Hello there!
J'avais pas mal de retard sur la lecture de la VPS et vous aviez toujours 10 pages d'avance sur moi, du coup je n'ai pas pu réagir sur le débat sur la prostitution/strip-tease et autres activité tournant de prêt ou de loin au sexe et au désir, mais j'avais quand même envie d'y revenir, parce que des choses très intéressantes ont été dites, et que c'est un positionnement difficile, et que j'avais une question/reflexion que je voulais partager avec vous.
Déjà, j'ai du mal à avoir une position claire là dessus. Mais je ne voudrais froisser personne... Je suis plutôt du genre à me positionner contre parce que "exploitation du corps de la femme, objectivation des êtres etc". à titre personnel. Il y avait des arguments intéressants disant que c'était pas pire au final que les gens exploités pour un salaire misérable type serveur macdo (je pense qu'on pourrait tout à fait ranger toutes les catégories de boulots difficiles, mal considérés et mal payés la dedans) et c'est vrai que sur le papier, je ne vois pas de différence. Je ne mets pas de jugement de valeur morale type conservateur du genre "faire/vendre du sexe c'est le maaal - vade retro fille de mauvaise vie". Mais si l'argument est censé sur le papier, dans la pratique je trouve qu'un problème persiste. Parce que c'est oublier que ces jobs en rapport avec le sexe prennent actuellement place dans notre société hyper patriarcale et sexiste. Et que le rapport qu'on peu établir dominant > dominé est toujours dans le même sens. Les clients et exploitants font majoritairement partie de la classe dominante/oppressive de notre société (hommes) alors que les offrants (TDS) font parties des différentes franges opprimées de notre société : femmes, personnes immigrées dans le besoin, homosexuels, travestis, transexuels. Tout ceux qui ne sont pas "rangé" dans la catégorie "patriarcat approved, virility checked".
Et ça, ça me dérange.
Alors j'ai pas envie de faire du slut-shaming et de blâmer les TDS, j'ai surtout envie qu"on les écoute et qu'on leur trouve des solutions pour qu'ils pratiquent leur activités de manière safe. Mais moi c'est le système en général dans lequel s'inscrit cette notion de prostitution qui me gêne et m'attriste.
On serait dans une société idéale, sans sexisme ni oppressions, sans rapport de valeurs ou de dominations, je ne trouverai pas anormal que des personnes choisissent les métiers du sexe si c’est leur désir, et qu'on y retrouve en proportion égale à la population des hommes, des femmes, des hétéros, des homos ou d'autres types de personnes et de sexualités. Si il n'y avait pas de jugement moral là dessus, des conditions de travail safe comme tout type de boulot, ou encore un respect mutuel client/TDS... Mais on est loin de vivre dans cette société idéale, et malheureusement je trouve qu'on retrouve toujours les même type de personnes d'un coté de la barrière, et le même type de personne de l'autre.
Après je ne connais personne pratiquant ce genre d'activité, ce n'est que mon ressentis personnel en temps que femme.
Par contre, je trouve la façon dont la prostitution est pratiquée en France absolument cruelle et barbare. Je ne trouve pas normal cette hypocrisie actuelle (aka rendre la pratique illégale et mettre tout le monde en danger en sachant que de toute façon ça continuera d'exister). Ce serait tellement plus sein que les TDS aient un statut et une protection sociale. Je vais peut être dire une connerie, mais c"est la réflexion que je voulais soumettre : il ne serait pas plus safe d'avoir de nouveau recours aux maison-closes ? Safe pour les clients comme pour les prostitué.e.s ? Les TDS auraient un cadre, un contrat, un lieu propre et rassurant où exercer leur activité. Tout comme les clubs de strip-tease dont certaines personnes racontaient que des vigiles veillaient, ces endroits permettraient de protéger les prostituées des clients dépassant les lignes, d'instaurer des codes de conduite, comme cela semble se faire dans les lieux de libertinage. Je sais que la dimension proxénétisme n'est pas à ignorer dans le cadre de ce type d'activité, mais ça aussi c'est de l'hypocrisie. Même dans la rue, c'est un problème et les trafics demeurent...
Mais là, quand je pense aux conditions dans lesquelles ces personnes doivent travailler, je trouve ça super triste (de pauvres matelas aux entrées des forêts au bord des routes, dans les bagnoles des clients, dans de petites camionettes aménagée au mieux, en étant isolées, sans avoir personne sous la main en cas de problème...). Je compare avec la Belgique que je connais bien, et si je trouve l'aspect "femmes en vitrine" là aussi dégradant, je me dis que au moins, derrière, elles ont surement un cadre de travail un poil plus confortable et safe que chez nous.
Je me dis aussi que peut être que la considérations et la vision que nous (la société) avons de ces métiers peut changer en fonction de la considération que l'Etat leur apporte. Oui criminaliser ces activités confinent à la clandestinité et à la mise en danger, et perpétue une mauvaise image de ces personnes, et incite au slut-shaming, au victim-blaming et autres joyeusetés. Peut être que rendre une considération à ces travailleurs, donne un statut sociale, une sorte de reconnaissance, créer des lieux avec des règles, des cadres, des limites, des structures légales permettraient d'aider à respecter ces personnes, à les voir de nouveau plus comme des gens, des travailleurs à respecter que comme des choses à disposer.
Les témoignages sur les club de strip à l'étranger semblaient aller dans ce sens : là où la culture est moins sexiste, les gens sont un peu plus respecté. Et si tout était lié ?
Bref, j'espère que j'ai pas dis trop de bêtises et que je n'ai frassé personne.