Je viens de lire sur Twitter que Thomas Langmann,
producteur de Nos Femmes, a été condamné à 4 mois de prison avec sursit pour violences conjugales en 2008 (attention l'article décrit les violences sur sa femme). Donc on n'est pas face à quelqu'un qui ignore ce que sont les violences conjugales et qui pourrait trouver ça drôle par ignorance.
Purée mais c'est grave, c'est vraiment fou qu'en 2015 on trouve encore normal de faire bosser sur des fictions où la violence contre les femmes est une intrigue... des gens qui en ont vraiment commises!
EDIT: Je viens de regarder d'autres articles sur lui pour voir comment s'était traité.
http://obsession.nouvelobs.com/pop-life/20130528.OBS0900/portrait-thomas-langmann-l-affranchi.html
Ici on dit qu'il a "le 7e Art à ses pieds" et son parcours est présenté comme une revanche personnelle sur la vie :
"Évidemment, on ne tape pas une femme, dit-il, lèvres tremblantes. Que voulez-vous que je vous dise ? Je me suis excusé, c’était mal, mais personne n’a essayé de comprendre que la violence pouvait être des deux côtés. Rien ne m’a été épargné. On m’a même comparé à Bertrand Cantat…" Les détails sont encore sur la Toile associés au nom Langmann, ce patronyme paternel abandonné durant la dernière guerre qu’il a tant voulu honorer. Tout est là, comme un passé qui ne passe pas et qui l’obligera à s’expliquer devant son enfant.
Comprendre : c'est lui la victime de sa violence conjugale finalement! Quelle tragédie que ça le marque si longtemps...
http://www.lejdd.fr/Culture/Cinema/Portrait-de-Thomas-Langmann-le-survivant-686862
Dans le titre de cet article c'est carrément lui qui est qualifié de "survivant", aucune honte de la part du journaliste! L'article ne mentionne même pas les violences conjugales alors qu'il a été écrit plusieurs années après et qu'il parle du tempérament "tourmenté" du producteur (mais ça aurait cassé cette jolie histoire sur son attachement à sa fille). La conclusion est carrément indécente :
Le passage du temps lui a appris les fêlures et les défaites des grands hommes. Sa trajectoire : passer de la force armée à la force désarmée. Thomas Langmann pense y être arrivé. Il dit avoir abandonné violence et colère en sachant que c'est grâce à elles, aussi, qu'il a survécu.
Alors je précise tout de suite que je pense que les gens peuvent changer et qu'un mec qui a été violent avec sa femme une fois n'est pas à punir toute sa vie après que la justice soit passée. Mais c'est quand même choquant que les journalistes détournent le sujet comme ça et en fassent une sorte de "trait de caractère" romantique. Et surtout, je trouve ça hyper indécent de sa part d'aller produire un film sur un homme qui a assassiné sa femme sous le coup de la violence... (après peut-être que le film a un twist de fin ou que le but c'est de montrer que les violences c'est mal, je vais quand même laisser le bénéfice du doute)
Bref, avec ce mec là y'a encore plein de pédagogie à faire... Il a déjà apprit à plus dire "tapette" en ma présence. M'est avis qu'il n'a toujours pas comprit pourquoi, en tous cas il évite les insultes homophobes... c'est un début.
Ahah, ça me rappelle ce weekend, j'étais en soirée et tout le monde commençait à être bourrés. Je discute avec un groupe de trois mecs et ils se moquent de l'un d'eux qui avait décidé d'arrêter de boire et ne voulait pas finir son verre parce qu'il estimait qu'il risquait d'être malade ensuite. Perso, je trouve ça franchement responsable bien qu'étant à Paris il allait rentrer en métro et pas en voiture mais au moins il connait ses limites, c'est mature et ça inspire confiance. Mais non, ses potes ont commencé à le traiter de tapette et d'eunuque ce qui en plus d'être homophobe était sexiste et tout simplement ridicule. Du coup, je leur ai dit assez spontanément "Bon ça va les insultes homophobes là, merci de les éviter devant moi".
Un de ses potes : "Mais non c'est pas des insultes, c'est des blagues!"
Moi : Euh si tu veux mais c'est homophobe.
Lui : Mais non, c'est marrant!
Et il disait pas ça en mode "roh la vieille relou" mais vraiment en mode sincère "aaaaah mais ya un malentendu là!". Bref, vu leur état, je me suis dit que c'était pas la peine d'insister et j'ai lâché l'affaire.
Plus tard, je tombe sur une conversation où un mec explique à une copine que c'est n'importe quoi d'apprendre aux nanas à avoir peur de rentrer seule le soir car l'écrasante majorité des viols et agressions sexuelles a lieu dans des lieux familiers et sont commis par des proches. J'étais un peu soufflée car il ne m'avait pas l'air du genre à connaitre ces infos mais il était hyper bien documenté.
Deux minutes plus tard, il sort aussi une série d'insultes homophobes. Je lui fais "Ah ben pourtant ça partait bien : tu connais les statistiques sur les viols et tu parles comme une féministe des femmes qui devraient pouvoir sortir la nuit mais maintenant tu gâches tout en étant homophobe!".
Lui, stupéfait : "
mais je suis pas homophobe!".
Moi : "Ce que tu viens de dire c'est homophobe!".
Lui "Ah non, j'expliquais juste que faire ça c'était pas très viril et un peu la loose pour un mec d'agir comme ça".
Moi : "
Donc c'est sexiste et tu trouves les gays pas très virils".
Lui, rassurant : "Non c'est pas sexiste car je parlais des mecs, pas des femmes!"
Tout ça pour dire que je comprends pour ton pote, parfois on a l'impression de pas vivre sur la même planète que les autres car moi tout ça me paraissait limpide et je me sentais agressée par leurs propos... mais eux débarquaient complètement!