Veille Permanente Sexisme

[Aerlynn]

Ma journée aurait pu être formidable, si je n'avais pas entendu, durant une brocante " celles là, elle se vend, tu as vu comment elle s'habille" d'un air bien dégoutté, très certainement en regardant en direction d'une fille et la suite laissait mention la taille de sa jupe....sérieux, il faisait chaud, elle a bien le droit de se mettre à l'aise. J'ai bien croisé un mec en slip de bain en rentrant chez moi, je ne l'ai pas pour autant insulté de traîné...

 

[Boisdormant]

Allez, pour se remettre de ces émotions négatives de la journée, une vidéo où des petites filles jouent du Metallica :

 

[Peace&Love&It;3]

Je suis la seule choquée par Zone interdite et ses conneries? Avec leur "ce qui manque à ces jeunes c'est surtout une figure paternelle". Arrêtez tout, on a enfin l'explication à la délinquance! Donnez un cookie à ce journaliste!
Avec le commentaire de ma mère: "Ces nanas elles vont en boîte, elles trouvent un gars et voilà". Euh... Elles font ce qu'elles veulent, c'est quoi ce slut-shaming? Je trouve dingue que ce soit autant des femmes qui en juge d'autres

 

[Kitty Cat]

Coucou, je voudrais avoir votre avis sur quelque chose qui m'est arrivé aujourd'hui.
Je traversais tranquillement une place de ma ville quand un jeune homme m'interpelle pour me demander le nom de la place. Du coup je m'arrête et le lui donne, il embraye sur le fait que je connais bien la ville donc je lui dis qu'en même temps je fais mes études ici. Il me demande ce que je fais comme études, en profite pour me demander d'autres choses sur la ville et sur moi, je réponds poliment mais sans m'étendre et je suis obligée de le couper pour lui demander s'il cherche quelque chose, vu qu'il m'a demandé initialement comment s'appelait la place. Il me répond qu'il ne cherche rien de particulier, sinon une connaissance avec moi, qu'il me trouve très mignonne mais que je peux lui dire s'il me dérange. Donc je lui dis que je dois rejoindre quelqu'un (ce qui était à moitié vrai) et à sa demande lui dis mon prénom mais refuse de donner mon Facebook.
Je suis un peu perplexe, pour moi ce n'était pas comparable aux autres situations de harcèlement de rue que j'ai pu vivre, dans la mesure où il n'était pas agressif/insultant/menaçant. Mais je n'ai quand même pas aimé qu'il prenne un faux prétexte pour m'aborder et, s'il a tenté par quasiment tous les moyens de me faire parler de moi, j'avais du mal à en placer une sur autre chose et j'ai dû le couper pour poser une question.
En même temps, je fais preuve d'incompréhension face à la drague de rue. Je doute que ça marche un jour sur moi et je pense que ça ne me viendrait probablement jamais à l'idée de le faire du coup, étant assez méfiante et ayant besoin de temps pour faire confiance et me dévoiler.
J'ai lu ce que Thomas Mathieu a dessiné à partir du site de Hollaback ! sur la limite entre drague et harcèlement mais je ne sais pas tout de même pas très bien où classer cet évènement...

 

[Peace&Love&It;3]

@Kitty Cat J'ai vécu quelque chose de très similaire il y a quelques années, un homme m'a abordé pour me demander son chemin et a commencé à me poser pleins de questions après que je l'ai renseigné. Je pense qu'il n'y a pas besoin que le harceler soit insultant ou menaçant: il a essayé de te "coincer" pour te forcer à entamer une discussion. Il n'était peut-être pas agressif verbalement mais il ne s'agit pas d'un échange équilibré à la base, je ne trouve pas que ça soit de la drague. J'espère que ça t'a aidée

 

[Kyubey]

Je suis la seule choquée par Zone interdite et ses conneries? Avec leur "ce qui manque à ces jeunes c'est surtout une figure paternelle". Arrêtez tout, on a enfin l'explication à la délinquance! Donnez un cookie à ce journaliste!
Avec le commentaire de ma mère: "Ces nanas elles vont en boîte, elles trouvent un gars et voilà". Euh... Elles font ce qu'elles veulent, c'est quoi ce slut-shaming? Je trouve dingue que ce soit autant des femmes qui en juge d'autres

Ces enfant sans père, sans repères, sans horizon...
(phrase de conclusion de Zone interdite)

 

[Shadeluna]

Ouais ce reportage de M6 était bien puant
Un superbe mélange de racisme, classisme, sexisme, bravo M6 pour cet exploit
(Par contre, c'est bizarre, mais du journalisme, ça j'en ai pas beaucoup vu )
Et puis le truc sur l'absence des pères repris plusieurs fois, et le journaliste qui se permet de demander son rapport avec la pilule à une femme mère de 5 enfants (de pères différents)...

 

[Etcheverry]

@Kitty Cat Des fois, les hommes comme ça m'ennuient plus que les autres. En soit, ils ne sont pas méchants ni insultants, mais d'une certaine manière, ils monopolisent ton temps pour te parler. J'ai souvent connu ça, on te fait la conversation et ça devient de plus en plus privé et ça me met mal à l'aise. Ce n'est pas tout le temps inintéressé en fait.

