisant pas à la domination blanche qui génère et profite de ces discriminations qu'elle créent.
C'est bien gentil de parler de discriminations, mais ça serait bien de rappeler que si discriminations il y a sur un groupe, y le revers : l'autre groupe est privilégié et ça serait bien qu'il le reconnaisse.
C'est comme parler des pauvres en oubliant de parler des riches qui s'accaparent le capital et les moyens de production...
C'est quand même une grosse blague moisie à ce niveau là.
Le problème c'est que cette grosse blague moisie elle dure, elle dure.
Je suis sur un groupe de féministes radicales abolitionnistes (mais genre, vraiment, elle font une grosse fixation sur la prostitution et le porno) et elle sont transophobes.
Han celle là c'est une vraie plaie .... Tu vas péter un cable si tu discutes avec elle.
Elle est connu pour son activisme transphobe et ses positions contre le féminisme intersectionnel qui tu comprends "divise les femmes". Sous entendu les "vraies femmes" = blanches classes moyenne cis-genre. Elle est évidemment-voile, anti-prostitution, abolitionniste, anti-porno, anti-"théorie du genre" etc etc
La seule chose contre laquelle elle n'est pas contre c'est l'homosexualité. Par contre elle est contre totalement cis-normé. Elle accepte que tu sois homo seulement si tu es cis. D'ailleurs elle ne reconnait pas le mot cis, pour elle c'est la seule façon d'être qui doit exister donc elle ne l'emploi pas à dessein.
Bref une de ces féministes que je ne supporte pas.