launce-andrel;4427948 a dit :
Parce que généralement ça touche les 2 sexes. Dans l'absolu,on devrait être contre le viol (homme ou femme), contre la violence (conjugale homme comme femme, homophobe, raciste, sexiste, transphobe ou que sais je) sans avoir à spécifier la nature de l'agression car dans des manifs féministes par exemple, on peut voir des propos religiophobes sous couverts de slogans qui peuvent blesser car mettant tout le monde dans le même paquet.
D'autant plus que les associations contre la violence faîte aux femmes, ça donne un léger goût de femme faible comparé à l'homme fort où la plupart du temps,on nie le fait qu'il puisse subir des violences. (même si maintenant, je crois que ça commence à se développer.
Je partage l'avis de @DestyNova et je pense qu'en fait, vous discutez chacune de deux choses un peu différentes.
Ceci dit, je rebondis sur ce point de ton message parce que c'est souvent quelque chose que j'entends : "moi je suis humaniste" ou "je suis contre toutes les violences".
Je pense qu'on est toutes d'accord ici pour dire qu'on est contre toutes les discriminations et toutes les violences. Seulement pour pouvoir les résoudre, on ne peut pas être générales comme ça.
Il y a des violences qui sont motivées par des raisons bien précises : l'homophobie, le racisme, le sexisme etc. Si tu refuses de faire la distinction entre les violences, tu ne peux pas identifier les causes de ces violences et donc pas les traiter.
D'autre part, dans le cadre des violences sexistes, c'est extrêmement pernicieux parce que bien souvent, le mec ne se dit pas "je vais la tabasser car j'aime pas les femmes" mais il est dans un système de pensée qui fait qu'il trouve ça justifié et acceptable de tabasser une femme pour une raison quelconque, sans se poser de question.
On peut éduquer les gens à la non-violence, bien sûr. Mais en attendant que tout le monde adhère à ces principes de non-violence, il faut bien réfléchir à comment atteindre ceux qui commettent ce types d'agression.
Donc bien sûr que des hommes sont violés, rentrent dans le système de prostitution ou se font frapper par leur femme. Mais l'analyse du problème va être différente de la question des femmes. Le viol sur une femme ou la prostitution féminine apparaissent un peu comme des fatalités parce que les hommes auront toujours envie d'assouvir leurs pulsions sur des femmes dans l'esprit de beaucoup de gens. Donc cela perpétue le viol et la prostitution ainsi qu'une forme de tolérance qui va aussi avec une forme de rejet spécifique.
Dans le cadre de la prostitution masculine ou du viol sur des hommes, même s'il y a des causes communes et que la gravité est aussi importante, cela n'entre pas exactement dans le même cadre situationnel.
Cela me parait donc logique de ne pas toujours traiter les deux ensembles.
Je prends souvent l'exemple d'une campagne que j'ai mené avec une ONG de droits humains sur la violence contre les femmes dans une région du monde où les statistiques s'élèvent entre 70 et 98% de femmes qui subissent des violences conjugales (cela dépend du pays).
Un jour, un mec est venu me prendre à partie sur cette campagne en me reprochant d'être sexiste parce que je mettais les hommes de côté. Il me disait que les hommes aussi sont victimes de violences conjugales, que tant que la campagne ne s'appellerait pas "lutte contre les violences" en soutirant la partie "contre les femmes", il refuserait de me rejoindre.
Je trouve que ce cas illustre bien ce que je veux dire. Quand on a un pays avec 90% de femmes battues régulièrement... Est-ce qu'on peut nier que le problème c'est simplement "la violence" et refuser d'inclure dans la résolution du problème l'analyse du sexisme et le focus sur les femmes? Si on mélange hommes et femmes dans la catégorie "victimes" on va clairement passer à côté d'une énorme donnée du problème qui est que ce sont les femmes qui sont touchées en premier lieu.
La violence contre les femmes est un symptôme du sexisme avant d'être un symptôme d'une société violente. Après, si on veut lutter contre la violence conjugale en générale, on va travailler avec d'autres stratégies et d'autres méthodes.
Voilà pourquoi c'est utile de séparer les deux.
Ce serait comme pour la question de l'homophobie. Si quelqu'un dit "oui mais des hétérosexuels aussi souffrent de ne pas pouvoir vivre leur sexualité aussi librement qu'ils le voudraient" et qu'il propose de lutter pour "le droit à la sexualité de notre choix", c'est une cause respectable mais ce sont deux combats différents qui vont être menés différemment. Cela ne veut pas dire qu'ils s'excluent l'un l'autre, on peut très bien faire les deux mais ce sont deux angles différents.
@schlobi, c'est plus que du harcèlement de rue, c'est une agression!

En tout cas je te soutiens à fond et c'est ce genre d'histoires qui me fait dire que vraiment, le harcèlement devrait être pris plus au sérieux par les autorités, qu'on devrait avoir la possibilité de se tourner vers quelqu'un et avoir l'espoir de résultats quand ce genre de choses nous arrivent...