J'ai besoin de vider mon sac là... Il ne s'est rien passé "maintenant" mais... je sais pas, je pense beaucoup ces temps-ci, je ressasse beaucoup et j'ai réalisé beaucoup de choses.
Déjà, quand je sais que je vais sortir seule, je m'habille pour "faire peur". Je sors le treillis, les rangers coquées.
Quand je sors, seule ou pas, j'ai toujours sur moi une lacrimogène, un couteau, et un gros cutter.
Quand je sors le soir et que je dois rentrer chez moi à pieds ensuite, j'emporte des affaires de rechanges dans mon sac : rangers, pantalon et veste large. Je mets mon écharpe pour qu'elle me couvre la moitié du visage, je rentre mes cheveux dans un bonnet et je met ma capuche. Impossible de connaitre mon genre en me croisant dans la pénombre. Je mets mes écouteurs au minimum pour entendre si l'on approche derrière moi.
Je change de rue quand je vois un ou plusieurs hommes approcher de loin.
Et j'ai l'impression d'être tombée horriblement bas.
J'ai toujours eu des tendances à la paranoïa, mais maintenant c'est dix fois pire.
Je considère tout les hommes comme des agresseurs potentiels, et j'évite de croiser leur regard. Je ne leur souris plus.
Quand j'étais plus jeune, je disais toujours "bonjour" avec un sourire quand je croisais quelqu'un. Tout d'abord par politesse, mais aussi parce que je me disais que si tout le monde se donnait cette peine, on serait probablement de meilleure humeur. Ca aussi j'ai arrêté. J'ai arrêté, parce que c'est considéré comme une incitation au harcèlement.
Je ne supporte plus, non plus, d'entendre les gens rire du viol et le cautionner. Je ne supporte plus d'entendre ce genre de propos de la part de personnes qui ignorent qu'à côté d'eux se tient "l'une d'entre elles".
Je ne supporte plus de ressasser inlassablement les menaces que l'on a proférées à mon encontre quand j'ai voulu porter plainte contre le type qui m'a fait ça. Je ne supporte plus de ressasser les propos de cette amie qui n'a eu de cesse que de minimiser les actes de cet homme et de profiter du fait que je sois atteinte de troubles psychologiques pour discréditer ce que je disais auprès du plus de personnes qu'elle le pouvait. Je ne supporte pas, non plus, de me dire que je n'ai pas porté plainte à cause de cette "amie" et qu'après ça, ce type a recommencé avec une amie à moi quelques mois plus tard.
Je ne supporte plus, non plus de voir ce nombre croissant de femmes de mon entourage, qui viennent me confier qu'elles aussi ont été violées, agressées, et qu'aucune, aucune d'entre elle n'a porté plainte.
Je ne supporte plus ce monde sexiste, qui me reproche d'être paranoïaque et qui m'y encourage en même temps.
J'ai peur pour ces petites filles que je connais, qui grandiront dans cet univers. J'ai peur pour toutes les personnes qui ne se reconnaîtront pas dans les stéréotypes de genre, qui ne se reconnaîtrons pas dans la sexualité hétérosexuelle, qui ne se reconnaîtrons pas dans le genre qui leur a été assigné. J'ai peur pour toutes ces personnes que le patriarcat blessera, rabaissera voir tuera.
J'ai à ce jour subit deux agressions physiques.
Deux mois de viols répétés.
Et une infinité d'agressions verbales et sexuelles.
J'ai peur, quand je vois à quels extrêmes j'ai du arriver pour avoir l'impression d'être "safe", même si je sais que rien de tout ça n'empêchera ces agressions, ces violences. Je continuerais à être la cible de tout ces connards qui pensent que tout leur est du, qui pensent que mon corps est à leur disposition.
Je perds totalement espoir...
J'ai envie de partir, d'aller dans un pays plus égalitaire, où le viol n'est pas toléré, pas excusé, où l'on ne se fait pas harceler, agresser, dénigrer parce que l'on est une femme, parce que l'on a une sexualité qui sort de la sacro-sainte hétérosexualité, parce que l'on ne correspond pas à l'image que la société attend de nous, tout simplement. Serait-ce trop demandé ?
Je voudrais seulement que moi, et toutes les femmes (et les LGBTQ+) soient traitées comme des êtres humains. Juste des êtres humains. Je n'ai pas l'impression que ce soit une demande abracadabrantesque pourtant. Je ne sais plus quoi faire... Je suis désespérée.