 

[Kitty Cat]

@Peace&Love<3 @Etcheverry Merci pour vos réponses. Elles m'ont aidé à y voir plus clair. Comme je le disais, j'ai du mal avec le concept de drague de rue, pour moi la rue n'est pas un espace où je suis mentalement disponible, que ce soit pour discuter ou pour les divers démarcheurs, d'ailleurs. Un parc, un café ou un transport commun me paraissent déjà plus adaptés. Du coup, je me demandais aussi si je n'étais pas excessive. En fait je me demande si ce côté très poli n'implique pas une forme de harcèlement plus sournoise que celle qui est directement menaçante, une façon de dire "Non mais je te harcèle pas". Je me souviendrais toujours du premier type qui m'a harcelée et qui m'a dit "T'es d'accord, parler à quelqu'un c'est pas le harceler ?" et hop, je me dédouane... Je n'y connaissais rien à l'époque donc j'ai bredouillé une phrase que je n'ai même pas pu finir mais il était clairement en train de me harceler, il m'a presque suivie jusque chez moi...
Sinon là j'ai eu du mal avec le fait de me demander une info pour me "hameçonner". Pour moi il m'a demandé ça juste pour que je m'arrête, étant donné que la plupart des gens, surtout un dimanche aprèm ensoleillé, s'arrêtent à ce genre de sollicitations, parce que ça ne prend pas des heures d'indiquer le nom d'une place si tu le connais et que quand toi tu es perdu-e tu es bien content-e que quelqu'un daigne t'expliquer que "Vous prenez la rue Trucmuche, vous tournez à gauche dans la rue Bidule et c'est juste à côté du magasin Machin". Alors que probablement la plupart des filles répondent non à "Excuse-moi, je peux te parler cinq minutes ?".
En fait, la limite entre drague et harcèlement, c'est vraiment une histoire de ressenti, non ? La seule fois où on peut effectivement dire qu'on m'a draguée et pas harcelée, je ne me suis pas sentie mal à l'aise, j'ai passé un moment plutôt sympa à discuter avec quelqu'un qui prenait le même bus que moi et le fait qu'il ne m'intéresse pas d'aller plus loin que ça n'a rien enlevé à ce moment.

 

[Boisdormant]

Oui, et puis, le but ultime du corps féminin n'est pas d'être à la disponibilité du corps masculin dans la rue

Personnellement, je ne connais personne qui ait réussi à choper dans la rue. Pourtant j'ai un pote qui drague souvent dans le RER : depuis des années, ça échoue. C'est pour ça que ça me fait toujours rigoler quand des mecs disent "Maiiis si on enlève la drague de rue, on ne pourra plus faire des rencontres ! *male tears*". C'est vraiment un point de vue de dominant que rien ne menace, pfft. Sérieux, en tant que femme, qui prendrait le risque d'aller coucher comme ça avec un parfait inconnu - ou même juste parfois de donner son numéro ou une adresse ? C'est beaucoup trop risqué !

 

[PousseMoussue]

Hier dans E=M6, il y avait un reportage sur les contes de fées.
Fana de ce style littéraire (j'aimerais devenir illustratrice) je laisse. Déjà ils ont abordé Le Petit Chaperon Rouge (version des frères Grimm, où le bûcheron/chasseur vient sauver le petit chaperon rouge et sa mère-grand du loup) sans aborder le fait qu'à l'époque, cette version n'était qu'une manière de renforcer la "morale" de "l’orignal" (je parle de celui écrit par Perrault, mais je mets "original" entre guillemets car il s'agit d'un conte de tradition orale) qui explique gentiment aux jeunes filles que les hommes sont des loups dangereux prêts à tout pour arriver à leurs fins, et que le "gentil bûcheron" n'est qu'en fait une allégorie du père/mari qui DOIT protéger les faibles fâââmes.
Je commençais à m'énerver (parce qu'en plus ils n'ont même pas abordée la version plus récente où le petit chaperon rouge et la grand-mère se débarrassent elles-mêmes du loup) puis ils ont montré des petites filles (dont l'une déguisée en Anna de la Reine des Neiges (personnage qui est selon moi un immense mollard craché à la gueule de Andersen)) qui expliquaient qu'elle voulaient rencontrer le prince charmant (en gros c'était leur rêve quoi) et il n'y avait AUCUNE critique quant au fait que c'était le genre de message néfaste que l'on pouvait retrouver fréquemment dans les contes de fées.

Au final mon copain a du changer de chaîne car je pétais un câble toute seule x)

 

[Boisdormant]

@PousseMoussue Ah oui, mais si on demandait aux journalistes de maîtriser des rudiments de philologie, et même de sociologie, où irait le monde ?
Si ça t'intéresse, tu peux jeter un œil à Femme qui courent avec les loups de Clara Pinkola Estes. Pour la perspective féministe c'est pas très intéressant je trouve (car elle est à fond dans l'essentialisme : la natuure féminine, patati patata), mais par contre elle raconte plein de versions "pro-femmes" des contes de fées traditionnels et elle les analyse. Où l'on apprend notamment que Barbe-Bleue n'est pas un conte si misogyne que ce qu'on pourrait croire