Déjà, quand je sais que je vais sortir seule, je m'habille pour "faire peur". Je sors le treillis, les rangers coquées.
Quand je sors, seule ou pas, j'ai toujours sur moi une lacrimogène, un couteau, et un gros cutter.
Quand je sors le soir et que je dois rentrer chez moi à pieds ensuite, j'emporte des affaires de rechanges dans mon sac : rangers, pantalon et veste large. Je mets mon écharpe pour qu'elle me couvre la moitié du visage, je rentre mes cheveux dans un bonnet et je met ma capuche. Impossible de connaitre mon genre en me croisant dans la pénombre. Je mets mes écouteurs au minimum pour entendre si l'on approche derrière moi.
Je change de rue quand je vois un ou plusieurs hommes approcher de loin.
Et j'ai l'impression d'être tombée horriblement bas.
J'ai toujours eu des tendances à la paranoïa, mais maintenant c'est dix fois pire.
Je considère tout les hommes comme des agresseurs potentiels, et j'évite de croiser leur regard. Je ne leur souris plus.
Quand j'étais plus jeune, je disais toujours "bonjour" avec un sourire quand je croisais quelqu'un. Tout d'abord par politesse, mais aussi parce que je me disais que si tout le monde se donnait cette peine, on serait probablement de meilleure humeur. Ca aussi j'ai arrêté. J'ai arrêté, parce que c'est considéré comme une incitation au harcèlement.
Je ne supporte plus, non plus, d'entendre les gens rire du viol et le cautionner. Je ne supporte plus d'entendre ce genre de propos de la part de personnes qui ignorent qu'à côté d'eux se tient "l'une d'entre elles".
Je ne supporte plus de ressasser inlassablement les menaces que l'on a proférées à mon encontre quand j'ai voulu porter plainte contre le type qui m'a fait ça. Je ne supporte plus de ressasser les propos de cette amie qui n'a eu de cesse que de minimiser les actes de cet homme et de profiter du fait que je sois atteinte de troubles psychologiques pour discréditer ce que je disais auprès du plus de personnes qu'elle le pouvait. Je ne supporte pas, non plus, de me dire que je n'ai pas porté plainte à cause de cette "amie" et qu'après ça, ce type a recommencé avec une amie à moi quelques mois plus tard.
Je ne supporte plus, non plus de voir ce nombre croissant de femmes de mon entourage, qui viennent me confier qu'elles aussi ont été violées, agressées, et qu'aucune, aucune d'entre elle n'a porté plainte.
Je ne supporte plus ce monde sexiste, qui me reproche d'être paranoïaque et qui m'y encourage en même temps.
J'ai peur pour ces petites filles que je connais, qui grandiront dans cet univers. J'ai peur pour toutes les personnes qui ne se reconnaîtront pas dans les stéréotypes de genre, qui ne se reconnaîtrons pas dans la sexualité hétérosexuelle, qui ne se reconnaîtrons pas dans le genre qui leur a été assigné. J'ai peur pour toutes ces personnes que le patriarcat blessera, rabaissera voir tuera.
J'ai à ce jour subit deux agressions physiques.
Deux mois de viols répétés.
Et une infinité d'agressions verbales et sexuelles.
J'ai peur, quand je vois à quels extrêmes j'ai du arriver pour avoir l'impression d'être "safe", même si je sais que rien de tout ça n'empêchera ces agressions, ces violences. Je continuerais à être la cible de tout ces connards qui pensent que tout leur est du, qui pensent que mon corps est à leur disposition.
Je perds totalement espoir...
J'ai envie de partir, d'aller dans un pays plus égalitaire, où le viol n'est pas toléré, pas excusé, où l'on ne se fait pas harceler, agresser, dénigrer parce que l'on est une femme, parce que l'on a une sexualité qui sort de la sacro-sainte hétérosexualité, parce que l'on ne correspond pas à l'image que la société attend de nous, tout simplement. Serait-ce trop demandé ?
Je voudrais seulement que moi, et toutes les femmes (et les LGBTQ+) soient traitées comme des êtres humains. Juste des êtres humains. Je n'ai pas l'impression que ce soit une demande abracadabrantesque pourtant. Je ne sais plus quoi faire... Je suis désespérée.